Paris 8, Université des Créations

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 220
Langue : français
À paraître le : 13/01/2026
EAN : 9782379245930
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 240×160 mm
Version papier
EAN : 9782379245930

Routes d’Orient et d’Occident

N°89/2025

Pèlerins, marchands et autres voyageurs sillonnent les routes médiévales, y compris dans des espaces inhospitaliers, ignorant sans doute que les infrastructures routières qu’ils empruntaient ont fait l’objet d’aménagements complexes.

En croisant les approches et en interrogeant plusieurs types de sources écrites ou archéologiques, les études réunies ici ouvrent de nouvelles perspectives à l’étude de la route médiévale dans les différentes manifestations de sa matérialité : son tracé, son entretien, son rapport au paysage naturel et anthropique. Ce dossier traite aussi de l’implication des pouvoirs politiques dans la fondation, le contrôle et l’exploitation fiscale et économique de ces grandes infrastructures territoriales.

Routes d’Orient et d’Occident

Coordonné par Yassir Benhima, Sophie Gilotte et Marie-Odile Rousset

 

 

Yassir Benhima, Sophie Gilotte et Marie-Odile Rousset
Les structures matérielles de la route médiévale : remarques préliminaires

Yassir Benhima
Des animaux dans le droit chemin. Les bêtes de somme dans la littérature jurisprudentielle de l’Occident musulman médiéval

Franck Brechon
Travaux routiers et pouvoirs à la fin du Moyen Âge. L’exemple des routes du Sud-Est du Massif central

Marion Dacko et Damien Martinez
Voyager dans la cité arverne aux Ve et VIe siècles : sources textuelles et données archéologiques

Jean-Michel Mouton
Quand le calife prend la route. Le transfert du califat fatimide d’Ifrīqiya en Égypte et la traversée de la Libye par le calife al-Mu‘izz en 973

Alba San Juan Pérez
Une route commerciale omeyyade à l’époque d’al-Ḥakam II : eau et pouvoir dans le Sahara occidental médiéval

Josep Torró
Routes, chariots, auberges : trois éléments de la restructuration des voies dans le royaume de Valence après la conquête chrétienn

Élodie Vigouroux
Les aménagements de la route syrienne du pèlerinage à La Mecque, au Moyen Âge, et le cas de Ḫirbat al-Dūsaq (Jordanie)

 

ESSAIS ET RECHERCHES

 

Marie Groult
De gestes et de paroles : serments et promesses dans les ordres de chevalerie royaux et princiers à la fin du Moyen Âge

Christopher Lucken
Le dit de l’Invention des métiers (Rosarius, II, 3). L’intelligence des animaux à l’origine du travail des êtres humains

 

POINT DE VUE

 

Martin Gravel
Rejouer avec le feu : Dangereux rituel, vingt-cinq ans après

NOTES DE LECTURE

Yassir Benhima, Université Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

Sophie Gilotte, CNRS, CIHAM (UMR 5648)

Marie-Odile Rousset, CNRS, Archéorient (UMR 5133)

Les structures matérielles de la route médiévale : remarques préliminaires

  • historiographie, route



Yassir Benhima, Université Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

Des animaux dans le droit chemin. Les bêtes de somme dans la littérature jurisprudentielle de l’Occident musulman médiéval

Au Maghreb et en al-Andalus, où le mālikisme s’est imposé, des manuels notariés donnent des informations sur les conditions d’acquisition ou de location des animaux destinés au transport des hommes et des marchandises. Le recours aux équidés est privilégié, les camélidés étant réservés au transport à longue distance. Dans les contrats, les bêtes font l’objet d’une description précise, les juristes envisageant aussi les maladies, les troubles du comportement ou encore les lésions et les accidents dont les animaux pouvaient être victimes sur les routes.

  • al-Andalus, animal, Maghreb, mālikisme, transport


 

Franck Brechon, Centre de recherches sur les sociétés et environnements en Méditerranée (UR 7397), Université de Perpignan Via Domitia

Travaux routiers et pouvoirs à la fin du Moyen Âge. L’exemple des routes du Sud-Est du Massif central

L’étude des routes comme formes matérielles inscrites dans le paysage a souvent été occultée au profit de travaux sur les itinéraires commerciaux et de pèlerinage ou d’une approche archéogéographique des réseaux viaires. L’exemple d’un réseau routier de montagne, fragile au regard des conditions orographiques et climatiques qu’il affronte, permet de s’interroger sur les caractéristiques de la route médiévale, son mode d’aménagement et sa viabilité. La documentation disponible renseigne aussi sur les travaux réalisés, ou non entrepris, afin d’améliorer les circulations. Cela concerne tout à la fois les linéaires routiers que des points spécifiques, comme les ponts. Enfin, la question de l’aménagement et de l’entretien des routes ouvre sur celle des pouvoirs susceptibles d’ordonner ces travaux et de les prendre en charge, entre montée en puissance des pouvoirs municipaux, appesantissement de l’autorité royale capétienne et relatif désintérêt des seigneurs châtelains.

  • Massif central, pont, route, viabilité



Marion Dacko, Université Clermont Auvergne, CNRS, Maison des sciences humaines de Clermont-Ferrand (UAR 3550)

Damien Martinez, Université Lumière Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

Voyager dans la cité arverne aux Ve et VIe siècles : sources textuelles et données archéologiques

Le réseau routier de la Gaule de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge est assez peu connu, du moins en ce qui concerne ses structures matérielles. Les sources textuelles, bien que précieuses, reposent souvent sur des récits narratifs peu détaillés, tels que ceux de Sidoine Apollinaire, et n’offrent qu’une vision partielle des routes et des infrastructures qui les jalonnent. Toutefois, l’archéologie commence à enrichir cette réflexion grâce à des approches diachroniques, ouvrant la voie à une réévaluation de questions clés : le maintien du bornage antique, le déclassement de certains axes ou encore l’intégration des castra dans le fonctionnement routier à partir du Ve siècle. Cet article propose de nouvelles pistes de réflexion en s’appuyant sur un corpus de textes et de sites issus de l’ancienne cité arverne.

  • Antiquité tardive, archéologie, Auvergne, Grégoire de Tours, réseau routier, route, Sidoine Apollinaire


 

Jean-Michel Mouton, École pratique des hautes études, Université Paris Sciences et Lettres

Quand le calife prend la route. Le transfert du califat fatimide d’Ifrīqiya en Égypte et la traversée de la Libye par le calife al-Mu‘izz en 973

Après plusieurs tentatives avortées, les Fatimides s’emparent de l’Égypte en 969, où ils fondent une nouvelle capitale, Le Caire, pour recevoir le calife al-Mu‘izz. Celui-ci quitte l’Ifrīqiya en 972 pour gagner sa nouvelle résidence califale et commence un périple de plusieurs mois pour traverser le désert libyen. Les moyens mobilisés, les étapes de ce voyage et les méthodes de gouvernance de ce pouvoir itinérant sont au cœur de cette étude, ainsi que les traces, souvent légendaires, que ce périple, où se déploient les fastes de l’Empire, a laissées dans la mémoire locale.

  • al-Mu‘izz, califat fatimide, itinéraire, Libye, Maghreb, route


 

Alba San Juan Pérez, Université de Salamanque, Espagne

Une route commerciale omeyyade à l’époque d’al-Ḥakam II : eau et pouvoir dans le Sahara occidental médiéval

Les différentes phases de contrôle politique qui se sont succédé aux Xe-XIe siècles dans les principales enclaves commerciales du Maghreb al-Aqṣà et de l’Afrique subsaharienne, tout particulièrement dans la ville de Siǧilmāsa, ont largement influencé le devenir des pistes sahariennes. La description exceptionnelle des routes commerciales occidentales et de leurs ressources en eau transmise par al-Bakrī, resituées dans leur contexte historico-politique, permet de répondre à divers questionnements qui font le lien entre un itinéraire occidental et le califat omeyyade andalou d’al-Ḥakam II.

eau, Fatimides, Maghreb, Omeyyades, route, route commerciale, Sahara

  • An Umayyad Trade Route at the Time of al-Ḥakam II : Water and Power in the Medieval Western Sahara


 

Josep Torró, Université de Valence (Espagne)

Routes, chariots, auberges : trois éléments de la restructuration des voies dans le royaume de Valence après la conquête chrétienne

La conquête catalano-aragonaise du pays valencien au milieu du XIIIe siècle a entraîné des expulsions massives de la population d’al-Andalus et l’installation de colons chrétiens, lesquels ont procédé à une réorganisation générale du territoire par l’établissement de nouvelles villas, à la transformation des espaces agraires et – fait moins connu – à un changement du réseau routier qui a modifié les structures de circulation de l’époque andalouse. Cet article examine la modification des tracés routiers pour les faire passer à l’intérieur des espaces urbains, contraignant les voyageurs à les utiliser par la destruction des itinéraires alternatifs et l’imposition de sanctions. Jusqu’au XVe siècle, ces modifications étaient principalement locales : il n’y avait pas de grands projets d’amélioration de l’infrastructure routière, ce qui n’a pas facilité le déplacement des charrettes sur de longues distances. De fait, ce n’est pas l’introduction tardive du chariot qui est à l’origine des modifications du tracé des rues andalouses à Valence et dans les autres villes occupées par les chrétiens. Finalement, le réseau andalou de fanādiq fut complètement démantelé et remplacé par des greniers urbains, de simples auberges et des imitations seigneuriales (alfòndecs) dont l’usage était obligatoire pour les marchands et les muletiers musulmans.

  • auberge, chariot, route, royaume de Valence


 

Élodie Vigouroux, Université Lumière Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

Les aménagements de la route syrienne du pèlerinage à La Mecque au Moyen Âge et le cas de irbat al-Dūsaq (Jordanie)

Dans les premiers siècles de l’islam, le pèlerinage annuel à La Mecque (ḥajj) a progressivement pris de l’ampleur, au gré des conquêtes et des conversions. Pour asseoir leur légitimité, les différents pouvoirs qui se sont succédé au Proche-Orient ont cherché à organiser des caravanes officielles, encadrées et ravitaillées, reliant les grands centres urbains au Hedjaz, en empruntant des itinéraires sécurisés. Ces routes étaient essentielles non seulement pour la vie religieuse, mais aussi pour l’activité économique de la région. Au XIIe siècle, la progression des caravanes sur la route dite « syrienne » du ḥajj, au départ de Damas, s’est trouvée perturbée par la menace que constituaient les forteresses croisées de Karak et Shawbak, et elle dut changer d’itinéraire. Après le départ des croisés de cette région, en 1189, l’ancienne route fut à nouveau accessible ; au XIIIe siècle, dans le Sud de la Jordanie, le sultan ayyoubide de Damas fit bâtir le complexe de irbat al-Dusaq qui fait l’objet d’un programme de fouilles archéologiques depuis 2015. Ce site témoigne de l’engagement des élites damascènes dans l’aménagement de la route et dans la logistique du pèlerinage.

  • archéologie, Damas, ḥajj, Ḫirbat al-Dūsaq, Jordanie, route


ESSAIS ET RECHERCHES

 

Marie Groult, GRHis, Université de Rouen Normandie

De gestes et de paroles : serments et promesses dans les ordres de chevalerie royaux et princiers à la fin du Moyen Âge

Les ordres de chevalerie apparaissent et se diffusent très largement en Occident médiéval à compter du xive siècle. Fondés par des rois, des princes ou des seigneurs, ces ordres nouent des liens forts entre leurs membres, reposant sur la prestation d’un serment et/ou d’une promesse. Outre la parole donnée, une place importante est accordée à la mise par écrit et aux gestes échangés à cette occasion. À partir des statuts, textes qui régissent le quotidien de l’ordre, cette étude s’intéresse à la place du serment au sein des ordres monarchiques des XIVe et XVe siècles.

  • ordre de chevalerie, promesse, royauté, serment, statut



Christopher Lucken, Université Paris 8 (Fablitt)

Le dit de l’Invention des métiers (Rosarius, II, 3). L’intelligence des animaux à l’origine du travail des êtres humains

L’Invention des métiers est un bref dit de quarante vers inséré par l’auteur du Rosarius (deuxième quart du XIVe siècle) à l’intérieur de sa traduction du miracle De la conversion sainte Katerine, par ce qu’elle vit Nostre Dame tenant son enfant. Ce texte attribue l’origine de plusieurs métiers pratiqués par les êtres humains à l’observation et à l’imitation des animaux. Leur exemple doit inciter les hommes à se mettre à leur tour au travail : il s’oppose en effet à l’oisiveté des mendiants comme de tous ceux qui refusent le labeur. Après une introduction qui précise le sens de ce texte au sein du Rosarius, soulignant l’importance du travail – ou de faire œuvre – dans la pensée chrétienne, nous proposons ici une édition de ce dit, accompagnée d’une traduction et de notes.

  • intelligence animale, Rosarius, sainte Catherine, technique, travail


 

POINT DE VUE

 

Martin Gravel, Université Paris 8/ArScAn (UMR 7041)

Rejouer avec le feu : Dangereux rituel, vingt-cinq ans après

  • historiographie, rituel

Yassir Benhima, Université Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

Sophie Gilotte, CNRS, CIHAM (UMR 5648)

Marie-Odile Rousset, CNRS, Archéorient (UMR 5133)

Les structures matérielles de la route médiévale : remarques préliminaires

  • historiography, road

 


Yassir Benhima, Université Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

Beasts of Burden in the Jurisprudential Literature of the Medieval Muslim West

In the Maghreb and al-Andalus, where Maliki law prevailed, notarial manuals provide information on the conditions for acquiring or renting animals intended for the transport of people and goods. The use of equines was favored, with camels being reserved for long-distance transport. In the contracts, animals are described in detail, with the jurists also considering diseases, behavioural disorders, injuries and accidents animals could suffer on the roads.

  • al-Andalus, animal, Maghreb, Mālikism, transport

 


Franck Brechon, Centre de recherches sur les sociétés et environnements en Méditerranée (UR 7397), Université de Perpignan Via Domitia

Roadworks and Power in the Late Middle Ages. The Example of the South-Eastern Massif Central Roads

The study of roads as material forms inscribed in the landscape has often been overshadowed by work on trade and pilgrimage routes, or by an archeo-geographical approach to road networks. The example of a mountain road network, fragile in view of the orographic and climatic conditions it faces, allows us to examine the characteristics of the medieval road, its layout and its viability. The available documentation also provides information on the work carried out, or not carried out, to improve traffic flow. This concerns both linear roads and specific points, such as bridges. Finally, the question of road development and maintenance opens up to the question of the powers likely to order such work and take charge of it, between the rise in power of municipal authorities, the weakening of royal Capetian authority and the relative disinterest of the castellan lords.

  • bridge, Massif Central, road, sustainability




Marion Dacko, Université Clermont Auvergne, CNRS, Maison des sciences humaines de Clermont-Ferrand (UAR 3550)

Damien Martinez, Université Lumière Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

Travelling in the Arverne City in the Fifth and Sixth Centuries. Textual Sources and Archaeological Data

The road network of Gaul during Late Antiquity and the Early Middle Ages remains relatively poorly known, particularly in terms of its physical features. Textual sources, while valuable, often rely on narrative accounts that provide limited detail, such as those of Sidonius Apollinaris, offering only a partial view of the roads and the infrastructure along them. Archaeology, however, is beginning to add to this line of research by means of a diachronic approach, opening the way to a reassessment of key issues such as the preservation of antique milestones, the downgrading of some roads, and the integration of castra into the road system from the fifth century onwards. This article explores new avenues of inquiry based on a corpus of texts and sites from an Arverni city.

  • Auvergne, archaeology, Gregory of Tours, Late Antiquity, road network, road, Sidonius Apollinaris

 


Jean-Michel Mouton, École pratique des hautes études, Université Paris Sciences et Lettres

When the Caliph Takes the Road. The Transfer of the Fatimid Caliphate from Ifrīqiya to Egypt and the Crossing of Libya by the Caliph al-Mu’izz in 973

After several attempts, the Fatimids finally took over Egypt in 968, where a new capital, Cairo, was founded to receive the caliph al-Mu‘izz. He left Ifrīqiya in 972 to reach his new caliphal residence, and began a journey of several months across the Libyan desert. This study focuses on the resources mobilized, the stages of the journey and the methods of governance of this itinerant power, as well as the traces, often legendary, that this journey, in which the splendours of the Empire were displayed, left in people’s memories.

  • al-Mu‘izz, Fatimid Califate, itinerary, Libya, Maghreb, road

 


Alba San Juan Pérez, Université de Salamanque, Espagne

An Umayyad Trade Route at the Time of al-Ḥakam II : Water and Power in the Medieval Western Sahara

In the 10th-11th centuries, the different phases of political control of the main commercial enclaves of the Maghreb al-Aqṣà and sub-Saharan Africa, and especially in the city of Siǧilmāsa, greatly influenced the future of the trans-Saharan itineraries. Al-Bakrī’s exceptional description of the western trade routes and their water resources, framed in their possible original historical-political context, responds to several questions that link a western itinerary with the Andalusian Umayyad caliphate in the time of al-Ḥakam II.

  • Fatimids, Maghreb, road, Sahara, trade route, Umayyads, water

 


Josep Torró, Université de Valence (Espagne)

Routes, chariots, auberges : trois éléments de la restructuration des voies dans le royaume de Valence après la conquête chrétienne

Roads, Carts, Inns : Three Elements in the Restructuring of the Road Network in the Kingdom of Valencia after the Christian Conquest

The Catalan-Aragonese conquest of the Valencian country in the mid-13th century led to massive expulsions of the Andalusi population and the establishment of Christian settlers who proceeded with a general reorganization of the territory. This included the creation of new towns, the transformation of agricultural spaces, and something that has received less attention : the introduction of far-reaching changes in the road network that altered the circulation structures of the Andalusi period. The article examines the modification of road routes to make them run through urban spaces, forcing the passage of passers-by through the destruction of alternative paths and the imposition of sanctions. Until the 15th century, the modifications had a markedly local character : there were no large-scale road improvement projects, and the movement of carts over long distances was not facilitated. In fact, it is observed that the late introduction of carts did not motivate the changes in the Andalusi street layout in Valencia and other mudun occupied by Christians. Finally, the Andalusi network of fanādiq was completely dismantled and functionally replaced by urban granaries, ordinary inns, and lordly emulations (alfòndecs) for mandatory use by Muslim merchants and muleteers.

  • cart, inn, Kingdom of Valencia, road


 

Élodie Vigouroux, Université Lumière Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

The Development of the Syrian Pilgrimage Route to Mecca in the Middle Ages and the Case of irbat al-Dūsaq (Jordan)

In the early centuries of Islam, the annual pilgrimage to Mecca (hajj) gradually gained importance, driven by conquests and conversions. To strengthen their legitimacy, the various powers that succeeded one another in the Near East sought to organize official, escorted, and supplied caravans, connecting major urban centres to the Hijaz along secure routes. These roads were essential not only for religious life but also for the economic activity of the region. In the 12th century, the movement of caravans along the so-called “Syrian” route of the hajj, starting from Damascus, was disrupted by the threat posed by the Crusader fortresses of Karak and Shawbak, forcing a change in the route. After the Crusaders departed from the region in 1189, the old route became passable again, and the Ayyubid sultan of Damascus had the irbat al-Dusaq complex built in the southern part of modern-day Jordan. This site has been the subject of an archaeological excavation project since 2015. It stands as a testament to the involvement of the Damascene elites in the development of the route and in providing logistical support for the hajj.

  • archaeology, Damascus, hajj, Ḫirbat al-Dūsaq, Jordan, route

 


ESSAIS ET RECHERCHES

 

Marie Groult, GRHis, Université de Rouen Normandie

Gestures and Words : Oaths and Promises in Royal and Princely Orders of Chivalry in the Late Middle Ages

Orders of chivalry appeared and spread widely in the medieval West from the fourteenth century onwards. Founded by kings, princes or lords, these orders forged strong ties between members, based on the taking of an oath and/or a promise. In addition to the word given, a great deal of importance is attached to the written documents and gestures exchanged on this occasion. Based on the statutes, texts that governed the daily life of the order, this study looks at the place of the oath within the monarchical orders of the fourteenth and fifteenth centuries.

  • kingship, oath, order of chivalry, promise, statute


 

Christopher Lucken, Université Paris 8 (Fablitt)

The Dit of the Invention des métiers (Rosarius, II, 3). The Intelligence of Animals and the Origin of Human Labour

The Invention des métiers is a brief text of forty verses inserted by the author of the Rosarius (second quarter of the 14th century) within his translation of the miracle De la conversion sainte Katerine, par ce qu’elle vit Nostre Dame tenant son enfant. This dit attributes the origin of several crafts practised by human beings to the observation and imitation of animals. Opposed to the idleness of beggars and all those who refuse the toil of work, their example must encourage the human beings to devote themselves to labour. After an introduction that explains the meaning of this text within the Rosarius, traces the origin of the role attributed to animals in the development of human activities and underlines the importance of work in Christian thought (i.e. to create something out of one’s art or skill), we offer here an edition of this text, accompanied by a translation and notes.

  • animal intelligence, craft, labour, Rosarius, Saint Catherine

 


POINT DE VUE

 

Martin Gravel, Université Paris 8/ArScAn (UMR 7041)

Rejouer avec le feu : Dangereux rituel, vingt-cinq ans après

historiography, ritual

Introduction


Les structures matérielles de la route médiévale : remarques préliminaires

Yassir Benhima, Sophie Gilotte et Marie-Odile Rousset



Ce dossier est issu d’une table ronde qui s’est tenue à Lyon – sous le titre que nous reprenons ici, en guise d’introduction à notre dossier : « Les structures matérielles de la route médiévale » – les 30 et 31 mars 2021, à l’initiative des laboratoires CIHAM et Archéorient, dont plusieurs chercheurs abordent différents aspects de la route médiévale 1. La thématique des routes n’est pas nouvelle : elle a déjà fait l’objet de multiples rencontres et publications, tant pour le monde antique que médiéval, plusieurs d’entre elles fournissant des états de la recherche forts utiles 2. En dresser l’inventaire ou en proposer un bilan dépasserait les limites imparties au présent exercice ; nous nous contenterons de présenter quelques aspects et problématiques, en mettant l’accent sur les routes en terres d’Islam, tout en ouvrant le champ à des comparaisons avec la Méditerranée occidentale.

La route avait jusqu’ici surtout été envisagée dans une perspective de géographie historique centrée sur la restitution des itinéraires et leur évo­lution, la localisation des agglomérations, l’identification des toponymes, l’établissement de la trame qui structure l’occupation des territoires ou, mieux encore, l’organisation de vastes ensembles politiques ou impériaux 3. Pour le monde islamique médiéval, cette approche a été favorisée par la centralité de la description des itinéraires dans la littérature géographique relevant du genre des masālik wa mamālik (itinéraires et royaumes) 4. Par ailleurs, le rôle social structurant que jouent les grands pèlerinages dans la mise en place et l’animation des routes a été particulièrement étudié, notam­ment pour les chemins de Saint-Jacques de Compostelle ou pour les routes du ḥajj.

Au-delà de ces questions, la matérialité de la route médiévale était restée insuffisamment abordée 5. En croisant les approches et les différents types de sources écrites ou archéologiques, ce dossier vise à mettre en commun des travaux en cours qui mettent l’accent sur les différentes manifestations de la matérialité de la route : son tracé, son entretien, son rapport au paysage naturel et anthropique, son contrôle et son appropriation politique, les acteurs qui en usent au quotidien, ainsi que les modalités pratiques qui encadrent et régulent sa fréquentation. À dessein, nous avons délaissé tout questionnement de géographie historique pour scruter une route « au ras du sol », envisagée comme un élément de culture matérielle et d’histoire sociale du Moyen Âge.

Interroger la matérialité de la route médiévale ne peut faire l’économie d’une mise en perspective intégrant l’héritage de la romanité. Les différents ensembles politiques et culturels de la Méditerranée médiévale ont hérité de territoires où la route romaine a longtemps constitué un organe structurant et un marqueur déterminant dans le paysage. Des travaux historiques fondateurs – comme ceux de René Dussaud et Antoine Poidebard, en Syrie – ont très tôt noté la continuité des itinéraires de l’époque hellénistique jusqu’à l’époque islamique 6. Suivant l’œuvre pionnière de Pierre Salama, l’infrastructure routière de l’Afrique romaine a longtemps focalisé l’attention des spécialistes de la transition 7. Au-delà de ces exemples emblématiques, on peine à reconstituer le devenir médiéval de la route antique, au gré de la complexité des modalités d’utilisation et d’entretien des réseaux viaires, aussi bien en terre d’Islam que dans le monde latin.

La présomption d’un délabrement généralisé des routes dans les anciens territoires romains, particulièrement ceux faisant désormais partie des terres d’Islam, est un corollaire de la thèse d’Henri Pirenne sur le déclin des échanges méditerranéens au lendemain de la conquête arabe. La remise en cause profonde de ce modèle est aujourd’hui acquise, mais elle a surtout mobilisé des travaux sur les échanges maritimes 8. La place de la route et du transport routier dans la restitution des dynamiques économiques demeure modeste. C’est d’ailleurs le cas de la contribution récente de Chris Wickham sur l’histoire de l’économie méditerranéenne 9. Le titre programmatique de son ouvrage associe le bateau et l’âne, ce qui revient à reconsidérer la part des économies régionales et des échanges internes (passant par la route et par le cabotage de proximité) dans le décollage économique du Moyen Âge central. En remettant en cause le schème de la « révolution commerciale » mue par le dynamisme des cités italiennes, il insiste sur les dynamiques propres aux différentes régions méditerranéennes. Malgré le titre et le grand apport critique de l’ouvrage, l’âne demeure discrètement tapi à l’ombre du bateau et le sujet des routes n’est pas abordé de front.

Au-delà de l’histoire économique, reconsidérer la matérialité de la route implique une meilleure connaissance de sa prise en compte par les pouvoirs politiques. En Orient musulman, l’investissement du califat omeyyade dans l’aménagement des routes en Syrie-Palestine est l’une des manifestations connues de son emprise territoriale, célébrée par un pro­gramme épigraphique dont plusieurs bornes milliaires perpétuent encore le souvenir 10. En Iraq et dans le nord de l’Arabie saoudite, l’aménagement de la route du pèlerinage par le califat abbasside a fait l’objet de nombreux travaux depuis les années 1970 11. D’autres recherches ont scruté l’organi­sation des routes yéménite, syrienne et égyptienne du pèlerinage, notam­ment les dispositifs d’accueil et le contrôle de l’itinéraire par des réseaux de fortification 12. Concernant l’analyse des itinéraires à l’époque des Croisades, on mentionnera l’étude du tracé et des fortifications de la route de Saladin, au Sinaï, et la publication détaillée de la forteresse de Ṣadr 13.

Dans l’extrémité occidentale des mondes de l’Islam, où les routes du pèlerinage sont moins structurantes dans le paysage, l’évolution du système viaire est principalement abordée dans sa relation avec la géographie de l’urbanisation et l’organisation des territoires politiques. En effet, le contraste est saisissant entre une Africa (devenue Ifrīqiya après la conquête islamique) densément urbanisée et bénéficiant d’un maillage routier impor­tant, essentiellement hérité de l’Antiquité, et un Maghreb occidental où l’empreinte de Rome s’estompe, pour se limiter, au nord du Maroc actuel, au triangle reliant Tanger, Sala et Volubilis. Dans un Maghreb morcelé politiquement dès la fin du califat omeyyade d’Orient (en 750 de notre ère), la route est articulée à un réseau urbain polycentrique ; la multiplication des pouvoirs politiques entraîne le développement de nombreuses sphères de polarités géographiques, politiques et économiques. Résolument orientées sur des axes intérieurs, ces routes consacrent la vocation continentale des pouvoirs, même si la navigation, aussi bien commerciale que militaire, n’a jamais cessé sur les rives méditerranéennes du Maghreb. Mais la nouveauté incontestable de cette situation issue de la conquête arabe est l’apparition très rapide, probablement dès la fin du viiie siècle, de nouveaux axes de circulation transsahariens reliant les franges méridionales du Maghreb (où se développent plusieurs pouvoirs locaux, à Siğilmāsa ou Tāhart par exemple) et le sud du Sahara. Ce commerce, inconnu à cette échelle à l’époque romaine – seule la région du Fezzan, dominée par les Garamantes, semble assurer la liaison de l’Afrique romaine et du monde saharien –, implique une transformation dans la configuration des routes. L’aridité du milieu et l’immensité du désert entraînent à la fois une grande flexibilité des itinéraires, et des passages obligés par des stations vitales pour l’approvisionnement en eau ou par les lieux de rassemblement occasion­nels des populations nomades. L’apparition des grands empires berbères – almoravide, puis almohade – entraîne une restructuration profonde des réseaux routiers, avec un investissement conséquent dans la mise en place de structures routières (ponts, citernes, réserves alimentaires, sites fortifiés), encadrant particulièrement la circulation des troupes et des différents acteurs étatiques 14.

En al-Andalus, les itinéraires de la conquête du viiie siècle et ceux des grandes campagnes militaires qui ponctuent l’histoire de la péninsule occupent une grande partie des travaux, fondés sur des sources souvent postérieures aux faits décrits, ainsi que sur le registre matériel dans lequel sceaux et monnaies occupent une place importante 15. Des contributions originales comme celles de José Avelino Gutiérrez González permettent d’envisager les moyens mis en place pour freiner l’avancée des conquérants dans le Nord péninsulaire : l’approche archéologique a permis de docu­menter des obstacles ou des défenses linéaires installées en milieux monta­gneux, à proximité du passage de cols 16. Si l’entretien et la remise en état du réseau viaire n’ont pas été une priorité des différents gouvernants – une impression sans doute biaisée par le mutisme des sources –, il n’en est pas de même pour ses éléments de franchissement, à savoir les ponts. On dispose pour ceux-ci d’un corpus relativement étoffé, mais sur lequel aucune synthèse n’a été tentée depuis les travaux précurseurs de Leopoldo Torres Balbás dans les années 1940 17. En partie hérités de l’Antiquité, souvent décrits comme des ouvrages inégalables, en partie élevés ex novo pour répondre à des besoins de communication spécifiques (par exemple dans la zone de la ville palatine de Madinat al-Zahra’), ces ponts témoignent des importants investissements engagés par l’État 18. Il semble bien que le régime hydrographique des fleuves principaux (Guadalquivir, Guadiana, Tage, Èbre) ait imposé des travaux de réparation récurrents, parfois attestés par des inscriptions commémoratives 19. Les passages à gué restent pour leur part quasiment méconnus, en dépit de quelques attestations textuelles qui restent sous-exploitées 20.

Les modalités pratiques de l’investissement de la route par les pouvoirs politiques sont un autre angle important de la recherche. En dépit des spécificités régionales et de la différence des acteurs, les pouvoirs médiévaux ont déployé des stratégies comparables, tant en Orient qu’en Occident. Le contrôle de la route commande d’abord une implication active pour assurer la sécurité des voyageurs et des marchandises. Par exemple, les miroirs du prince islamiques font de la sécurisation des routes un devoir du souverain 21. Pour pallier les limites de l’emprise étatique, l’insécurité endémique sur les routes devient l’objet de procédés de régulation sociale où les coupeurs de chemins peuvent devenir, moyennant redevance, les protecteurs des flux de voyageurs et de marchandises. Au carrefour de la prédation et de la co-domination, ces dispositifs relèvent d’institutions diverses, ḥimāya ou ḫifāra en Orient, zṭāṭa au Maghreb 22.

Le contrôle cinétique des territoires est une modalité structurelle de la gouvernementalité médiévale. L’itinérance du pouvoir a longtemps été envisagée à travers l’Itinerarforschung allemande ou l’itinerario ibérique, principalement destinés à la restitution des circulations princières et leur inscription dans les annales d’une trame événementielle 23. Dans cette approche plutôt positiviste, la matérialité de la route intéressait peu. Le renouvellement historiographique récent sur le sujet donne une attention accrue à l’organisation logistique de la mobilité royale, notamment la mobilisation des moyens de transport, l’entretien des routes et l’hébergement temporaire en chemin 24.

L’emprise du pouvoir sur la route implique aussi la continuité de l’acheminement de l’information. Dans ce cadre, la mise en place des réseaux de la poste à chevaux (barīd) constitue une dimension centrale, beaucoup plus connue en Orient (avec les travaux de Jean Sauvaget, Adam Silverstein ou Didier Gazagnadou) qu’en Occident 25.

Sur des segments importants de la route médiévale, particulièrement sur la rive méridionale de la Méditerranée, les mutations de la matérialité de la route sont corrélées aux évolutions des moyens de transport. Dans plusieurs régions qui ont connu l’utilisation du char depuis les temps protohistoriques (du Croissant fertile au Sahara) – usage renforcé par les pratiques grecques et romaines –, la disparition de la roue comme principal moyen de transport ôte toute sa raison d’être à la route carrossable à la romaine. Cette transformation majeure – objet d’une œuvre devenue clas­sique sur le chameau et la roue 26 – n’exclut pas un recours sporadique aux voitures tout au long du Moyen Âge, pour des usages multiples. C’est sur des chariots (‘ağal) que sont transportés les cadavres d’insurgés matés par le pouvoir aghlabide en Ifrīqiya à la fin du ixe siècle 27, de même pour les décombres de maisons détruites à Safi en 1508 28, alors qu’en 1347, la grande expédition du sultan mérinide contre l’Ifrīqiya mobilise cinq cents voitures, désignées sous le vocable de qarrīṭa, pour transporter juristes et commensaux du sultan 29.

Déjà largement utilisé depuis l’Antiquité, de l’Afrique du Nord à l’Asie centrale, le chameau devient l’animal emblématique de la mobilité en terre d’Islam. Grâce à une extension importante de l’élevage, au gré des vagues de migrations nomades (arabes, berbères, turques et plus tard mongoles), et en raison de ses qualités intrinsèques, le chameau supplante ou domine d’autres animaux de bât, particulièrement dans le cadre des circulations à longue distance. Endurant, capable de porter de lourdes charges, le chameau n’a nul besoin de routes pavées ; sa taille et ses qualités de nageur permettent de se contenter de gués pour traverser les cours d’eau. Cette histoire du chameau a fait récemment l’objet d’une publication remar­quable 30. Les perspectives stimulantes de ces enquêtes ne manqueront pas d’enrichir la réflexion des médiévistes sur ce sujet.

Si les camélidés sont les représentants emblématiques des grandes circulations médiévales, de l’Asie centrale jusqu’au Sahara et au Sahel, les enquêtes historiques demeurent assez discrètes sur le rôle encore plus grand des équidés. Qu’il s’agisse de la chevalerie ou de la furūsiyya, le caractère élitaire de la culture équestre a le plus souvent associé le cheval à la guerre 31. L’historiographie récente demeure imprégnée par cette tendance et la place du cheval dans le transport quotidien est peu évoquée 32. Il va sans dire que les travaux sur les ânes sont encore moins fréquents 33.

Juchés sur des chameaux ou d’autres montures, les voyageurs forment une société mobile dont la caravane est la forme la plus connue. Certes, très minces sont les chances de retrouver les traces archéologiques d’épaves du désert, comparables à la découverte fortuite de Théodore Monod en Mauritanie, à Maaden Ijafen en 1964, avec ses vestiges de métaux et de cauris de l’Océan indien datables du xie au xiiie siècle 34. Malgré de précieuses contributions, l’histoire de la caravane reste à faire 35. Elle se doit de convoquer une archéologie des textes, notamment littéraires (poésie, relations de voyages), pour donner corps à cette société éphémère, modelée par des sociabilités intrinsèques, société particulièrement précaire aussi, car la mobilité exacerbe les aléas, tant sur le plan des contraintes naturelles (météo, relief, franchissement de cours d’eau) qu’au niveau du risque pesant sur la sécurité des biens et des âmes.

Enfin, bien que nous ne puissions en détailler les apports, les nou­velles méthodologies d’étude occupent une place croissante au cœur des analyses spatiales : appréhender la matérialité de la route est un horizon qui ne peut être atteint aujourd’hui sans une utilisation intensive des méthodes de l’archéogéographie. Le développement des systèmes d’information géographique (SIG) permet, entre autres, de calculer les chemins optimaux (least cost path) qui demandent toutefois à être vérifiés pour appréhender d’autres contraintes géomorphologiques ou historiques non prises en compte dans les modèles prédictifs 36. L’archéogéographie est une autre approche diachronique, tandis que les outils comme la télédétection, les photo­graphies aériennes et les images satellitaires vont bien au-delà de l’identification de sites parfois difficilement accessibles 37.

Ces quelques remarques introductives sont loin d’épuiser les entrées pos­sibles dans la thématique des « structures matérielles de la route médiévale » et elles ne manqueront pas de soulever de nombreuses autres questions, notamment celles que nos compétences aréales ou disciplinaires ne nous permettent pas d’entrevoir. Nous espérons que les sept contributions réunies ici, malgré le tropisme de l’ensemble vers le monde islamique, serviront à mettre en lumière la diversité des situations qui peuvent se poser dans des termes tantôt proches, tantôt éloignés, dans les contextes chrétiens et musulmans. À travers ces études de cas ancrées dans des terrains variés, de l’Auvergne à Siǧilmāsa, au Maroc, ce dossier entend contribuer à l’histoire des formes, usages et mutations des routes médiévales et des acteurs qui les ont façonnées et parcourues.

Yassir Benhima – Université Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)

Sophie Gilotte – CNRS, CIHAM (UMR 5648)

Marie-Odile Rousset – CNRS, Archéorient (UMR 5133)

historiographie, route

historiography, road

  1. 1. Simon Dorso et les communications entre États latins d’Orient (« Délimiter le territoire : réflexions le long de la frontière du royaume de Jérusalem (Galilée, xiie-xiiie siècle) », dans Frontières spatiales, frontières sociales au Moyen Âge, LIe Congrès de la SHMESP, Paris, 2021, p. 211-228) ; Simone Balossino et la trajectoire historique du pont d’Avignon et sa restitution virtuelle (Le Pont d’Avignon. Une société de bâtisseurs (xiie-xve siècle), Avignon, 2021, [voir « Le Pont 3D d’Avignon », en ligne : https://www.patrimoine-environnement.fr/le-pont-3d-davignon/]) ; Robin Seignobos et le franchissement des cataractes du Nil (« La frontière entre le bilād al-islām et le bilād al-Nūba : enjeux et ambiguïtés d’une frontière immobile (viie-xiie siècle) », Afriques, 2 (2010), en ligne : https://doi.org/10.4000/afriques.800) ; Guido Castelnuovo et Éric Thirault sur les liaisons transalpines (G. Castelnuovo, « Tempi, distanze e percorsi in montagna nel basso medio­evo », dans Tempi, misure e percorsi nell’Europa del Bassomedioevo, Todi, 1996, p. 211-236 ; É. Thirault, « Archéologie des cols englacés des Savoie », dans ADLFI. Archéologie de la France – Informations, Auvergne-Rhône-Alpes, en ligne : https://journals.openedition.org/adlfi/181179 ; Id., « Itinéraires d’altitude et passage des cols depuis les origines préhistoriques en Savoie », 2023, conférence en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=qbeqqU-4v7E).
  2. 2. R.-H. Bautier, « La route française et son évolution au Moyen Âge », Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques, 73 (1987), p. 70-104 ; B. Bodinier éd., Sur la route de Louviers. Voies de communication et moyens de transport de l’Antiquité à nos jours, Louviers, 2008 ; M.-H. Corbiau, B. Van den Abeele, J.-M. Yante, A.-M. Bultot-Verleysen éd., La Route au Moyen Âge. Réalités et représentations, Louvain-la-Neuve, 2020 ; é. de La Vaissière, Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes, Paris, 2024 ; C. Higounet éd., Flaran 2. L’homme et la route, en Europe occidentale au Moyen Âge et aux Temps modernes, Auch, 1982 ; A. Mrabet éd., Le Réseau routier dans le Maghreb antique et médiéval, Sousse, 2016 ; C. Pérol éd., Faire la route (iiie-xxe siècle), Siècles, 25 (2007) ; S. Robert, N. Verdier éd., Du sentier à la route. Une archéologie des réseaux viaires, Les Nouvelles de l’archéologie, 115 (2009) ; C. Raynaud éd., Voies, réseaux, paysages en Gaule, Supplément de la Revue archéologique de Narbonnaise, 2021 ; Routes, chemins et sentiers, L’Émoi de l’histoire, 32 (2010) ; A. G. Walmsley, « Roads, Travel, and Time “Across Jordan” in Byzantine and Early Islamic Times », Studies in the History and Archaeology of Jordan, 10 (2009), p. 459-466 ; M. Watteaux, « L’analyse archéogéographique des réseaux routiers dans la longue durée. Nouvelles approches méthodologique et théorique », dans L. Beauguitte éd., Les Réseaux dans le temps et dans l’espace. Actes de la deuxième journée d’étude du groupe fmr, Paris, 2013, p. 74-100 ; M. Gravel, « À la recherche des routes de l’Empire carolingien », Inflexions, 49 (2021), p. 13-21 ; V. Zaleski, Les Routes de la soie : entre vestiges et imaginaire, Toulon/Gand, 2024 ; S. Zanni, La Route antique et médiévale : nouvelles approches, nouveaux outils, Pessac, 2017.









3

  1. . Par exemple : G. Le Strange, Palestine under the Moslems. A Description of Syria and the Holy Land from A.D. 650 to 1500, Cambridge, 1890 ; Id., The Lands of the Eastern Caliphate, Mesopotamia, Persia and Central Asia from the Moslem Conquest to the Time of Timur, Londres, 1905 ; A. Musil, Arabia Petraea. A Topographical Itinerary, Arabia Deserta, the Middle Euphrates, Palmyrena, the Northern Nejd, the Northern Hedjâz, Northern Arabia, New York, 1907-1928.

4

  1. . A. Miquel, La Géographie humaine du monde musulman jusqu’au milieu du xie siècle, Paris/La Haye, 1967-1988 ; E. Tixier du Mesnil, Géographes d’al-Andalus. De l’inventaire d’un territoire à la construction d’une mémoire, Paris, 2014.

5

  1. . Sur l’approche de la route par sa matérialité, voir S. Robert, N. Verdier, « Pour une recherche sur les routes, voies et réseaux », dans S. Robert, N. Verdier éd., Du sentier à la route…, p. 5-8.

6

  1. . R. Dussaud, Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, Paris, 1927 ; A. Poidebard, « Les routes anciennes en Haute-Djezireh », Syria, 8/1 (1927), p. 55-65. De 1925 à 1932, Antoine Poidebard utilise l’avion pour ses prospections : La Trace de Rome dans le désert de Syrie. Le limes de Trajan à la conquête arabe, Paris, 1934.
  2. 7
  3. . Par exemple J. Desanges et al., Carte des routes et des cités de l’Est de l’Africa à la fin de l’Antiquité, d’après le tracé de Pierre Salama, Turnhout, 2010.

8

  1. . Par exemple R. Hodges, D. Whitehouse, Mohamed, Charlemagne and the Origins of Europe, Oxford, 1983 ; C. Wickham, Framing the Early Middle Ages. Europe and the Mediterranean, Oxford, 2005 ; C. Picard, La Mer des califes. Une histoire de la Méditerranée musulmane, Paris, 2015.

9

  1. . C. Wickham, The Donkey and the Boat. Reinterpreting the Mediterranean Economy 950-1180, Oxford, 2023.

10

  1. . Brève synthèse dans T. Bittar, Pierres et stucs épigraphiés, Paris, 2003, p. 36-39; A. Elad, « The Southern Golan in the Early Muslim Period. The Significance of Two Newly Discovered Milestones », Der Islam, 76 (2009), p. 33-88.
  2. 11
  3. . S. al-Rashid, Darb Zubaydah. The Pilgrim Road from Kufa to Mecca, Riyad, 1980 ; B. Finster, « Die Reiseroute Kufa-Sa’ūdī-Arabien in frühislamischer Zeit », Baghdader Mitteilungen, 9 (1978), p. 53-91; D. Whitcomb, « The Darb Zubayda as a Settlement System in Arabia », ARAM Periodical, 8 (1996), p. 25-32 ; B. O’Kane, « Residential Architecture of the Darb Zubayda », dans J. Gonnella, R. Abdellatif, S. Struth éd., Beiträge zur Islamischen Kunst und Archäologie 4, Wiesbaden, 2014, p. 202-219.
  4. 1

2


  1. . M. al-Thenayian, An Archaeological Study of the Yemeni Highland Pilgrim Route between San‘ā and Makkah, Riyad, 2000 ; J. Sauvaget, « Les caravansérails syriens du Hadjdj de Constantinople », Ars Islamica, 4 (1937), p. 98-121 ; Id., « Les caravansérails syriens du Moyen Âge I. Caravansérails ayyûbides », Ars Islamica, 6 (1939), p. 48-55 ; Id., « Les caravansérails syriens du Moyen Âge II. Caravansérails mamelouks », Ars Islamica, 7 (1940), p. 1-19 ; K. Cytryn-Silverman, The Road Inns (Khāns) in Bilād
  2. al-Shām, Oxford, 2010 ; C. Tavernari, « Les routes du Bilad al-Sham au Bas Moyen Âge », L’Émoi de l’histoire, 32 (2010), p. 85-114 ; A. Petersen, The Medieval and Ottoman Hajj Route in Jordan. An Archaeological and Historical Study, Exeter, 2012 ; A. al-Ghabbân, Les Deux Routes syrienne et égyptienne de pèlerinage au nord-ouest de l’Arabie Saoudite, Le Caire, 2011 ; S. Redford, « Caravanserais, Roads, and Routes in Seljuk Anatolia », dans L. Vandeput, S. Mitchell éd., Routes and Roads in Anatolia from Prehistory to the Seljuk Period, Cambridge, 2025.

13

  1. . J.-M. Mouton éd., Ṣadr, une forteresse de Saladin au Sinaï. Histoire et archéologie, Paris, 2010.
  2. 14
  3. . Les routes du Maroc médiéval ont fait l’objet d’un dossier récent : P. Cressier éd., Voies, routes et chemins du Maroc médiéval et d’al-Andalus. Approches comparées, Hespéris-Tamuda, 58/2 (2023). Sur les différentes structures routières reliant la capitale almohade Marrakech, le Nord du Maroc et al-Andalus : D. Sedra, « Sur les traces de l’itinéraire Marrakech-Le Détroit aux vie-viie/xiie-xiiie siècles. Note sur quelques villages et localités d’après les sources arabes », Al-Andalus-Magreb, 16 (2009), p. 249-281 ; C. Allain, « La route impériale de Maroc à Sala au xie et au xiie siècle », Hespéris-Tamuda, 57/1 (2022), p. 205-244 ; P. Cressier, S. Gilotte, « Note préliminaire à l’édition posthume d’un texte de Charles Allain (1920-2001) sur la route impériale de Marrakech à Sala », Hésperis-Tamuda, 57/1 (2022), p. 197-204.
  4. 1

5


  1. . Pour une brève synthèse : M. Fierro, A. Molina, « Caminos de al-Andalus », 2020, en ligne : 
  2. ht
  3. tps:
  4. //ww
  5. w.al
  6. anda
  7. lusylahistoria.com/?p=1743






.

1

6


  1. . J. A. Gutiérrez González, « Sobre la conquista islámica del noroeste peninsular : recientes aportaciones », dans Al-Kitāb. Juan Zozaya Stabel-Hansen, Madrid, 2019, p. 261-267 ; F. Hernández Jiménez, « Los caminos de Córdoba hacia Noroeste en época musulmana », Al-Andalus, 32/1 (1967), p. 37-124.
  2. 1

7


  1. . L. Torres Balbás, « Crónica arqueológica de la España musulmana VII »,
  2. Al-Andalus, 5/2 (1940), p. 449-458.
  3. 1

8


  1. . A. Vallejo Triano, La ciudad califal de Madīnat al-Zahrā’. Arqueología de su arquitectura, Cordoue, 2010, p. 84-89 ; A. León Muñoz, A. Zamorano Arenas, « El Puente de los Nogales, Córdoba. Contribución al estudio de la infraestructura viaria de Madinat al-Zahra’ », Cuadernos de Madīnat al-Zahrā’, 6 (2008), p. 205-233 ; R. Pinilla Melguizo et al. éd., Caminos y puentes en el entorno de Córdoba, Al-Mulk, 22 (2024).
  2. 1

9


  1. . C’est le cas du pont dit d’Alcántara de Tolède, objet de réformes non spécifiées sous la régence d’al-Manṣūr : J. Ma. Rodríguez, J. A. Souto, « De Almanzor a Felipe II : la inscripción del puente de Alcántara de Toledo (387/997-998) y su curiosa historia », Al-Qanṭara, 21 (2000), p. 185-209. Sur le pont de Cordoue et ses avatars : C. Mazzoli-Guintard, « El puente de Córdoba : un puente sin igual », Al-Mulk, 22 (2024), p. 178-181.
  2. 2

0


  1. . A. Dumont, Les Passages à gué de la Grande Saône. Approche archéologique et historique d’un espace fluvial (de Verdun-sur-le-Doubs à Lyon), Dijon, 2002 ; Ead., « Quand la route croisait la rivière : histoire et archéologie des passages à gué et des ponts », L’Émoi de l’histoire, 32 (2010), p. 221-247.

  2. 2
  3. 1

  4. . Par exemple al-Māwardī, Tashīl al-naẓar wa ta’ğīl al-ẓafar fī aḫlāq al-malik wa siyasat al-mulk, Beyrouth, 1987, p. 279 ; Ibn Riḍwān al-Mālaqī, Al-Šuhub al-lāmi’a fī
  5. al-siyāsa al-nāfi’a, Casablanca, 1984, p. 311-316.

  6. 2
  7. 2

  8. . Sur la ḥimāya : C. Cahen, « Notes sur l’histoire de la ḥimāya », dans Mélanges Louis Massignon, Damas, 1956, t. 1, p. 287-303 ; J. Paul, « Ḥimāya Revisited », Annales islamo­logiques, 54 (2020), p. 83-106. Sur la zṭāṭa et son rôle dans la sécurité des voyageurs au Maroc médiéval et moderne : ‘A. al-Sabtī, Bayna al-zaṭṭāṭ wa qāṭi’ al-ṭarīq. Amn al-ṭuruq fī Maġrib mā qabla al-isti’mār, Casablanca, 2009.

  9. 2
  10. 3

  11. . Y. Benhima, La Fabrique d’un État territorial : le Maroc mérinide (1269-1465), mémoire d’habilitation (sous presse) ; F. Lainé, « L’itinérance des cours (fin xie siècle-milieu xve siècle) : un modèle ibérique ? », E-Spania, 8 (2009), en ligne : 
  12. h
  13. t
  14. tps://journals.openedition.org/e-spania/18558



  1. .
  2. 24
  3. . Une production historique considérable existe sur le sujet. Parmi les contributions récentes les plus marquantes : S. Destephen, J. Barbier, F. Chausson éd., Le Gouvernement en déplacement. Pouvoir et mobilité de l’Antiquité à nos jours, Rennes, 2019 ; D. Durand-Guédy éd., Turco-Mongol Rulers, Cities and City Life, Leyde, 2013 ; F. de Paula Cañas Gálvez, Itinerario de Alfonso XI de Castilla. Espacio, poder y corte (1325-1350), Madrid, 2014.
  4. 25. J. Sauvaget, La Poste aux chevaux dans l’empire des Mamelouks, Paris, 1941 ; A. Silverstein, Postal Systems in Pre-Modern Islamic World, Cambridge, 2007 ; D. Gaza­gnadou, La Poste à relais en Eurasie. La diffusion d’une technique d’information et de pouvoir. Chine-Iran-Syrie-Italie, Paris, 2013. Sur l’Occident latin : La Circulation des nouvelles au Moyen Âge. Actes du xxive congrès de la SHMESP, Paris, 1995 ; M. Gravel, « Essai sur le temps long des transports avant la motorisation », Revue historique, 707 (2023), p. 511-533.
  5. 26. R. Bulliet, The Camel and the Wheel, Cambridge (Mass.), 1975.
  6. 27. M. Talbi, L’Émirat aghlabide 184-296/800-909. Histoire politique, Paris, 1966, p. 287 et 295.
  7. 28. P. de Cénival éd., Les Sources inédites de l’histoire du Maroc. Série Portugal, Paris, 1934, t. 1, p. 183.
  8. 29. Opuscule d’Ibn Rušd al-Ḥafīd, publié dans M. Ibn Šarīfa, Tārīḫ al-amṯāl wa
  9. al-azjāl fī a-Andalus wa al-Maġrib, Rabat, 2006, t. 4, p. 245-256.
  10. 30. D. Lagut-Labordère, B. Redon éd., Les Vaisseaux du désert et des steppes. Les camélidés dans l’Antiquité (Camelus dromedarius et Camelus bactrianus), Lyon, 2020.
  11. 31. B. Andenmatten, A. Paravicini Bagliani éd., Le Cheval dans la culture médié­vale, Florence, 2015 ; J. Schiettecatte, A. Zouache éd., Le Cheval dans la péninsule Arabique, Arabian Humanities, 8 (2017).
  12. 32. .Pour un exemple d’approche équilibrée : A. Ropa, T. Dawson éd., The Horse in Premodern European Culture, Berlin/Boston, 2019.
  13. 33. Pour l’unique synthèse d’envergure sur l’âne : P. Mitchell, The Donkey in Human History. An Archaeological Perspective, Oxford, 2018.
  14. 34. T. Monod, « Le Ma’aden Ijafen : une épave caravanière ancienne dans la Majâbat
  15. al-Koubrâ », dans Actes du premier colloque international d’archéologie africaine, Fort-Lamy, 1969, p. 286-320 ; F.-X. Fauvelle-Aymar, Le Rhinocéros d’or. Histoires du Moyen Âge africain, Paris, 2013, p. 235-243.
  16. 35. T. Freudenhammer, « Rafica : frühmittelalterlicher Karawanenhandel zwischen dem Westfrankenreich und Al-Andalus », Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, 105/3 (2018), p. 391-406.
  17. 36. Le calcul et la restitution des itinéraires ont été l’un des volets de l’ERC, The Desert Networks Project : L. Manière, M. Crépy, B. Redon, « Building a Model to Reconstruct the Hellenistic and Roman Road Networks of The Eastern Desert of Egypt, a Semi-Empirical Approach Based on Modern Travelers’ Itineraries », Journal of Computer Applications in Archaeology, 4/1 (2021), p. 20-46. Voir les travaux menés par Émilie Comes-Trinidad sur l’apport des SIG dans la restitution des réseaux routiers historiques. Sur les limites des modèles de prédiction automatisés : C. Capel, G. Chung-To, « Essai d’analyse archéologique des réseaux de circulation marocains d’après le “Petit Idrīsī” (xiie siècle) », Hespéris-Tamuda, 58/2 (2023), p. 186-187.
  18. 37. M. Watteaux, « L’analyse archéogéographique… » ; S. Robert, N. Verdier éd., Dynamique et résilience des réseaux routiers : archéogéographes et archéologues en Île-de-France, Tours, 2014.









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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 220
Langue : français
À paraître le : 13/01/2026
EAN : 9782379245930
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 240×160 mm
Version papier
EAN : 9782379245930

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