Presses Universitaires de Vincennes

Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/11/2010
EAN : 9782842922627
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922627

Version numérique
EAN : 9782842923013

Valeur(s) de l’art contemporain : exposition, économie, usage

N°11/2010

Comment une valeur artistique, historique, financière, est-elle attribuée aux œuvres d’art ?

Plusieurs auteurs de ce numéro observent la manière dont certains artistes ont pu jouer avec l’idée de valeur ; d’autres s’interrogent sur les processus de valorisation de l’art au sein de notre société. Les points de vue adoptés relèvent de l’histoire culturelle, de l’histoire de l’art ou de l’esthétique.

Éditorial par Jérôme Glicenstein

Valeur(s) de l’art contemporain. Exposition, économie, usage

 

Nancy Shaver : Retail. Invention, valeur, art
Jean-Philippe Antoine

 

De la valeur de l’œuvre au prix du marché : Yves Klein à l’épreuve de la pensée économique
Sophie Cras

 

Bon à jeter, donc inestimable ? Exposer le rebut en galerie dans les années 1960
Julie Verlaine

 

Transvaluation et invaluation
Jacinto Lageira

 

Valeur instrumentale et valeur résistante dans l’art contemporain du Nord de l’Angleterre 
Gabriel Gee


Construction et refus de la valeur : l’exemple du photographe tchèque Miroslav Tichý
Marc Lenot

Le Rôle de l’exposition dans la  valorisation de la photographie, l’exemple du Printemps de Cahors et de la photographie plasticienne
Léo Martinez

 


 

Portfolio

 Chloé Poizat, “Tragicosmique”

 

Entretien

Entretien avec Philippe Gronon.
Propos recueillis par Nathalie Desmet

 

Notes de lecture et comptes rendus d’expositions
Résumés français et anglais
Qualité des auteurs
Recommandations aux auteurs




Jean-Philippe ANTOINE
Nancy Shaver : Retail. Invention, valeur, art
Une récente exposition de l’artiste américaine Nancy Shaver, intitulée “Retail” (Vente au détail) juxtaposait à ses installations, assemblages et sculptures des objets en provenance du magasin de brocante qu’elle tient depuis plus d’une dizaine d’années, menant les différences de prix entre les objets proposés à la vente jusqu’au vertige. On s’attachera aux manières de construire la valeur que proposent ses oeuvres, leurs effets critiques sur les concepts publics de l’art et sur la circulation marchande des objets.

 



Sophie CRAS
De la valeur de l’œuvre au prix du marché : Yves Klein à l’épreuve de la pensée économique
Le 2 janvier 1957, à la galerie Apollinaire de Milan, Yves Klein inaugure l’exposition de onze monochromes bleus parfaitement identiques, qui, prétend-il plus tard, sont alors affichés et vendus à des prix différents. Qui cependant, de l’artiste ou du marché, est le plus arbitraire dans l’attribution des prix ? Deux réflexions s’entremêleront : l’une, théorique, sur le cas d’école que nous livre Klein en matière de valorisation et d’évaluation d’une oeuvre d’art multiple, à l’aune de la pensée économique sur la valeur ; l’autre, plus historique, examinera la destinée réservée par le marché à ces oeuvres en série. 

 

 

 

Julie VERLAINE
Bon à jeter, donc inestimable ? Exposer le rebut en galerie dans les années 1960
L’étude des textes de catalogues d’expositions des Nouveaux Réalistes, écrits dans les années 1960 et 1970 par des critiques et des marchands, permet d’observer les arguments fondateurs de la valeur symbolique de ces oeuvres. En avançant la nécessité de créer de nouveaux critères d’appréciation de l’art, les critiques et marchands ont d’abord dissocié la valeur d’une oeuvre de la qualité de ses matériaux, pour ensuite souligner la démarche des artistes comme fondamentale dans la société industrielle et mercantile de ces années.

 

 

 

Jacinto LAGEIRA
Transvaluation et invaluation 
Le “capitalisme esthétique” et la “révolution culturelle libérale” prônent un relativisme de la valeur, un “tout se vaut” permettant de transformer toute oeuvre d’art en une marchandise qui s’échange selon un fonctionnement “dérégulé” du marché. Il est désormais nécessaire de penser une axiologie intégrant le concept de valeur dans une acception ouverte, i.e qui retrouve les liaisons entre devoir-être et fait. Il s’agira de poser la valeur de manière pratico-morale qui, tout en introduisant une valeur d’usage utilitaire, ne s’y réduit pas si elle maintient sa valeur immatérielle.  Il ne peut y avoir de dichotomie des faits et des valeurs, car les significations que nous donnons aux faits et aux valeurs sont liées par la double entité du sémantique : à la fois matériel et immatériel. 

 

 


Gabriel GEE
Valeur instrumentale et valeur résistante dans l’art contemporain du Nord de l’Angleterre
Dès la fin de la seconde guerre mondiale, les grandes conurbations du Nord de l’Angleterre ont connu un déclin de leurs industries traditionnelles. Leur réactivation a été pensée par le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher comme la mise en valeur de l’entreprenariat, de l’efficacité managériale et des lois du marché. Les pratiques des arts contemporains de ces régions ont été confrontées à ce processus de désindustrialisation et de redynamisation. En partant de l’arrivée des politiques “noélibérales” au début des années 1980, nous chercherons à relever les rapports entre des valeurs “instrumentales” et “résistantes” dans la production et la diffusion des arts du nord de l’Angleterre. Si les années 1990 sont marquées par une hégémonie de la valeur instrumentale sur une valeur résistante, ne peut-on néanmoins relever, l’émergence d’une exploitation plus autonome et régionale de cette valeur instrumentale ? 

 

 

Marc LENOT
Construction et refus de la valeur : l’exemple du photographe tchèque Miroslav Tichý
Miroslav Tichý, d’abord considéré comme artiste outsider, est reconnu comme artiste contemporain depuis le début des années 2000. L’analyse des textes qui y font référence révèle six paramètres d’élaboration de la valeur de son travail : le personnage, son apprentissage expérimental, le contexte socio-politique de sa pratique, le sujet de ses photographies et son processus de production artistique. Ces six paramètres sont employés dans des propositions différentes, selon qu’il s’agit de situer l’artiste du côté de l’Art brut ou dans le champ de l’art contemporain.

 


Léo MARTINEZ
Le Rôle de l’exposition dans la  valorisation de la photographie, l’exemple du Printemps de Cahors et de la photographie plasticienne
Au début des années 1991 la photographie contemporaine est l’objet d’un regain d’intérêt qui se manifeste par la mise en place d’outil de diffusion, la multiplication et le succès d’expositions, comme le Printemps de Cahors à partir de 1991. Cet exemple permet d’examiner comment le processus d’exposition permet de légitimer et de valoriser non seulement des artistes, mais aussi un ensemble de pratiques, voire un médium. Afin de pouvoir appréhender la photographie plasticienne, il convient de l’historiciser, et donc relativiser le discours légitimant en rappelant qu’il n’a de sens que par référence à un état déterminé du monde de l’art. 


Jean-Philippe ANTOINE
Nancy Shaver : Retail. Invention, value, art
A recent exhibition entitled “retail”, by American artist Nancy Shaver, placed next to her installations, assemblages and sculptures, some objects taken from the thrift shop she’s been running for more than a decade. This juxtaposition showed extravagant differences between the objects’ selling prices. The ways through which the value of these artworks is constructed is to be considered in detail here, as well as their critical effects on the public concepts of art and on the commercial circulation of art.




Sophie CRAS
Form the value of the artwork to the market price : Yves Klein as seen through an economic analysis
On January 2nd 1957, at Apollinaire gallery of Milan, Yves Klein opens the exhibition of eleven perfectly identical blue monochromes that – was he to pretend later – are put up to sale at various prices. Wo is however, the most arbitrary in the fixation of prices between the artist and the market ? Two matters intermingle here : one theoretical is concerned by the scholarly case proposed by Klein and regards the valuation and evaluation of a “multiple” work of art as seen through economic thinking about the notion of value. The other in a more historical fashion will examine the fate of these series of works on the market.



Julie VERLAINE
Good to throw away, and as such priceless ? Exhibiting rubbish in art galleries in the sixties
By studying exhibition catalogues texts related to the Nouveaux Réalistes group – texts written in the sixties by critics and merchants – one notices founding arguments about the symbolic value of these works. While putting forward the necessity of finding new criteria for art appreciation, critics and merchants have at first separated the value of an artwork from the quality of its materials, in order to emphasize afterwards the practice of these artists as being particularly relevant to the context of the industrial and market-driven society of theses years. 

 

 

Jacinto LAGEIRA
Transvaluation and invaluation
“Aesthetic capitalism” and the “liberal cultural revolution” put forward a relativism of value, an “anything goes” that allows the transformation of any work of art into a piece of merchandise likely to be exchanged according to the “deregulated” rules of the market. It is now necessary to think of an axiology that would make use of the concept of value in an open understanding, i.e. that would find again the connections between supposed-to-be and fact. One shall make use of the notion of value in a practical-moral way which – while introducing an utilitarian use value, cannot be reduced to it if it maintains its immaterial value. There can’t be a dichotomy of facts ad values, because the meanings we give to facts and to values are linked together by semantics’ double entity : material as well as immaterial. 

 


Gabriel GEE
Instrumental value and resistance value in Northern England contemporary art
Since the end of World War II, the great conurbations of Northern England have experienced the decline of their traditional industries. Their reactivation, according to the conservative government of Margaret Thatcher, was thought to be necessarily passing through a valuing of entrepreneurship, managerial efficiency and markets laws. Contemporary art practices of theses regions have been confronted to this process of deindustrialisation and redynamising. Starting with the arrival of “neoliberal” politics at the beginning of the eighties, we’ll address the connections between “instrumental” and “resisting” values in the production and distribution of the arts of northern England. Of the nineties are marked by a hegemony of the intrumental value over a value of resistance is it not possible however to envision in this beginning of 21st century, the emergence of a more autonomous and regional exploitation of this instrumental value ? 

 

Marc LENOT
Construction and denial of any value : the example of Czech photographer Miroslav Tichý
Miroslav Tichý, at first considered an “outsider”, has since the beginning of the new millennium been recognized as a contemporary artist. The analysis of texts that witness this reversal of fortune reveals six parameters in the valuation of his work : the character itself, his experimental apprenticeship, the sociopolitical context of his practice, the subject of his photographs and his process of artistic production. These six parameters are used in various proportions, whether the artist is to be considered against the background of “art brut” or within the field of contemporary art. 


 

Léo MARTINEZ
 The role of the exhibition in the valuation of photography : The example of the Printemps de Cahors and “photographie plasticienne”
At the beginning of the nineties contemporary photography becoming successful again; a phenomenon that can be seen in the organization of a number of distribution means and in the burgeoning and success of exhibitions such as the Printemps de Cahors, after 1991. This example leads to an investigation about how the exibition process leads to a legitimization and increase of value, not only of certain artists, but also of a group of practices, even of a medium. In order to be able to grasp the idea of “photographie plasticienne”, one needs to historicize it, which means minimizing its legitimizing discourse by pointing the fact it has meaning only in relation to a specific state of the art world. 

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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/11/2010
EAN : 9782842922627
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922627

Version numérique
EAN : 9782842923013

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