Presses Universitaires de Vincennes

Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 160
Langue : français
Paru le : 10/12/1998
EAN : 9782842920500
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842920500

L’adoption, droits et pratiques

N°35/1998

L’adoption disparaît-elle ou se modifie-t-elle au Moyen Âge ? Étude de la situation dans les chrétientés occidentales et orientales du début à la fin du Moen Âge; mise en perspective des nouvelles règles et enjeux de ce système de filiation.

 Didier Lett
Droits et pratiques de l’adoption au Moyen Âge

 

Emmanuelle Santinelli
Continuité ou rupture ? L’adoption dans le droit mérovingien

 

Constantin G. Pitsakis
L’adoption dans le droit byzantin

 

Anita Guerreau-Jalabert
Qu’est-ce que l’adoptio dans la société chrétienne médiévale ?

 

Franck Roumy
Adoptio naturam imitatur : étendue et portée d’une maxime aristotélicienne dans la pensée juridique médiévale (XIIe-XVe siècles)

 

Juan Vicente Garcia Marsilla
L’adoption dans les textes juridiques espagnols du XIIIe siècle

 

Thomas Huehn
L’adoption à Florence à la fin du Moyen Âge

 

Philippe Maurice
Adoption et donation d’enfants en Gévaudan à la fin du Moyen Âge

 

Henri Bresc et Béatrice Pasciuta
Actes de la pratique, I – L’adoption en Sicile (XIVe-XVe siècles)

 

Philippe Maurice
Actes de la pratique, II – L’adoption dans le Gévaudan (XVe siècle)

 

ESSAIS ET RECHERCHES

 

Isabelle Garreau
Eustache et Guillaume ou les mutations littéraires d’une Vie et d’un roman

 

Henri Benveniste
Fierté, désespoir et mémoire : les récits juifs de la première croisade

 

François Foronda
Le roi se trouve un cousin : les lettres de Louis XI à Antoine de Chabannes

 

Notes de lecture
Livres reçus

Thomas KUEHN : « L’adoption à Florence à la fin du Moyen Âge »
À la différence des formes lâches d’« adoption » notamment le placement (fosterage) des enfants trouvés – l’adoption légale et plénière fondée sur le droit civil romain et créant la patria potestas était un événement extrêmement rare à Florence à la fin du Moyen Âge. Les Florentins avaient sans doute un préjugé en faveur du sang et la conviction que la loi ne peut pas changer l’ordre naturel. Même dans le ius commune savant, les juristes avaient restreint le pouvoir légal permettant à l’adoption de récrire les « faits » de la naissance et du sang. Il n’y a aucune mention de personnes adoptées dans les statuts florentins et très peu apparaissent sur les registres, contrairement aux nombreux bâtards (donc du même sang) avec, parfois, la mention de leur légitimation comme héritiers.

Philippe MAURICE : « Adoption et donation d’enfants en Gévaudan à la fin du Moyen Âge »
Dans le Gévaudan médiéval, un testateur sur cinq cents déclare avoir adopté un enfant. Si le processus de l’adoption des enfants légitimes par un étranger n’a jamais été découvert, celui de la donation et de la réception des bâtards atteste que les notaires gabalitains recourent au formulaire de la donation entre vifs, comme en Provence, et classent la réception du bâtard et l’adoption dans une même catégorie de faits sociaux.

Isabelle GARREAU : « Eustache et Guillaume ou les mutations littéraires d’une vie et d’un roman »
Dans le cadre temporel du XIIe siècle finissant, cet article considère les contaminations réciproques des modes d’écriture existant entre l’hagiographie et le roman. Ces contaminations d’ordre littéraire et idéologique, sont les traces tangibles de conflits d’imaginaire entre l’Église et l’aristocratie laïque. À travers deux exemples la Vie de saint Eustache et le conte de Chrétien de Troyes Guillaume d’Angleterre les mécanismes de la mise en roman et de l’adaptation romanesque sont analysés ainsi que les relations complexes entre les figures du saint et du héros.

Henriette BENVENISTE : « Fierté, désespoir et mémoire : les récits juifs de la première croisade »
L’étude des récits juifs de la première croisade, qui rapportent les massacres des communautés juives de Rhénanie en 1096, révèle quatre composantes thématiques le concept de l’épreuve qui éloigne tout soupçon de culpabilité ou de péché, c’est-à-dire d’une souffrance collective vécue comme perfectionnement intellectuel : la mémorisation des noms des morts qui canalise la mémoire collective l’image du Temple et du sacrifice, un sacrifice à Dieu et à la communauté symbolique la guerre rituelle, une guerre des récits et des injures. Ces récits, qui sont les fruits d’une longue tradition textuelle et d’une religiosité intense, témoignent d’une intolérance nouvelle et des nouveaux rapports des juifs à leur Dieu, placés sous les auspices de la fierté.

François FORONDA : « Le roi se trouve un cousin : les lettres de Louis XI à Antoine de Chabannes »
Les lettres adressées par Louis XI à Antoine de Chabannes permettent d’approcher la parenté fictive et les raisons qui commandent à cette manipulation du lien. Fondé sur le service se nourrissant de fidélité et de confiance, le cousinage accordé par Louis XI à son Grand Maître s’exprime aussi à travers les formules de désignation Les variations lexicales attestent une stratégie de la distinction qui tend à reproduire dans l’ordre du discours la véritable place occupée par le comte de Dammartin Tantôt approché des parents par le sang ou l’alliance, Chabannes se trouve parfois relégué dans le cercle des simples serviteurs. Le jeu des adjectifs et des adverbes traduit ainsi le fondement de la parenté fictive : un choix qui peut être temporaire.

Emmanuelle SANTINELLI : « Continuité ou rupture ? L’adoption dans le droit mérovingien »
L’adoption est un phénomène essentiel et permanent dans toute l’histoire de l’antiquité romaine. Elle joue ensuite un rôle secondaire à l’époque mérovingienne, où le mariage constitue alors le meilleur support des alliances entre les familles. Le droit mérovingien ne l’envisage que sous la forme de l’adoptio in hereditatem ou affatomie, dont la pratique est attestée par les formulaires et les sources narratives. Mais étant donné le peu d’exemples concrets dont on dispose, le phénomène devait être marginal.

Constantin G. PITSAKIS : « L’adoption dans le droit byzantin »
Dans le droit byzantin (Justinien et Basiliques) et dans la pratique on relève une présence continuelle de l’adoption En simplifiant, on pourrait dire que cette institution à Byzance correspond davantage à une adoption simple dans la doctrine occidentale qu’à une adoption plénière. Les innovations proprement byzantines sont l’extension du droit d’adopter à tous ceux qui n’ont pas d’enfants, y compris les femmes et les eunuques, et l’introduction d’une forme religieuse d’adoption même si celle-ci connaît une diffusion restreinte avant la domination ottomane.

Anita GUERREAU-JALABERT : « Qu’est-ce que l’adoptio dans la société chrétienne médiévale ? »
L’analyse des contextes dans lesquels apparaissent les vocables de la famille d’adoptio montre qu’ils renvoient, en latin médiéval, à un ensemble de relations sociales différentes de celles que recouvrent leurs équivalents en latin classique et en français contemporain. Ces relations ont moins pour objet de créer un analogon du lien de filiation légitime que de mettre en oeuvre diverses modalités de la caritas et de la parenté spirituelle. Ce déplacement trouve sa logique sociale dans une évolution des structures de parenté propre à l’Occident, et sa logique idéelle dans la réflexion menée sur les caractères de la paternité divine à l’égard du Christ et des chrétiens.

Franck ROUMY : « Adoptio naturam imitatur : Étendue et portée d’une maxime aristotélicienne dans la pensée juridique médiévale (XIIe-XVe s.) »
À partir d’une maxime stigmatisant la nécessaire différence d’âge entre l’adoptant et l’adopté posée par le droit de Justinien, les juristes médiévaux sont parvenus, en quelques siècles, à reconstruire entièrement les règles juridiques relatives à la filiation adoptive. Si celle-ci à leurs yeux doit en tout point « imiter la nature. », c’est pour mieux se. conformer à un ordre divin de l’univers se matérialisant par une procréation légitime dans le mariage. Indirectement, il en résulte donc une exaltation des liens du sang qui conduit à reléguer au second plan la filiation adoptive désormais jugeé inférieure à la filiation naturelle.

Juan Vicente GARCIA MARSILLA : « L’adoption dans les textes juridiques espagnols du XIIIe siècle »
Inspirés du droit romain, les textes juridiques espagnols du XIIIe siècle. en particulier les Partidas du royaume de Castille et les Furs du royaume de Valence règlent de manière détaillée les modalités de l’adoption Malgré l’hostilité de l’Église qui considère l’adoption comme contraire à ses intérêts, la monarchie essaie d’étendre la pratique de l’adoption dans le but de garantir la stabilité et la continuité des familles nobles. Or la noblesse espagnole de la fin du Moyen Âge a eu plus volontiers recours à d’autres stratégies familiales et l’adoption n’a pas eu le succès escompté par les rois.

 Emmanuelle SANTINELLI : « Continuity or Fracture ? Adoption in Merovingian Law »
Adoption was an essential and permanent reality throughout the history of Roman antiquity. Later, during the Merovingian period, adoption came to play a secondary role as henceforth marriage constituted the main basis for constructing family alliances. Merovingian Iaw saw adoption in the form of adoptio in hereditatem or a ffatomie the practice of which is attested to by documents and narrative sources. However, considering the sparsity of concrete examples which have come down to us, the reality of adoption seems to have been a marginal one.

Constantin G. PITSAKIS : « Adoption in Byzantine Law »
In Byzantine Law (Justinian and Basilica) as well as in practice, a constant presence of the institution of adoption has been noted. In short, it may be said that in Byzantium this institution resembles the form of simple adoption found in Western doctrine, rather than that of full adoption. Specifically Byzantine innovations are extensions of the right to adopt to aIl childless persons, including women and eunuchs, and the introduction of a religious form of adoption, the practice of which, however, was not widespread prior to the Ottoman domination.

Annita GUERREAU-JALABERT : « What is the Meaning of adoptio in Medieval Christian Society ? »
The analysis of contexts where terms belonging to the adaptio family appear shows that, in medieval Latin, these terms referred to a, set of social relationships which change when these same terms are used in classical Latin or contemporary French. The aim of these relationships is not so much to create an anologon of the ties of legitimate filiation, as to implement various ways of ensuring caritas and spiritual parenthood. This shift in meaning finds its social logic in the evolution of the structures of kinship particular to the Christian West and its conceptual logic, in a reflection upon the nature of divine paternity regarding Christ and Christians.

Franck ROUMY : « Adoptio naturam imitatur : The Scope and Consequences of an Aristotelian Maxim in Medieval Juridical Thought (l2th-l5th Centuries) »
Starting with a maxim set down by Justinian law which stigmatized the necessary difference of age between the adopter and the adoptee, medieval jurists succeded, within a few centuries in entirely reconstructing the legal rules pertaining to adoptive filiation If according to them the latter had to « imitate nature » in every way, it was to better conform to a divine order of the universe materialized by the legitimate procreation within marriage. An indirect result of this concept was the exalting of blood connections, which led to the relegation to the background of adoptive filiation henceforth judged inferior to natural filiation.

Juan Vicente GARCIA MARSILLA : « Adoption in Spanish Legal Texts of the thirteenth Century »
The return to Roman law that took place in the thirteenth century has its expression in the Spanish Laws particularly in the Partidas of the Castilian king Alfonso el Sabio, and the Valencian Furs. Adoption had its place in these texts and was brought under specific regulations. Despite the clerical hostility that saw adoption as a negative practice opposed to their interests, the monarchy sought to introduce adoption to guarantee the stability and continuity of noble families. However, Hispanic medieval society had already developed other familiar strategies, and adoption did not have the success that the kings had expected.

Thomas KUEHN : « Adoption in Late Medieval Florence »
As distinct from forms of informal adoption – most notably the fostering of foundlings – formal legal adoption based on the Roman civil law and which resulted in the creation of, patria potestas was an extremely rare event in late medieval Florence. The main reason seems to have been the Florentine prejudice toward blood or a sense that law could not change the real and natural. Even within the learned ius commune jurists had clearly limited the capacity of legal adoption, to rewrite the « facts » of birth and blood. The statutes of Florence did not mention adopted persons, and very few emerge in Florentine records, in comparison to the numbers of (stilI blood-related) bastards and their occasional legitimations as heirs.

Philippe MAURICE : « The Adoption and Donation of Children in Gévaudan in the Late Middle Ages »
In medieval Gévaudan, one testator out of five hundred declares having adopted a child. If we know nothing of the process of the adoption of legitimate children by a stranger, that of the donation and reception of bastards reveals that the notaries of Gévaudan, like those of Provence, used a form of inter vivos donation, and placed the reception of bastards and adoption in a same category of social practices.

Isabelle GARREAU : « Eustache and Guillaume or the Literary Mutations of a Life Story and of a Romance »
Within the temporal framework of the late twelfth century, this article examines the interchange of modes of writing that existed between hagiography and romance. These reciprocal infiltrations, of a literary and ideological nature are the tangible traces of the conflicts of the imaginary between the Church an the lay aristocracy. Two examples, the Vie de saint Eustache and Chrétien de Troyes’tale Guillaume d Angleterre, serve to analyze the mechanisms of novelistic construction and romantic adaptation as well as the complex relationships between the figure of the saint and that of the hero.

Henriette BENVENISTE : « Pride, Despair and Memory The Jewish Narratives of the First Crusade »
from the study of the Jewish narratives of the first crusade, which recount the massacres of Jewish communities in the Rhineland in 1096, four thematic components emerge : the concept of trial which banishes all shadow of guilt or sin, that is to say, the idea of a collective suffering experienced as an intellectual perfecting ; the memorisation of the names of the dead, a means of channeling collective memory the image of the Temple and of sacrifice, a sacrifice to God and to the symbolic community ; and lastly, the ritual war, a war of narratives and of insults. These narratives, the fruit of a long literary tradition and an intense religiosity, evidence a new intolerance, and a new relationship between the Jews and their God, placed under the auspices of pride.

François FORONDA : « The King Finds a Cousin : the Letters of Louis Xl to Antoine de Chabannes »
The letters addressed by Louis XI to Antoine de Chabannes help gain insight into fictive kinship and the reasons which govern its use and manipulation. founded on service, nurtured on loyalty and trust, the cousinship accorded by Louis XI to his « Grand Maître » is also expressed in the phrases of designation. These lexical variations betray a strategy of distinction which tends to reproduce within the order of the discourse the veritable position of the count of Dammartin. Sometimes considered as close of kin by blood and alliance he is at other times relegated to the circle of simple servants. The play on adjectives and adverbs thus reveals the foundation on which fictive kinship rests : a choice which can be subject to change.

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Nombre de pages : 160
Langue : français
Paru le : 10/12/1998
EAN : 9782842920500
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
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