Paris 8, Université des Créations

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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
À paraître le : 23/10/2025
EAN : 9782379245480
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 240×160 mm
Version papier
EAN : 9782379245480

Repenser les relations entre artistes et institutions

N°41/2025

Ce numéro explore les relations entre artistes et institutions, en analysant les tensions entre aspirations artistiques et logiques institutionnelles, afin de mettre en lumière les rapports de pouvoir à l’œuvre.

Les institutions culturelles peinent à répondre aux besoins croissants des artistes contemporain·es. Ces dernier·es doivent faire face à une concurrence accrue, à des exigences administratives complexes et à des conditions de production souvent précaires. Ce numéro propose d’interroger les conditions de travail au sein des structures culturelles : comment les artistes sont-ils sélectionné·es, accompagné·es, rémunéré·es ? Comment repenser aujourd’hui les modèles de gestion pour qu’ils s’adaptent aux réalités concrètes de la création contemporaine et favorisent des relations plus équitables entre institutions et artistes ?

Éditorial – Noam Alon

 

« Une partielle intégration des pratiques participatives dans les arts visuels contemporains »
Tecla Raynaud

 

« Comment faire lorsque l’État s’abstient ? Le cas de l’art contemporain en Tunisie » Alexia Buscatto

 

« Scènes locales et rayonnement international : regards croisés Paris-Karlsruhe »
Adrian Fix

 

« Résidences artistiques et localité: le cas de Kamiyama Artist in Residence (Japon) »
Cléo Verstrepen

 

« Le rôle de la transition écologique dans la négociation entre artistes et institutions : l’exemple de CooProg »
Elise Chièze-Wattinne et Céline Schall

 

« De la possibilité « d’émerger » dans le spectacle vivant français : vers de nouvelles perspectives ? »
Pauline Boivineau, Nathalie Schieb-Bienfait et Sandrine Emin

 

Témoignage

 

« Portrait de l’artiste en directeur : Les Centres chorégraphiques nationaux, un cas d’école ou une figure d’exception ? »
Marie Quiblier

 

« Les travailleur.euses de l’art face aux institutions : savoir lutter entre émancipation et reconnaissance »
Emilie Moutsis

 

« Communiser les rapports instrumentaux à l’institution : Auto-socioanalyse d’une pratique de recherche-création appliquée au juridico-politique à partir d’un ‘portfolio’ »
Guillaume Maraud

 

Entretien

 

« Entretien de Stéphanie Moisdon avec Noam Alon »

 

Portfolio

 

Aurore Le Duc

« Une partielle intégration des pratiques participatives dans les arts visuels contemporains »

Tecla Raynaud

 

Malgré l’injonction participative innervant les politiques culturelles contemporaines, les pratiques artistiques participatives bénéficient d’une reconnaissance partielle en tant qu’art. Dans les discours d’artistes comme de représentant·e·s d’institutions culturelles de notre enquête, une frontière se dessine souvent entre les projets de création participative ou collaborative, qui tendent à peu à peu intégrer les institutions culturelles en tant qu’objets artistiques, et les « ateliers ». Pourtant, une analyse de la matérialité des pratiques et des carrières des artistes montre que ces catégories sont, en fait, poreuses.  

Mots clés : Arts visuels, art participatif, co-création, art socialement engagé, droits culturels


 

« Comment faire lorsque l’État s’abstient ? Le cas de l’art contemporain en Tunisie »

Alexia Buscatto


Cet article examine la façon dont l’irruption de la scène contemporaine tunisienne a redéfini les liens entre institutions et artistes. Transformation des espaces d’exposition, désinvestissement étatique, critique des institutions, volonté d’émancipation des forces occidentales, multiplication des collectifs et transformation des symboliques visuelles sont autant de bouleversements à étudier.               

Mots clés : Tunisie – arts visuels – communauté – émergence – subversion 

 

 

« Scènes locales et rayonnement international : regards croisés Paris-Karlsruhe »

Adrian Fix  


Cet article traite de différents épisodes de l’histoire de deux institutions culturelles européennes, le MNAM de son ancien site au palais de Tokyo à son implantation au Centre Pompidou, et le ZKM de Karlsruhe. La confrontation de ces deux institutions de différentes échelles, l’une locale, l’autre nationale, permet d’identifier des problèmes communs dans l’inclusion de scènes culturelles locales. Les ambitions internationales de ces institutions leur ont parfois empêché une inclusion plus profonde des artistes locaux. Cet article se propose aussi de dresser un premier bilan des façons dont ces institutions peuvent s’influencer et prendre appui sur leurs modèles respectifs.                      

Mots clés : ZKM, Centre Pompidou, scène culturelle locale, artistes émergents, histoire culturelle, muséologie

 

 

« Résidences artistiques et localité: le cas de Kamiyama Artist in Residence(Japon)»

Cléo Verstrepen


Cet article examine KAIR (Japon), une résidence artistique située dans une région rurale en pleine transformation démographique et socio-économique. Il se concentre sur les relations entre artistes, communauté et organisation, qui jouent un rôle déterminant dans le déroulement de la résidence et son implantation pérenne. L’analyse souligne l’importance des affects dans la médiation entre artistes et habitants, tout en explorant les tensions entre autonomie artistique et attentes communautaires.

Mots clés : Résidence artistique, médiation, affects, communauté, revitalisation

 


« Le rôle de la transition écologique dans la négociation entre artistes et institutions : l’exemple de CooProg »

Elise Chièze-Wattinne et Céline Schall


Cette contribution explore les relations parfois contrariées entre artistes et institutions du spectacle vivant ainsi que la manière dont CooProg, une plateforme créée pour rationaliser les tournées dans une perspective écologique, pourrait contribuer à les transformer. Après avoir analysé les éléments qui influent sur les relations entre artistes et institutions, nous exposons la méthode de la recherche-action portant sur la conception et les premiers usages de la plateforme puis nous montrons comment cette dernière ambitionne de redistribuer les rôles et dans quelle mesure elle y parvient.                       

Mots clés : Spectacle vivant, artistes, institutions, diffusion, programmation, Transition socio-écologique

 

 

« De la possibilité « d’émerger » dans le spectacle vivant français : vers de nouvelles perspectives ? »

Pauline Boivineau, Nathalie Schieb-Bienfait et Sandrine Emin


Cet article analyse les pratiques d’accompagnement portées d’une part par des lieux de diffusion, d’autre part par les artistes eux-mêmes, comme de nouvelles perspectives d’émerger dans le spectacle vivant. Sont instruits les enjeux pour pérenniser ces pratiques de coopération et de mutualisation, dans le contexte hyperconcurrentiel du spectacle vivant. Nous pointons l’existence d’autres natures de solidarités formelles, de mise en commun de compétences, avec ces « collectifs », qui constituent autant d’alternatives au modèle dominant de l’artiste porteur de projet associé à une compagnie sous forme associative.    

Mots-clés : artiste, émergence, collectif , spectacle vivant, accompagnement, coopération

 


« Portrait de l’artiste en directeur : Les Centres chorégraphiques nationaux, un cas d’école ou une figure d’exception ? »

Marie Quiblier


Portrait de l’artiste en directeur. Les Centres chorégraphiques nationaux, un cas d’école ou une figure d’exception? Le texte présente un premier état des lieux d’une recherche au long cours sur le label des Centres chorégraphiques nationaux. S’intéressant spécifiquement à la place des artistes à la direction de ces structures, la réflexion propose d’examiner la situation selon quatre figures : le créateur, l’entrepreneur, le producteur et le dirigeant. En articulant des perspectives à la fois esthétiques et politiques, il s’agit d’interroger la singularité des CCN dans le paysage institutionnel, et d’en évaluer les intentions, les organisations, les évolutions.

Mots Clés : danse, politiques culturelles, label CCN, institutions, artiste-directeur

 

 

« Les travailleur.euses de l’art face aux institutions : savoir lutter entre émancipation et reconnaissance »

Emilie Moutsis


Ce témoignage analyse les conditions de travail précaires des travailleur·euses de l’art en France et leur dépendance aux institutions culturelles. Il met en lumière les mécanismes de domination symbolique et matérielle que celles-ci exercent, tout en valorisant les mobilisations collectives — notamment du collectif La Buse et du syndicat SNAP CGT — qui appellent à une reconnaissance du travail artistique. Le texte plaide pour une réorganisation démocratique du secteur artistique, une continuité de revenu pour les artistes, et l’émergence de modèles alternatifs fondés sur l’autogestion et la solidarité, comme l’illustre l’exemple du collectif Doc !

Mots-clés : Précarité artistique, Institutions culturelles, Mobilisations collectives, Autogestion, Reconnaissance du travail artistique

 

 

« Auto-socioanalyse d’une pratique de recherche-création appliquée au juridico-politique à partir d’un ‘portfolio’ »

Guillaume Maraud


Cette contribution propose une auto-socioanalyse d’un parcours artistique entre 2015 et 2024, articulée à un portfolio critique conçu comme un journal de terrain. À partir d’une observation participante, l’auteur examine l’évolution d’une posture critique face aux institutions culturelles : d’abord instrumentalisée, sa pratique évolue vers une recherche-action-création juridique d’inspiration pragmatiste. Le texte explore les possibilités d’inverser les rapports de pouvoir dans un contexte institutionnel fragilisé par les crises.

Mots clés : épistémologie artistique ; formes juridiques ; recherche-création ; auto-socioanalyse ; matérialisme

 

 

« Entretien de Stéphanie Moisdon avec Noam Alon »

Stéphanie Moisdon, Noam Alon


Stéphanie Moisdon est critique d’art, commissaire d’exposition et responsable du Master en arts visuels de l’ECAL à Lausanne. Dans cet entretien, elle revient sur les principes pédagogiques qui guident cette formation mêlant pratique artistique, commissariat, écriture et recherche. Elle y défend une approche transversale, refusant les logiques de formatage imposées par les normes néolibérales du monde de l’art. Opposée à la standardisation de dispositifs comme le portfolio ou la présentation de projets en termes de marketing personnel, elle insiste sur l’importance d’un travail ancré dans l’expérience, centré sur la formulation d’un récit singulier et la clarté d’une intention théorique et artistique.

 

“Partial integration of participatory practices in contemporary visual arts”

Tecla Raynaud


Despite the participatory injunction coming from cultural policies, participatory artistic practices are partially acknowledged as art. In the discourses of artists and representatives of cultural institutions in this survey, a boundary appears between artistic participatory or collaborative practices and “workshops”. Nevertheless, an analysis of the materiality of artists’ practices and careers shows that these categories are, in fact, porous.

Key words: visual arts, participatory art, collaborative practices, socially engaged art, cultural rights

 

 

“What to do when the State refrains? The case of contemporary art in Tunisia”

Alexia Buscatto


This article looks at how the emergence of the tunisian contemporary art scene has redefined the links between institutions and artists. The transformation of exhibition spaces, the disinvestment of the state, the criticism of institutions, the desire for emancipation from Western forces, the multiplication of collectives and the transformation of visual symbols are all upheavals that need to be studied.

Key Words: Tunisia – Visual Arts – Community – Emerging Artists – Subversion

 

 

“Local scenes and international outreach: a Paris-Karlsruhe comparative study”

Adrian Fix


This article looks at different episodes in the history of two European cultural institutions, the MNAM, from its former site at the Palais de Tokyo to its move to the Centre Pompidou, and the ZKM in Karlsruhe. The comparison of these two institutions on different scales, one local, the other national, makes it possible to identify common problems in the inclusion of local cultural scenes. It also provides an initial assessment of the ways in which the institutions can influence each other and build on their respective models.

Key words: ZKM, Centre Pompidou, Local Cultural Scene, Emerging Artists, Cultural History, Museology

 

 

Art residencies and locality: the case of Kamiyama Artist in Residence (Japan)”

Cléo Verstrepen


This article examines KAIR (Japan), an artistic residency located in a rural region undergoing demographic and socio-economic transformation. It focuses on the relationships between artists, community and organization, which play a decisive role in the development of the residency and its long-term establishment. The analysis highlights the importance of affect in mediating between artists and residents, while exploring the tensions between artistic autonomy and community expectations.

Key words: Artistic residency, mediation, affects, community, revitalization

 

 

“The role of ecological transition in negotiations between artists and institutions: the example of CooProg”

Elise Chièze-Wattinne et Céline Schall


This contribution explores the sometimes thwarted relationships between artists and performing arts institutions and how CooProg, a platform created to rationalise touring from an ecological perspective, could help to transform them. After analysing the factors that influence relations between artists and institutions, we set out the action-research method for the design and initial use of the platform, and then show how the platform aims to redistribute roles and to what extent it succeeds in doing so.

Key words: Performing arts, artists, institutions, distribution, programming, Socio-ecological transition

 

 

“On the possibility of “emerging” in the French performing arts sector: towards new perspectives?”

Pauline Boivineau, Nathalie Schieb-Bienfait and Sandrine Emin


This article analyzes the support provided by venues and artists themselves as new ways of emerging in the performing arts. It examines the challenges of sustaining these cooperative and mutual practices in the hyper-competitive context of live performance. We point to the existence of other types of formal solidarity and skills pooling with these “collectives”, which constitute alternatives to the dominant model of the project-driven artist associated with a company in the form of an association.     

Key words: artist, emergence, collective, performing arts, support, cooperation


 

Portrait of an Artist as a Director. The case of National Choreographic Centers: a typical model or an exceptional situation?”

Marie Quiblier


This text presents a first overview of long-term research on the « National Choreographic Centers » label. Focusing specifically on the role of the artists leading these organizations, it explores the situation through four key positions: the creator, the businessman, the producer and the leader. By combining both aesthetic and political perspectives, the article aims at questioning the uniqueness of the CCN label within the institutional landscape, by studying its main goals, organizational forms, and evolutions.

Key words: dance, cultural policies, CCN label, institutions, artist-director

 

 

“Art workers and institutions: knowing how to fight between emancipation and recognition”

Emilie Moutsis


This testimony analyzes the precarious working conditions of art workers in France and their dependence on cultural institutions. It highlights the mechanisms of symbolic and material domination that they exercise, while valuing the collective mobilizations — in particular of the La Buse collective and the SNAP CGT union — which call for a full recognition of artistic work. The text advocates for a democratic reorganisation of the artistic sector, a guaranteed income for artists, and the emergence of alternative models based on self-management and solidarity, as illustrated by the example of the Doc! collective.

Key-Words : Artistic precarity, Cultural institutions, Collective mobilizations, Self-management, Recognition of artistic work

 

 

“self-socioanalysis of a research-creation practice applied to the juridico-political based on a ‘portfolio’”

Guillaume Maraud


This contribution offers an auto-socioanalytical reflection on an artistic trajectory from 2015 to 2024, framed through a critical portfolio conceived as an ethnographic field journal. Based on participant observation, the text traces a shift from an institutional critique that was initially instrumentalized by cultural institutions to a practice of research-action-creation inspired by pragmatic legal thought. It explores the conditions under which asymmetrical power relations might be reversed in a context where institutions themselves are destabilized by overlapping crises.

Keywords: artistic epistemology; legal forms; practice-based research ; self-socioanalysis ; materialism

 

 

“Interview between Stéphanie Moisdon and Noam Alon”

Stéphanie Moisdon, Noam Alon


Stéphanie Moisdon is an art critic, curator and head of the Master in Visual Arts program at ECAL in Lausanne. In this interview, she discusses the pedagogical principles that guide this program, which combines artistic practice, curating, writing and research. She defends a cross-disciplinary approach, rejecting the formatting logic imposed by neoliberal art world standards. Opposed to the standardization of devices such as the portfolio or the presentation of projects in terms of personal marketing, she insists on the importance of work rooted in experience, centered on the formulation of a singular narrative and the clarity of a theoretical and artistic intention.

Éditorial


Les institutions publiques ne parviennent plus, semble-t-il, à répondre aux besoins et aux aspirations des artistes contemporain·es. Les ressources financières, en constante diminution face à une inflation généralisée, ne permettent pas de garantir une rémunération juste du travail artistique. La demande toujours plus forte des artistes d’intégrer les institutions dans un contexte d’offre culturelle restreinte et compétitive, fait émerger des enjeux qui excèdent largement les seules considérations esthétiques. Les tentatives visant à remédier à ces déséquilibres, notamment par l’intégration de pratiques artistiques alternatives, se traduisent en fin de compte par de nouvelles formes d’instrumentalisation ou par une soumission accrue aux logiques bureaucratiques. Par ailleurs, les formations dédiées aux artistes continuent de véhiculer une conception individualiste et romantique de l’artiste-génie, tout en éludant les réalités concrètes du terrain, les conditions de production et la rareté des débouchés professionnels.

Ce numéro propose d’explorer ces tensions à travers une série de contributions qui, chacune à leur manière, interrogent les modèles institutionnels dominants et les positions d’artistes qui émergent en réaction. Comment repenser à notre époque ce que peuvent être les modèles de gestion d’établissements culturels ? Comment est-il possible de rendre compte de la complexité du processus de production et de réalisation des œuvres ? Quelles sont les méthodes pour analyser les différents facteurs qui caractérisent l’environnement de travail de l’artiste au sein de l’institution ?

Certaines contributions s’attachent à des cas concrets de transformation. Alexia Buscatto montre comment, en Tunisie, le désengagement de l’État a favorisé l’émergence d’une scène artistique indépendante. Cléo Verstrepen analyse le cas d’une résidence d’artistes au Japon, où les attentes des habitant·es locaux·les tendent parfois à primer sur les intentions des artistes invité·es. En France, Émilie Moutsis, artiste et activiste, décrit l’organisation collective de syndicats et de groupes militants face à la précarité structurelle du monde de l’art. Adrian Fix revient sur les décennies 1970 à 1990 pour analyser comment, à Paris et à Karlsruhe, des institutions d’envergure se sont développées sans prendre en compte les besoins de scènes locales.

D’autres articles interrogent la place des artistes au sein des dispositifs institutionnels contemporains. Tecla Raynaud revient sur l’intégration encore partielle des pratiques participatives dans les arts visuels, souvent cantonnées à des statuts ambigus. Marie Quiblier explore la position complexe des artistes à la tête des Centres chorégraphiques nationaux, entre création et gestion. Elise Chièze-Wattinne et Céline Schall examinent, à travers la plateforme CooProg, les nouvelles pratiques écologiques de diffusion du spectacle vivant, où l’artiste se retrouve parfois instrumentalisé dans une logique de rationalisation. Dans ce même secteur, Pauline Boivineau, Nathalie Schieb-Bienfait et Sandrine Emin analysent les dispositifs d’accompagnement de jeunes artistes face à la lourdeur administrative et la logique bureaucratique qui pèsent sur la création.

Ces différentes contributions interrogent le rôle des institutions culturelles non seulement comme lieux de programmation, mais aussi comme espaces traversés par des tensions politiques, économiques et sociales. En fin de numéro, un entretien avec Stéphanie Moisdon, directrice du Master en arts visuels à l’ECAL, éclaire la manière dont ces enjeux sont abordés dès la formation, entre pédagogie critique et refus des normes néolibérales. Enfin, une sélection d’œuvres de l’artiste Aurore Le Duc propose une lecture contemporaine de la critique institutionnelle, remettant en cause les hiérarchies structurelles du monde de l’art.

Loin d’une critique univoque, les textes réunis ici portent une attention fine aux dynamiques de coopération, aux formes de solidarités concrètes, mais aussi aux rapports de pouvoir qui traversent le champ artistique.

Dans un contexte où les institutions culturelles oscillent entre injonctions à l’ouverture, impératifs de rentabilité et injonctions à l’innovation, penser autrement les conditions de travail, de création et d’accompagnement apparaît plus nécessaire que jamais. Ce dossier propose ainsi de nourrir la réflexion sur des formes de redistribution, d’autogestion et de co-construction, en explorant ce qui peut advenir lorsque les artistes, les commissaires, les structures et les communautés cherchent à redéfinir ensemble les règles du jeu.

 

Noam Alon

Octobre 2025

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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
À paraître le : 23/10/2025
EAN : 9782379245480
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 240×160 mm
Version papier
EAN : 9782379245480

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