Presses Universitaires de Vincennes

Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Extrême-Orient - Extrême-Occident
Nombre de pages : 176
Langue : français
Paru le : 10/10/1993
EAN : 9782842921127
Première édition
CLIL : 4036 Asie
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921127

Le juste nom

N°15/1993

Différentes écoles de pensée chinoise ont discuté d’une nécessaire « adéquation » entre les noms et les réalités qu’ils désignent.

Le présent recueil vise à confronter ces réflexions aux propriétés que manifestent sous ce rapport les noms retenus dans divers domaines techniques : phonologie, mathématiques, botanique.

 Karine Chemla et François Martin
De l’adéquation entre noms et réalités en Chine ancienne

 

I. Rectification des noms, action politique

 

Léon Vandermeersch
Rectification des noms et langue graphique chinoises

Jean Levi
Quelques aspects de la rectification des noms dans la pensée et la pratique politiques de la Chine ancienne

 

 

II. Qu’est-ce qu’un nom ?

 

Redouane Djamouri
Théorie de la « rectification des dénominations » et réflexion linguistique chez Xunzi

Michael Lackner
La portée des événements. Réflexions néo-confucéennes sur la « rectification des noms »

 

 

III. Noms en fonctionnement

 

François Martin
Les sons et les noms

Karine Chemla
Cas d’adéquation entre noms et réalités mathématiques

Georges Métailié
Plantes et noms, plantes sans nom dans le Zhiwu mingshi tukao

 

 

IV. Regards extérieurs

 

Geoffrey Lloyd
Or : the object of rectification and the Greek points of view

Irène Rosier
Quelques remarques comparatives à partir de la tradition sémantique médiévale

 Léon VANDERMEERSCH : « Rectification des noms et langue graphique chinoises »
S’il n’est pas sans pertinence d’expliquer le fameux jugement de Confucius sur la rectification des noms à la lumière des événements de l’époque, il ne prend – pour sa portée générale dans la pensée du Maître – son plein sens que sur le fond d’une pratique culturelle signifiante : la notation des annales en langue écrite.

Jean LEVI : « Quelques aspects de la rectification des noms dans la pensée et la pratique politiques de la Chine ancienne »
Avec les légistes – qui ont su, contrairement aux confucianistes, écarter, au nom de la réalité, les sophismes de l’école nominaliste -, le zheng ming a pris la forme raffinée du xing/ming, non plus simplement dénominations correctes mais qualification des conduites – avec le corollaire des sanctions pénales – comme instrument politique. En surgit un art des noms qui se fond avec la science du gouvernement, et dont seul le souverain a le privilège de mésuser pour mieux prendre les flagorneurs au piège, aux antipodes de l’éthique confucéenne. Mais les théories de Han Fei, du fait même de la clarté, paradoxalement trop honnête, de leur exposition, étaient vouées à l’échec en tant que doctrine. N’appelez jamais un chat un chat.

Redouane DJAMOURI : « Théorie de la “rectification des dénominations” et réflexion linguistique chez Xunzi »
Dans sa discussion du Zhengming, le confucéen Xunzi dépasse le cadre strictement politique dans lequel la problématique est apparue pour traiter des noms en tant que tels. Il analyse, d’un point de vue tant historique qu’épistémologique, les modalités par lesquelles les noms sont attribués aux réalités et dégage des principes, pertinents d’un point de vue linguistique, relatifs à la structuration de certains de leurs ensembles.

Michael LACKNER : « La portée des événements. Réflexions néo-confucéennes sur la “rectification des noms” (Entretiens 13 : 3) »
L’analyse des commentaires néo-confucéens sur la “rectification des noms” produit une mutation quant à la compréhension du terme de shi : de “service” qu’a pu être son sens originel, il est alors interprété comme ” événement”. Les événements s’avèrent constituer cette réalité même avec laquelle les noms doivent être mis en adéquation. L’article explore les conséquences métaphysiques de cette réévaluation.

François MARTIN : « Les sons et les noms »
Depuis Cratyle, les auteurs occidentaux reviennent sans cesse au mythe du son porteur de sens, croyance que l’on cherche en vain dans les théories poétique ou linguistique des Chinois. Ce que cherche un Cratyle chinois, c’est à forger des noms reflétant des réalités fonctionnelles, et à les organiser en systèmes. Le processus historique, assez bien documenté, de la dénomination des tons en est un bon exemple.

Karine CHEMLA : « Cas d’adéquation entre noms et réalités mathématiques »
L’analyse de deux exemples fournit matière à déterminer les modalités possibles de l’adéquation entre noms et réalités et les types de réalités qu’il s’agit de nommer. Dans le premier, ce qui était d’abord resté innommé reçoit ensuite un nom. La modification advenue montre ce qui est nommé et comment il l’est. Le second cas conduit à l’analyse d’une terminologie révélant par transparence une structure dans la situation sous étude.

Georges MÉTAILIÉ : « Plantes et noms, plantes sans nom dans le Zhiwu mingshi tukao »
Réflexion sur la dénomination dans l’oeuvre du botaniste du XIXe s. Wu Qiyun, dont certaines conceptions, en apparence novatrices dans son domaine, n’en sont pas moins informées par des concepts sous-jacents plus généraux. Ainsi, des plantes de différentes espèces peuvent porter des noms similaires si leurs utilisations sont similaires. Ensuite, il n’est pas nécessaire de nommer une plante nouvelle si on ne lui a pas encore trouvé d’usage.

Geoffrey LLOYD : « Ou : l’objet de la rectification et les points de vue grecs »
L’auteur identifie trois axes sur lesquels les discussions chinoises sur la rectification des noms évoque un parallèle avec des réflexions menées dans l’Antiquité grecque : l’existence de mots justes (orthotes onomaton), dont les “Sophistes” apparaissent être les spécialistes, les implications politiques et morales attachées au choix de tels noms et la personnalité de leur institueur. Pour chacun, il examine de manière critique la pertinence du rapprochement.

Irène ROSIER : « Quelques remarques comparatives à partir de la tradition sémantique médiévale »
En contrepoint avec les directions qu’ont pu prendre en Chine les réflexions sur les noms, les discussions médiévales sur les modes d’imposition du nom, sur l’auteur de cette imposition, sur la nature de l’adéquation des noms aux réalités et sur les relations qu’ils entretiennent sont ici évoquées. Par contraste avec le contexte social ou politique où il se développe là, c’est le contexte théologique qui est ici examiné.

 Léon VANDERMEERSCH : « Chinese rectification of names and graphic language »
Pertinent though it may be to explain Confucius’famous judgment on “rectification of names” in the light of political events of his time, it is best understood, in its general relevance, within the scope of the Master’s thought, against the background of a significant cultural practice : the notation of annals in written language.

Jean LEVI : « Aspects of the rectification of names in Ancient China political thought and practice »
The Legalist thinkers, rejecting in the name of reality the sophisms of the Nominalist school &endash; a feat which the Confucianists could not achieve &endash; gave zhengming a new and refined form, the xing/ming, no more the mere art of correct naming but an evaluation of behaviours (with the correlative sanctions) as a political instrument. Thus was born a new art of denominations &endash; of which only the sovereign could misuse in order to expose flatterers &endash; radically opposed to Confucian ethics. But Han Fei’s theories were just too candidly displayed to succeed as an official teaching. Never call a spade a spade.

Redouane DJAMOURI : « The theory of “rectification of denominations” and linguistic reflections in Xunzi »
In his discussion of Zhengming, the Confucian Xunzi goes beyond the strictly political framework in which the question appeared and treats names as such. From a historical as well as from an epistemological point of view, he analyses the ways in which names are given to realities and brings to light some principles, governing the structuring of sets of names, that are relevant linguistically.

Michael LACKNER : « The significance of events. Neo-confucian thoughts on the “rectification of names” (Analects 13 : 3) »
The analysis of Neo-confucian comments on the rectification of names produces a mutation as to the understanding of the term shi : if it may have been understood as “service” originally, it is later interpreted as “event”. The events prove to constitute the very kind of reality for which names have to become adequate. The paper explores the metaphysical consequences of this reassessment.

François MARTIN : « Sounds and names »
Ever since Cratylos, Western authors have regularly reverted to the myth of sense-containing sound. Such a belief is not to be found within Chinese linguistical/poetical theory. A Chinese Cratylos, working along different lines, would have the names reflect functional realities, and would organize them in significant correlative structures. The historical process of tone-naming, fairly well known, is an apt example thereof.

Karine CHEMLA : « Cases of adequacy between names and mathematical realities »
The analysis of two examples enables us to determine the possible ways in which names and realities can be matched to each other, and the kinds of realities that are named. In the first example, what was first left without a name later receives a name. This change shows what is named and how it is named. The second case shows a terminology whose transparency reveals a structure in the situation that is studied.

Georges MÉTAILIÉ : « Plants and names, plants without names in the Zhiwu mingshi tukao »
An approach to the naming aspects in the work of the 19th century botanist Wu Qixun, some of whose views, original as they may seem within his field, reflect underlying general concepts. First, plants pertaining to different species, but with similar uses, may bear similar names. Second, new plants with no known use need not be named.

Geoffrey LLOYD : « Or : The object of rectification and the Greek points of view »
The author identifies three perspectives from which Chinese discussions on the rectification of names evoke similar developments in Greek antiquity : the existence of correct names (orthotes onomaton ) on which the “Sophists” appear to be the specialists, the moral and political implications that are attached to choosing such names and the nature of their institutor. For each of these perspectives, he critically examines the relevance of such a parallel.

Irène ROSIER : « Some comparative remarks starting from the medieval semantic tradition »
By constrast with the directions taken by the thinking about names in China, this article raises some of the medieval discussions on the ways of naming things, on the author of this imposition of names, and on the nature of the adequacy of names and realities and the relations between them. In contradistinction to the social or political context in which these ideas are developed in China, the theological context is emphasized in medieval Europe.

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Revue Extrême-Orient - Extrême-Occident
Nombre de pages : 176
Langue : français
Paru le : 10/10/1993
EAN : 9782842921127
Première édition
CLIL : 4036 Asie
Illustration(s) : Non
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