Presses Universitaires de Vincennes

Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 160
Langue : français
Paru le : 10/07/1996
EAN : 9782910381332
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782910381332

Les dépendances au travail

N°30/1996

Les historiens ont surtout centré leur attention sur le travail salarié des hommes. Or, pendant très longtemps, une grande partie de la production a été assurée grâce à l’embauche massive des femmes et des enfants non rémunérés par un salaire monétaire.

Ce numéro, en éclairant aussi bien la ville que la campagne du Bas Moyen Age en France, Espagne et Italie, invite à une réflexion sur cette autre forme de travail, beaucoup moins connue, qui crée un ensemble de dépendances complexes au sein d’entreprises qui se distinguent parfois mal de la structure familiale.

 Alessendro Stella
Les dépendances au travail

 

Philippe Braunstein
La peine des hommes est-elle objet d’histoire ?

 

Antoni Furiò
Entre la complémentarité et la dépendance : rôle économique et travail des femmes et des enfants dans le monde rural valencien au bas Moyen Âge

 

Alessandro Stella
Travail, famille, maison : formes et raisons du placement dans les sociétés traditionnelles

 

Cécile Béghin
Entre ombre et lumière : quelques aspects du travail des femmes à Montpellier (1293-1408)

 

Philippe Bernardi
Relations familiales et rapports professionnels chez les artisans du bâtiment en Provence à la fin du Moyen Âge

 

Franco Franceschi
Les enfants au travail dans la manufacture textile florentine des XIVe et XVe siècles

 

Francine Michaud
Exploités ou profiteurs ? Les apprentis marseillais avant la Peste noire

 

Katharina Simon-Muscheid
Indispensable et caché. Le travail quotidien des enfants au bas Moyen Âge et à la Renaissance

 

Robert Paris
Les « ciompi » : cadreurs, foulons, bâtards ?

 

 

ESSAIS ET RECHERCHES

 

Peter Von Moos
Occulta cordis. Contrôle de soi et confession au Moyen Âge, II

 

Notes de lecture
Livres reçus

 Philippe BRAUNSTEIN : « La peine des hommes est-elle objet d’histoire ? »
L’uniformisation contemporaine des pratiques sociales et des statuts professionnels occulte sous le terme de salariat les dures réalités du travail qu’ont vécues les ouvriers du bâtiment et de l’industrie exposés à la dégradation physique et psychique et aux risques mortels. Rares sont les auteurs anciens qui en parlent en connaissance de cause comme Vanoccio Biringuccio, au milieu du XVIe siècle.

Dominique CARDON : « Arachné ligotée : la fileuse du Moyen Âge face au drapier »
De tous les travailleurs de la grande industrie qu’était la draperie en Europe occidentale au Moyen Âge, la fileuse fut à la fois la plus mythifiée et la plus mystifiée, la plus mise en scène – par l’iconographie contemporaine? et la plus escamotée? par la réglementation technique. Propriétaire de ses outils de travail, travaillant à son rythme, la fileuse libre pouvait paraître en position de force vis-à-vis du drapier. Cet article montre de quelle façon, en imposant un système de titrage de la laine d’après un poids fixe et d’échets standardisés, celui-ci a néanmoins réussi à insérer la fileuse, dans les conditions qui lui convenaient à lui, dans la vaste toile d’araignée que constitue le système de production de la draperie médiévale.

Antoni FURIO : « Entre la complémentarité et la dépendance : rôle économique et travail des femmes et des enfants dans le monde rural valencien au Bas Moyen Âge »
L’article examine le rôle économique et le travail des femmes et des enfants dans le monde rural au Bas Moyen Âge, à partir du cas valencien (du Pays Valencien, dans l’est de l’Espagne) et à partir surtout des sources notariées et judiciaires. Un rôle économique et une contribution productive qui s’inscrivent dans le cadre de l’unité domestique, familiale, et se situent entre la complémentarité et la dépendance vis-à-vis du mari et du père-maître.

Alessandro STELLA : « Famille et maison : formes et raisons du placement dans les sociétés traditionnelles »
Le placement des personnes, des enfants et jeunes gens en particulier, était une pratique très répandue dans les sociétés traditionnelles en Europe. L’auteur prend ici comme terrain d’observation la Bourgogne du Nord à la fin du Moyen Âge. Par-delà la diversité des formes et des contrats passes entre preneurs et donneurs de personnes, il ressort que c’est le travail fourni ou à fournir qui modèle les relations et qui est à la source des dépendances.

Cécile BÉGHIN : « Entre ombre et lumière : quelques aspects du travail des femmes à Montpellier (1293-1408) »
Entre 1293 et 1408, un ensemble de sources montpelliéraines confirme l’existence d’une activité professionnelle féminine indispensable au dynamisme économique de la ville, en particulier dans les secteurs alimentaire et textile et dans le travail domestique. Mais ces travailleuses, quel que soit leur statut professionnel, voient leur labeur sous-estimé et, subordonnées, silencieuses, elles demeurent à jamais victimes du regard porté sur elles.

Philippe BERNARDI : « Relations familiales et rapports professionnels chez les artisans du bâtiment, en Provence, à la fin du Moyen Âge »
L’étude de l’industrie du bâtiment en Provence nous permet d’aborder la question des interrelations entre famille et travail à la fin du Moyen Âge. L’analyse de la nature juridique et économique de l’entreprise, de son fonctionnement quotidien et de la carrière des artisans montre que toutes les relations professionnelles n’étaient pas régies par le mercantilisme et le salariat. Elle souligne l’implication, dans l’ombre du maître, du groupe qu’il dirige, à la maison comme sur le chantier.

Franco FRANCHESCHI : « Les enfants au travail dans l’industrie textile florentine des XIVe-XVe siècles »
Les enfants au travail dans les manufactures textiles : une invention des temps modernes ? Dans les ateliers et les maisons où l’on effectuait le travail de la laine et de la soie, à Florence, au cours des derniers siècles du Moyen Âge, les enfants et les adolescents sont présents en grand nombre. Leur travail n’est souvent même pas masqué par une prétendue formation : ce sont des travailleurs en herbe.

Francine MICHAUD : « Exploités ou profiteurs ? Les apprentis marseillais avant la Peste noire »
À la veille de la Peste noire les conditions de travail faites aux apprentis marseillais ont connu une amélioration sensible, malgré la conjoncture du temps. La crise démographique qui affecte la cité depuis le début du siècle pourrait avoir stimulé la hausse des salaires, ainsi qu’une participation plus active dans l’échoppe du maître. Mais pas uniquement car ces conditions d’emploi favorables semblent profiter surtout aux jeunes travailleurs en formation dans les arts du négoce et de la mer, activités qui connaissent alors une brève reprise.

Katharina SIMON-MUSCHEID : « Indispensable et caché. Le travail quotidien des enfants au bas Moyen Âge et à la Renaissance »
Au bas Moyen Âge et à la Renaissance, le travail des enfants était commun et indispensable. Très tôt, les filles et les garçons contribuaient à l’économie familiale d’une manière ou d’autre. Mais ce travail quotidien, non payé, a laissé peu de traces, souvent il n’est mentionné que dans des circonstances extraordinaires comme, par exemple, des accident et des conflits.

Robert PARIS : « Les “Ciompi” : cardeurs, foulons, bâtards ? »
Les tumultes florentins de 1378 ont pour protagonistes des travailleurs de la laine connus sous l’appellation péjorative de “ciompi”. Daté de l’ “occupation française” de 1342-1343, ce terme articule un groupe de métiers et un état social. Après avoir discuté les étymologies avancées jusqu’ici, on propose une nouvelle hypothèse : “ciompi” procéderait du français “champi”, la bâtardise connotant l’obscurité de ces petites gens et le mépris où on les tient.

Peter VON MOOS : « Occulta cordis. Contrôle de soi et confession au Moyen Âge »
Au Moyen Âge, il existait deux formes de silence, celle de l’ascèse monastique et celle de la prudence aristocratique. Derrière ce double silence se cache le secret individuel du coeur, réservé à la seule scrutinatio de Dieu. A l’herméneutique de “l’homme extérieur” répondait un art parallèle du contrôle de soi empêchant toute spontanéité communicative.
Cette structure élémentaire du comportement social se complique sous la pression d’un autre impératif religieux : le devoir de s’examiner soi-même et de se confesser à Dieu en parfaite sincérité. Le tournant histonque du concile de Latran IV (1215), instituant la confession auriculaire obligatoire, mit l’accent sur l’aveu, sur la révélation des
occulta cordis, dont dépendait le salut éternel. La recherche des péchés clandestins de la pensée induisait, comme corollaire logique à la confession, l’Inquisition qui, à l’image du regard central de Dieu, se proposait d’ouvrir de force les secrets du coeur. La transparence absolue, autrefois privilège exclusif de Dieu, devint le but de cette institution à la fois sacrée et politique, qui se disait son représentant sur terre.

 Bruno ROY : « When the Pathelins purchased cloth »
This study is a commentary of the passages concerning clothes and fabrics in the Farce de Maître Pathelin. It assumes that the farce has been written in Angers, at the court of king René, and accordingly concentrates on the clothes of Triboulet, René’s fool, as author and player in the farce.

Jean-Pierre JOURDAN : « The letter and the Fabric »
The letter is a double symbol in its representation and in its Ianguage. The ambiguity of forms and meanings expresses this dua-lity between the signified and its signifier. The duplication of the letter is not merely ornamental. Doubling or redoubling the letter gives more intensity to its symbolic import. The signification of the letters derives from the moral, didactic, religious, cosmological or mantic properties they were endowed with. The letter whose form is as if ” inhabited ” expresses a mystery of presence. The mystery is also contained in the name which the letter identifies but which cannot be designated ” Amour ” (love) is at the heart of the letters, the ” âme ” (soul) of the cipher.

Michel PASTOUREAU : « Jesus the Dyer »
An old legend, transmitted by several Apocryphal Gospels treating of Christ’s childhood, tells how the young Jesus, placed as an apprentice to a dyer, spreads trouble and disorder by disobeying his master and proving himself incapable of learning such a profession. However, by performing a few miracles, Jesus brings the situation back to normal and arouses the admiration of his entourage. The study of this legend brings attention to the craft of the dyer, long looked upon with disapproval, if not with condemnation, in western societies. Because they change the color of fabrics, because they transform material, and because they seem to engage in diabolical operations, the dyers – like the blacksmiths – gave rise to distrust and fear. Moreover, in the textile towns, they were in constant conflict with other trades as well as with part of the population, which accused them of contaminating the air and soiling the river waters. Lastly, they were suspected of frequently breaking the rules and cheating the cus tomers by working with inferior and unstable dyes in place of fast and solid colors. In Latin as well as in the vernacular lan-guages, there is synonymity between tingere and fingere (by a play on words in English, one could say that to dye means to lie).

Odile BLANC : « History of Costume : The Undiscovered Object »
This article proposes a critical examination of the methods used and the objects treated by the history of costume, with a view to exploring new perspectives. Since Viollet-le-Duc’s manual, the main sources for this discipline have been inventories of war-drobes and contemporary works of art, and in a lesser measure chronicles, while literary texts have always been suspected of betraying reality. Contemporary images, however, are not pho-tographs of reality, nor are chronicles documentary accounts, and as for the rich terminology of the inventories, it is not pre-sented in the form of a dictionary. The history of costume, by limiting itself to reconstitution, also deprives itself of a means of understanding the imaginative spirit at work in these docu-ments. The disregard of literary texts is, here, significant. By passing over the discursive mode of the different writings on attire (by refusing them their status as texts), one ignores how contemporary people perceived and expressed their relation to appearance, and consequently, the concerns that were there involved.

Laurence GÉRARD-MARCHANT : « Counting and Naming Fabrics in Florence in the Trecento (1343) »
A notarial record of 1343 known as the Prammatica del Vestire, whose computerized transcription is now in process, has already yielded information not only on the bulk of individual wardrobes judged as luxurious and taxed, but also on the fabrics and materials used, the prevailing textures of tunics and particolored surcoats, the possible applications of different ribbons (including precious ones of gold and silver), and textile patterns and hues. The fabrics listed are predominantly silks, but woollens are also detailed, probably because they were stitched with silk threads, adorned with incrustations, or combined with silk. Next to the samites, velvets are also mentioned.

Pierre BUREAU :« The “dispute for the breeches”. Literary and Iconographic Variations on a Profane Theme (l3th-l6th centuries) »
For an analysis of the profane theme of the ” dispute for the breeches “, a study of both written and figurative documents is necessary. Only when fabliaux, popular beliefs, exempla, misericord carvings, and the marginalia of manuscripts have been brought into comparison does the symbolic import of the garment for which husband and wife contend take on its full significance. As text and image cross, new light is thrown on the sociocultural relations between laymen and clerics. The garment is seen as an instrument in the power struggle between the husband and wife, a struggle which is itself placed in a sacred context where the faithful also have the possibility of expressing their opinion on the thorny question of prerogatives.

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Nombre de pages : 160
Langue : français
Paru le : 10/07/1996
EAN : 9782910381332
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CLIL : 3386 Moyen Age
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