Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Extrême-Orient - Extrême-Occident
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/10/1996
EAN : 9782910381318
Première édition
CLIL : 4036 Asie
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782910381318

Disposer pour dire, placer pour penser, situer pour agir ; Pratiques de la position en Chine

N°18/1996

Pratiques de la position en Chine, dans les domaines de la philosophie, du politique, des mathématique ou du céérémonial.

À la prééminence de la notion de « position » dans certaines traditions philosophiques chinoises font écho des pratiques spécifiques en de nombreux domaines : qu’il s’agisse de disposer des personnages dans des cérémonies ou de placer des objets, des signes dans des configurations, quelque chose se trame avec le geste que les collaborateurs de ce numéro se sont donnés comme tâche d’élucider. La méthode reste fidèle à l’esprit de la revue : confronter des discours sur la position avec des manières de faire où elle est mise en oeuvre.

 Karine Chemla et Michael Lackner

Des pratiques de la position en Chine

 

 

I – Les positions, principes de structuration

 

Véra Dorofeeva-Lichtman

Political concept behind an interplay of spatial « positions »

 

Michael Lackner

La position d’une expression dans un texte : explorations diagrammatiques de la signification

 

Marianne Bastid-Bruguière

La « position » dans le cérémonial d’État à la fin de l’Empire

 

 

II – Les positions au service d’une étude du changement

 

Marc Kalinowski

Astrologie calendaire et calcul des positions dans la Chine ancienne. Les mutations de l’hémérologie sexagésimale entre le IVe et le IIe siècle avant notre ère

 

Karine Chemla

Positions et changements en mathématiques à partir des textes chinois des dynasties Han à Song-Yuan. Quelques remarques

 

 

III – Nœud théorique

 

Chung-Ying Cheng

Zhouyi and the Philosophy of Wei (Positions)

 

 

Regard extérieur

 

Geoffrey Lloyd

Putting the Greeks in their place

 Véra DOROFEEVA-LICHTMAN : « Concept politique derrière le jeu entre des “positions” »

Cet article vise à montrer que l’expression d’idées politiques par le biais de concepts spatiaux est un trait important et caractéristique de la pensée politique chinoise ancienne.

Après un bref aperçu des principes fondamentaux de la conception de l’espace terrestre en Chine ancienne, l’auteur examine deux représentations spatiales schématiques des sept puissances de la période des Royaumes Combattants (403-222 B.C.). Leur comparaison fournit une bonne illustration de la manière dont la représentation d’un ensemble de royaumes comme combinaison de “positions” ordonnées selon les directions cardinales a pu servir d’outil pour établir un système sophistiqué de relations entre ces royaumes. Un tel système et, partant, le concept politique exprimé, change du tout au tout avec l’altération des “positions”.

Michael LACKNER : « La position d’une expression dans un texte : explorations diagrammatiques de la signification »

Certains philosophes de la période Song-Yuan ont exploré le sens de passages du canon classique à l’aide de diagrammes. Nous pouvons ainsi saisir leur manière d’interpréter un texte donné, et montrer comme ils recoururent, pour ce faire, aux positions des mots, des expressions et des propositions. De plus, la comparaison entre deux diagrammes, en compétition pour l’interprétation d’un même paragraphe du Zhongyong, et incarnant tous deux des aspects du commentaire de Zhu Xi, nous permet d’analyser le rôle joué par le placement d’un élément dans un tel diagramme.

Marianne BASTID-BRUGUIÈRE : « La “position” dans le cérémonial d’État à la fin de l’Empire »

Marquée sur le sol ou consignée dans des descriptions illustrées, la position des participants et des objets rituels est restée jusqu’à nos jours un élément majeur du cérémonial d’État en Chine. La notion sert à définir, organiser et figurer l’espace cérémonial en fonction des catégories, non des individus, qui participent au rituel. La figure, donnant seulement l’ordonnance de la cérémonie à son moment initial, montre l’ordre global que le rite doit manifester plus qu’elle n’en prévoit l’exécution. Les positions ne sont pas des localisations définies par des mesures fixes, mais des repères en relation avec d’autres dans une configuration. Leur usage inscrit les réalités divines et humaines dans un espace orienté qui correspond au cosmos. La position de chaque élément traduit à la fois sa force intrinsèque et celles qui s’exercent sur lui dans un ordre hiérarchique que réfléchit la configuration spatiale.

Marc KALINOWSKI : « Astrologie calendaire et calcul de position dans la Chine ancienne »

La notion de position (wei) est abordée selon deux perspectives. La première cherche à la définir en rapport avec les trois composantes caractéristiques de l’astrologie calendaire chinoise : le cycle sexagésimal, une cosmographie schématique et la doctrine des cinq agents (wuxing) Dans ce cadre, le wei représente une conjonction d’espace et de temps, exprimée en termes d’indices sexagésimaux. Les positions forment des réseaux servant à la conversion des phénomènes astronomiques ou climatiques en données pour l’interprétation des événements. Les phénomènes, en se logeant sur ces dispositifs, s’investissent des propriétés liées à leur wei. Dans un second temps, l’article montre le rôle joué par les positions dans la formation des principaux systèmes de divination de la période classique.

Karine CHELMA : « Positions et changements en mathématiques à partir de textes chinois des dynasties Han à Song-Yuan.

Quelques remarques »

L’article vise à rendre compte de la récurrence de notations positionnelles dans les textes mathématiques chinois. À cette fin, il les inscrit dans un contexte plus large : l’usage que les mathématiciens chinois ont fait des positions au cours de leurs opérations sur une surface avec des baguettes à calculer. Une reconstruction de leur pratique montre que les positions sont des entités dynamiques et, de fait, les termes sur lesquels les calculs portent. En conséquence, il apparaît que les notations positionnelles impliquent un type spécifique de telles entités : celles dont le comportement présente une uniformité. Ce fait lie leur récurrence aux buts poursuivis dans la recherche algorithmique.

Chung-ying CHENG : « Le Zhouyi et la philosophie des Wei (Positions) »

L’article explicite la philosophie des positions (wei) dans le Zhouyi (Yijing) en termes de l’ontocosmologie sous-jacente à l’ouvrage. Il montre comment la notion de wei doit être comprise en relation avec le système global d’une réalité créatrice, d’une part, et en relation avec les vertus qu’une personne peut acquérir, d’autre part. Le rôle des positions dans le système des gua du Zhouyi est également mis en lumière, et la logique des lignes yao au sein du système des gua esquissée.

Geoffrey LLOYD : « Mettre les Grecs à leur place »

Après des considérations méthodologiques sur les études comparatives et une enquête terminologique sur les mots grecs permettant l’expression d’idées liées à la “position”, l’auteur discute deux points : 1) Le changement comme sujet de recherche, puisque les positions (wei) semblent avoir servi d’outils pour un tel travail en Chine. 2) L’association des places ou des positions avec le rang ou l’expression de hiérarchies. Dans cet ordre d’idées, quelques usages grecs de la polarité et les diverses connexions qu’ils présentent avec la vie publique sont discutés. Cela l’amène à considérer des positions singulières qui ont fait l’objet d’une attention particulière dans l’Antiquité classique : le milieu ou la “moyenne”.

 Véra DOROFEEVA-LICHTMAN : « Political concept behind an interplay of spatial “positions” »

This paper aims to show that conveying political ideas in spatial terms is an important and distinctive feature of ancient Chinese political thought. After a brief survey of the fundamental principles of ancient Chinese concepts of terrestrial space, the author examines two spatial schematic representations of the Seven Mighty Kingdoms of the Warring States period (403-222 B.C.). Comparative analysis provides a good illustration of how representing a set of kingdoms as a combination of cardinally-oriented “positions” served as an instrument to establish a sophisticated system of relationships between these kingdoms. Such a system, and, consequently, the expressed political concept, change dramatically with alterations in the relative “positions” of the kingdoms.

Michael LAKNER : « The position of an expression in a text : diagrammatic explorations of meaning »

Certain philosophers of the Song-Yuan period inquired into the meaning of passages of the classical canon with the help of diagrams. Hence we can grasp their way of interpreting a given text, and show how they used the positions in it of words, expressions and propositions. Moreover, the comparison between two diagrams competing for the interpretation of the same paragraph of the Zhongyong, and both embodying aspects of Zhu Xi’s commentary on it, enables us to analyze the part devoted to positioning an element within such a diagram.

Marianne BASTID-BRUGUIÈRE : « “Position” in state ceremonial in late Imperial China »

Marked on the ground or recorded in illustrated descriptions, the positions of participants and ritual objects remains even today a crucial element of the state ceremonial in China. The notion helps to define organize and represent the ceremonial space with respect to the categories, not to the individuals, attending the ritual. The system of positions shows the arrangement at the beginning of the ceremony, representing the global order that the ritual must exhibit rather than its concrete performance. Positions are not localisations, defined by fixed measures, but have relative values within a configuration. Their use places divine and human realities in an oriented space that corresponds to the cosmos. The position of each element shows two things : on the one hand its intrinsic strength, and on the other the forces applied to it in a hierarchical order, reflected by the spatial configuration.

Marc KALINOWSKI : « Calendar astrology and the computation of positions in Ancient China »

The notion of position is first defined in relationship to the three elements characterictic of Chinese calendar astrology : the sexagesimal cycle, a schematic cosmography and the doctrine of the five agents (wuxing). Within this framework, a wei represents a conjunction of space and time, expressed in terms of sexagesimal indices. Positions form networks on the basis of which astronomical or meteorological phenomena can be converted in data for the interpretation of events. Phenomena are located within such networks and granted the properties of their wei. Secondly, the paper shows which part position played in the formation of the main divination systems of the classical period.

Karine CHEMLA : « Positions and changes in mathematics on the basis of Chinese texts of the dynastics han up to Song-Yuan. Some remarks »

The paper aims to account for the frequent occurrence of place-value notations in Chinese mathematical texts. To this end it embeds them within a broader context : the use which Chinese mathematicians made of positions when computing on a surface with counting rods. A reconstruction of their practice shows that positions are dynamic entities and in fact are the actual objects on which computations bear. As a result, place-value notations appear to involve a specific kind of such dynamic entities : those whose behaviour in a computation present a uniformity. This fact relates their recurrence to the aims pursued in the research about algorithms.

Chung-ying CHENG : « Zhouyi and Philosophy of Wei (Positions) »

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Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/10/1996
EAN : 9782910381318
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CLIL : 4036 Asie
Illustration(s) : Non
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