Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/06/2005
EAN : 9782842921699
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921699

Princes et princesses à la fin du Moyen Age

N°48/2005

Nous assistons, depuis quelques années, à un vif engouement pour l’histoire des princes et des princesses au Moyen Âge. Loin d’une histoire des grands personnages ou des femmes d’exception, cette nouvelle histoire tient compte des apports les plus récents de l’historiographie.

Histoire des principautés, des élites, des cours, de la formation universitaire, des transferts patrimoniaux, de la mise en place des États modernes de la micro-histoire, de la prosopographie et de l’histoire des femmes. Les quatre contributions ici présentées montrent, dans des contextes géographiques différents, la richesse de ces nouvelles perspectives.

 Didier Lett et Olivier Mattéoni
Princes et princesses à la fin du Moyen Âge

 

Pierre Savy
Un début dans la vie : Sforza Secondo jusqu’en 1467

Élodie Lequain
La maison de Bourbon, « escolle de vertu et de perfection ». Anne de France, Suzanne de Bourbon et Pierre Martin

Anne-Hélène Allirot
Isabelle de France, soeur de saint Louis : la vierge savante (une étude de la
Vie d’Isabelle de France écrite par Agnès d’Harcourt suivie de l’édition intégrale du texte)

Mathieu Olivier
Le prince et l’histoire dans le comté de Holstein, au miroir du
Chronicon Holtzatiae auctore presbytero bremensi


 

ESSAIS ET RECHERCHES

 

Gisèle Besson
Locus et conuentus : un état des « lieux » franciscains chez Salimbene de Adam

Philippe Depreux et Cécile Treffort
La paroisse dans le
De ecclesiis et capellis d’Hincmar de Reims. L’énonciation d’une norme à partir de la pratique ?

 

 

POINT DE VUE

 

Mario Ascheri
La cité-État italienne du Moyen Âge. Culture et liberté

 

Notes de lecture
Alain BOUREAU, Satan hérétique. Naissance de la démonologie dans l’Occident médiéval (1280-1330) (Martine OSTORERO) ; Sebastià GIRALT I SOLER, Arnau de Vilanova en la imprenta renaixentista (Nicolas WEILL-PAROT) ; STEPHANI DE BORBONE [Étienne de Bourbon], Tractatus de diversis materiis predicabilibus, Prologus, Prima Pars. De Dono timoris, éd. Jacques BERLIOZ et Jean-Luc EICHENLAUB ; et HUMBERT DE ROMANS, Le Don de crainte ou l’Abondance des exemples, traduit du latin et présenté par Christine BOYER, Postface de Jacques BERLIOZ (Christopher LUCKEN)

Sommaires d’ouvrages collectifs
Livres reçus
Table des numéros 38 à 47

Pierre Savy : « Un début dans la vie : Sforza Secondo jusqu’en 1467 »
Les âges ont une histoire : les bornes et le ” contenu ” de la jeunesse, en particulier, sont historiques. La jeunesse de Sforza Secondo (1435-1492 environ), fils naturel du duc de Milan Francesco Sforza, présente pourtant des caractères archétypaux souvent observés chez les jeunes aristocrates de la fin du Moyen Âge. Jusqu’à l’âge de trente-cinq ans environ, cet homme mène une vie libre et légère et entretient avec sa famille des rapports très conflictuels : il se révolte à deux reprises et ne cesse de se plaindre de sa condition. Mais, fils et frère de duc, il bénéficie d’une relative clémence : en d’autres termes, son appartenance sociale lui permet ces dérèglements. En même temps, l’exercice de cette liberté paraît contraint : il s’agit de la liberté paradoxale de n’accomplir rien d’autre que cette désobéissance, qui doit lui permettre d’améliorer sa position dans le système politique et familial de l’État milanais. Après 1467, la jeunesse de Sforza Secondo est finie : il se résigne à sa situation.

Âges de la vie – jeunesse – Milan – révolte – Sforza


Élodie Lequain : « La maison de Bourbon, “escolle de vertu et de perfection”. Anne de France, Suzanne de Bourbon et Pierre Martin »
Au début du XVIe siècle, Suzanne de Bourbon reçoit les célèbres enseignements écrits par sa mère Anne de France peu de temps avant son mariage (1505), et un traité compilé par le frère prêcheur Pierre Martin à l’annonce de sa première grossesse (1517). Ces textes s’inscrivent dans une longue tradition didactique écrite pour la noblesse et ils coïncident avec une période délicate pour le puissant duché de Bourbon. Ils témoignent de l’importance accordée à l’éducation des enfants de la noblesse, un domaine dans lequel la maison ducale de Bourbon jouit d’une très bonne réputation. Suzanne se doit d’être à la fois une princesse exemplaire et une mère capable de transmettre correctement la vertu de noblesse à sa descendance.

Anne de France – Suzanne de Bourbon – Pierre Martin – éducation – femmes


Anne-Hélène Allirot : « Isabelle de France, soeur de saint Louis : la vierge savante. Étude de la Vie d’Isabelle de France écrite par Agnès d’Harcourt »
Isabelle de France est la soeur de Louis IX et la fondatrice du monastère des Clarisses de Longchamp. Dans le contexte de la canonisation en cours du roi Louis IX, Charles d’Anjou commande à Agnès d’Harcourt, alors abbesse de Longchamp, une Vie d’Isabelle de France. Le texte est rédigé en prose et en langue vernaculaire vraisemblablement entre 1279 et 1281. La vie et les miracles d’Isabelle constituent un nouvel argumentaire en faveur de la sainteté dynastique capétienne. La princesse est présentée comme une vierge savante ; sa vie emprunte à la fois à un modèle féminin de sainteté proche de Claire d’Assise, et à un modèle royal et masculin, celui de saint Louis. Une édition de ce texte est proposée à la suite du commentaire.

Isabelle de France – Louis IX – Clarisses – sainteté féminine – Longchamp – dynastie capétienne


Mathieu Olivier : « Le prince et l’histoire dans le comté de Holstein, au miroir du Chronicon Holtzatiae Auctore Presbytero Bremensi »
L’auteur essaie de brosser le tableau de l’identité régionale dans le comté de Holstein au XVe siècle, à partir d’une source principale, la chronique dite “du Presbyter Bremensis”, une oeuvre latine rédigée en 1448. Le « Chronicon Holtzatiae » s’inscrit tout d’abord, sur le court terme, dans une perspective de crise dynastique imminente, et paraît très nettement appuyer par le recours à l’histoire les visées du dernier comte de Holstein Schauenburg Adolphe VIII, soucieux de barrer la route à ses cousins Pinneberg pour la succession comtale. Mais au-delà de ce contexte immédiat, un examen attentif permet d’observer les mécanismes du discours historique dans un texte d’orientation nettement princière et dynastique : si la “terre” ne se confond pas totalement avec la dynastie régnante, la plume du chroniqueur consacre néanmoins le lien consubstantiel entre le Holstein et ses comtes, même si, paradoxalement, il semble que le texte du Presbyter Bremensis ait surtout connu un succès tardif au XVIe siècle aux mains d’une noblesse territoriale soucieuse de défendre l’identité propre du Holstein dans la nouvelle donne politique que constitue l’union dynastique avec la couronne danoise.

Schleswig et Holstein – historiographie au bas Moyen Âge – dynastie et conscience identitaire – droit et identité régionale


Gisèle Besson : « Locus et conuentus : un état des ” lieux ” franciscains chez Salimbene de Adam »
Pour désigner les endroits où ils s’installent, les franciscains utilisent en latin plusieurs termes, en particulier locus et conuentus. De ce dernier terme est issu entre autres le français « couvent » (souvent utilisé pour traduire le mot latin), qui désigne d’abord les bâtiments où des religieux vivent en commun, puis l’ensemble des religieux qui composent la communauté. L’analyse des emplois de conuentus dans la Chronique du franciscain Salimbene de Adam permet de préciser une étape de l’évolution sémantique de ce mot et montre l’émergence du sens matériel : en cette fin du XIIIe siècle, conuentus désigne encore majoritairement la communauté des frères, conformément à l’étymologie du terme, mais le chroniqueur, dans un petit nombre de cas, use du mot pour désigner les bâtiments, non sans être conscient de certaines connotations attachées au choix des mots locus et conuentus.

Franciscains – Salimbene de Adam – locus – conuentus/couvent – évolution sémantique


Philippe Depreux, Cécile Treffort : « La paroisse dans le De ecclesiis et capellis d’Hincmar de Reims. L’énonciation d’une norme à partir de la pratique ? »
Hincmar de Reims composa sa « collection relative aux églises et aux chapelles » en réponse à une consultation du roi Charles le Chauve sur les “divisions” de paroisses réalisées par certains évêques vers le milieu du IXe siècle. Pour dénoncer cette pratique, l’archevêque de Reims s’appuie sur les autorités scripturaires, patristiques et canoniques, auxquelles il joint une sorte de capitulaire épiscopal. La traduction de ce traité, actuellement en cours, fournit l’occasion d’en proposer une nouvelle analyse : seules quelques grandes lignes en sont exposées dans cet article qui montre que le souci principal d’Hincmar, préserver l’intégrité de la communauté ecclésiale et la qualité de l’encadrement pastoral, s’exprime aussi dans ses lettres et par son action en tant que seigneur foncier, évêque et métropolitain.

Hincmar, archevêque de Reims – paroisse – patristique – Droit canon – haut Moyen Âge


Pierre Savy : « A start in the life : Sforza Secondo until 1467 »
Ages have a history. Lifecycle events and the passage of youth, in particular, are historic. The youth of Sforza Secondo (1435-ca 1492), the illegitimate son of the Duke of Milan, Francesco Sforza, has the typical characteristics that one finds in the biographies of young aristocrats at the end of the Middle Ages. Until the age of approximately 35, this man led a free and easy life and had a tenacious relationship with his family : he rebelled twice and never ceased to complain about his position. Nevertheless, as son and brother of dukes, he benefited from relative clemency ; in other words, his social identity made possible such a behaviour, that aimed at ameliorating his position in the political and familial system of the Milanese State. After 1467, Sforza Secondo’s youth waned : he resigned himself to his situation.

Stages of life – youth – Milan – revolt – Sforza


Élodie Lequain : « The House of Bourbon, “school of virtue and perfection”. Anne of France, Suzanne of Bourbon and Pierre Martin »
In the early 16th century, Suzanne of Bourbon received the famous teachings written by her mother Anne of France a short time before her wedding (1505) and a treatise compiled by the dominican Pierre Martin when the duchess was pregnant for the first time (1517). These texts took place in the long didactic tradition of texts written for the nobility and they coincided with a sensitive period for the powerful duchy of Bourbon. They attested the importance given to the education of the noble children, a field in which the house of Bourbon had a very good reputation. Suzanne had to be both an exemplary princess and a mother able to properly transmit the virtue of nobility to her descendants.

Anne of France- Suzanne of Bourbon – Pierre Martin – education – women


Anne-Hélène Allirot : « Isabelle de France, Saint Louis’ Sister : the Literate Virgin. A Study of the Vie d’Isabelle de France written by Agnes d’Harcourt »
Isabelle of France was king Louis IX of France’s sister ; she established an abbey of Clarisses in Longchamp. When the king’s canonization was in process, Charles d’Anjou asked Agnes d’Harcourt, abbess of Longchamp, for a Vie d’Isabelle de France. This text was written in prose and in vernacular language between 1279 and 1281. Isabelle’s life and miracles provide new elements to support the idea of the whole capetian dynasty’s sanctity. The princess appears as a literate virgin ; her life refers both to a model of feminine sanctity inspired of Claire d’Assise, and to a masculine and royal model, based on the hagiography of saint Louis. An edition of the text follows this study.

Isabelle of France – Louis IX – Clarisses – feminine sanctity – Longchamp – capetian dynasty


Mathieu Olivier : « Prince and History in the Mirror of the Chronicon Holtzatiae Auctore Presbytero Bremensi »
This article deals with the issue of ” regional ” identity within the boundaries of a northern German principality in the late Middle Ages : the county of Holstein. The author, who draws upon his own MPhil dissertation, focuses himself on a quite ignored Latin chronicle from 1448, the so-called “Chronicon Holtzatiae” by an anonymous “Presbyter Bremensis”. He shows that first and foremost the chronicler, under the guise of history writing, buttresses the ambitions of the old and childless count of Holstein Adolf VIII of Schauenburg relating to the foreseeable “succession crisis” by excluding from the landscape of Holstein history throughout the centuries serious pretendants, i.e. the Schauenburg-Pinneberg. But, from a wider point of view, the ” Presbyter Bremensis” also sketches a picture of “regional identity” which is typical of late medieval German dynastic historiography : the bond uniting the “terra” and the counts is depicted as a consubstantial one, constitutive of the very existence of the former, whereas other elements such as the regional law merely play a subordinate role.

County of Holstein/Duchy of Schleswig – Late medieval historiography – dynastic Chronicles – Law and “regional” identity


Gisèle Besson : « Locus and Conuentus : Latin Vocabulary of Grey Friars Places by Salimbene de Adam »
Several latin words are used by the grey friars to designate places where they dwell, among them locus and conuentus. From the latter comes the french word “couvent” (often used to translate the latin vocable), that designates the buildings where friars live together, and then the community of friars itself. A study of the term conuentus in the Chronicle of the grey friar Salimbene de Adam indicates a step in the semantic evolution of this word. At the end of 13th century, the word conuentus still designates essentially the community of the friars, according to the etymology, but Salimbene in some rare cases uses this word to designate the buildings. However, he remains aware of the backgrounds of both locus and conuentus.

Franciscans – Salimbene de Adam – locus – conuentus/french “couvent” – semantic evolution


Philippe Depreux, Cécile Treffort : « The Parish in the De ecclesiis et capellis of Hincmar of Rheims. The Definition of a Norm arising from Current Practice »
Hincmar of Rheims wrote his “Collection concerning churches and chapels” in reply to a consultation of King Charles the Bald concerning the “divisions” of parishes that had been instituted by certain bishops towards the middle of the 9th century. The denunciation of this practice by the Archbishop of Rheims was based on the scriptural, patristic and canonical authorities, to which he joined a sort of Episcopal ordinance. The translation of this treatise, which is currently under way, provides an occasion for a new analysis. This article presents only a few main points which demonstrate that the main concern of Hincmar – to preserve the integrity of the ecclesiastical community and the pastoral environment – is also expressed in his correspondence and by his actions as a landlord, bishop and metropolitain.

Hincmar, Archbishop of Rheims – parish – patristic – Canon Law – high Middle Ages

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/06/2005
EAN : 9782842921699
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921699

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