Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/12/2001
EAN : 9782842921156
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921156

La rouelle et la croix (La) – Destins des juifs d’Occident

N°41/2001

Les marques de différenciation des juifs se développent dans la seconde moitié du Moyen Age, à travers des signes imposés (la rouelle), des récits reconduits (la profanation de l’hostie).

Ce numéro de Médiévales montre comment la judéophobie populaire est nourrie par la réflexion savante, tandis que la connaissance du monde juif reste voilée par l’ombre de la croix, érigée en symbole d’une chrétienté triomphante.

Odile Redon
Éditorial

 

Benoît Grévin, Dominique Iogna-Prat et Danièle sansy
Destins des juifs d’Europe du Nord : une question d’histoire globale

 

Danièle Sansy
Marquer la différence : l’imposition de la rouelle aux XIIIe et XIVe siècles

 

Elsa Marmursztejn
Du récit exemplaire au casus universitaire : une variation théologique sur le thème de la profanation d’hosties par les juifs (1290)

 

Benoît Grévin
L’hébreu des franciscains. Nouveaux éléments sur la connaissance de l’hébreu en milieu chrétien au XIIIe siècle

 

Dominique Iogna-Prat
La terre sainte disputée 

 

ESSAIS ET RECHERCHES

 

Franck Collard
L’empereur et le poison : de la rumeur au mythe. À propos du prétendu empoisonnement d’Henri VII en 1313

Daisy Delogu
Armes, amours, écriture. Figures de l’écrivain dans le Meliador de Jean Froissart

 

POINT DE VUE

 

Benoît Grévin
Israël en Edom : à propos de quelques publications récentes sur l’histoire du judaïsme en Europe du Nord au Moyen ge central (XIe-XIVe siècles)

Danièle SANSY
Marquer la différence : l’imposition de la rouelle aux XIIIe et XIVe siècles
A partir de 1269, les juids du royaume de France sont astreints au port d’une marque verstimentaire, imposée e nOccident par l’Eglise depuis 1215. La forme ronde de la rota ou roella adoptée par les rois de France et sa couleur, jaune dans un premier temps puis bichrome – rouge et jaune -, tradusient le caractère infamant de cet insigne, qui accentue la volonté de ségrégation physique des juifs en terre chrétienne aux XIIIème et XIVème siècles.
Juifs – France – signe distinctif – rouelle – antijudaïsme

 

Elsa MARMURSZTEJN
Du récit exemplaire au casus universitaire : une variation théologique sur le thème de la profanation d’hosties par les juifs (1290)
En 1290, date du célèbre “miracle des Billettes” , le motif de la profanation d’hosties par les juifs, porté par l’essor de la dévotion eucharistique et par une croyance populaire entretenue par des récits exemplaires, apparaît dans une question quodlibétique d’Henri de Gand. Le texte de ce théologien permet d’établir l’existence de liens entre croyances communes et pensée scolastique, de saisir l’originalité du traitement intellectuel du motif de la profanation d’hosties et la prétention des universitaires à faire entrer les juifs dans les cadres normatifs qu’ils élaboraient pour la société chrétienne.
Eucharistie – profanation – juifs – Quodlibet – Henri de Gand

 

Benoît GREVIN
L’hébreu des franciscains. Nouveaux éléments sur la connaissance de l’hébreu en milieu chrétien au XIIIe siècle
Dans le courant du XIIIème siècle, des tentatives ont été faites dans un milieu chrétien particulier, les Franciscains, pour acquérir une réelle connaissance de l’hébreu biblique. L’examen de documents encore largement inédits montre que, au-delà de grandes difficultés liées à la différence de structures linguistiques de l’hébreu et des langues de la tradition savante occidentale, l’étude de cette langue a été poussée par certains clercs beaucoup plus loin que ce qu’on admet traditionnellement, et qu’elle a débouché sur des analyse exégétiques et linguistiques mettant en jeu de manière très novatrice des éléments de la tradition grammaticale occidentale, aussi bien que de l’exégèse juive.
Hébreu – grammaire – Franciscains – Bacon – Rashi

 

Dominique IOGNA-PRAT
La terre sainte disputée
Entre le IVème et le XIIIème siècle a lieu un lent mais inexorable processus d’exclusion spatiale des juifs dans l’Occident médiéval. Éternellement renvoyés à la terre de leurs pères désormais perdue, les juifs de l’exil se voient dénier toute possibilités d’ancrage, non seulement dans leur ancienne terre, devenue terre du Christ et donc de la sainteté qui n’est plus la leur, mais aussi dans tout l’espace de la Terre, où les apôtres ont été envoyés en mission et où les lieux saints chrétiens se sont multipliés : églises, cimetières et même communautés d’habitants de certains royaumes dits “chrétiens” voire “très chrétiens”, telle la France et l’Angleterre, où le souverain se préoccupe de purifier l’espace de la patrie commune en combattant hérétiques et infidèles.
Cimetière – église – espace sacré – royaume chrétien – Terre Sainte

   

Franck COLLARD
L’empereur et le poison : de la rumeur au mythe. À propos du prétendu empoisonnement d’Henri VII en 1313
Attribuée selon toute probabilité à la maladie par les historiens modernes, la mort de l’empereur germanique Henri VII, survenue le 24 août 1313 dans les environs de Sienne alors qu’il menait une campagne militaire destinée à restaurer l’autorité impériale en Italie du Nord, souleva une grande émotion sur le moment et déclencha une controverse qui ne devait pas s’éteindre avant des années. Cet article se propose de prendre la mesure de la thèse du poison et d’en comprendre les implications, à partir de l’exploration des principales sources narratives et administratives disponibles. Il vise à démontrer que l’invocation rien moins qu’anecdotique du poison, toute fantaisie qu’elle fut, mit en jeu des motivations politiques et idéologiques : jeter le discrédit sur les adversaires anti-chevaleresques de la grandeur impériale et élever la figure d’Henri VII au rang d’un autre conquérant foudroyé par le poison : Alexandre le Grand.
Poison – Henri VII – Guelfes – Gibelins – Historiographie – Dominicains


Daisy DELOGU
Armes, amours, écriture. Figures de l’écrivain dans le Meliador de Jean Froissart
Le roman en vers arthurien de Jean Froissart, Méliador, généralement considéré comme une anomalie dans l’œuvre de l’auteur, a longtemps été relégué au second plan des études sur Froissart. Cet article vise à démontrer que
Méliador, en dépit de son sujet insolite, est bel et bien intégré à la plus grande partie de l’œuvre de Froissart, y compris les Chroniques et les Dits, et que cette intégration est rendue possible précisément grâce aux insertions lyriques de Wenceslas de Brabant. Les circonstances qui entourent ces insertions et la manière dont elle sont introduites soulignent particulièrement la fonction des écuyers dans la production littéraire de leur maître, le rôle du narrateur et la façon dont les écuyers et le narrateur fonctionnent comme les doubles de Froissart. A l’instar de beaucoup d’autres œuvres de Froissart, Méliador témoigne de la préoccupation de la postérité, du rôle de la mémoire et sa relation à l’écriture, du travail de composition littéraire comme un des sujets du texte.
Jean Froissart –
Méliador – insertions lyriques – Wenceslas de Brabant

 

 

 


Danièle SANSY
Making the Difference : The Imposition of the “Rouelle” in the 13th and 14th Centuries
From 1269 on, the Jews in the kingdom of France were obliged to wear a distinctive sign, a badge imposed by the Church in the West since 1215. The round form of the rota or roella adopted by the king of France, and its color, at first yellow then two-toned – yellow and red – denotes the ignominious character of the sign, which accentuated the will to enforce the physical segregation of the Jews in Christian lands in the 13th and 14th centuries.
Jews – France – distinctive sign – “rouelle” – anti-Judaism


Elsa MARMURSZTEJN
From the Exemplary Narrative to the Academic Casus : A theological Variation on the Theme of the Profanation of the Host (1290)
In 1290, the year of the famed “miracle of the Billettes”, the motif of the profanation of the host by the Jews, a theme in favor because of rising eucharistic devotion and popular belief supported by exemplary narratives, appeared in a quodlibet by the theologian Henry of Ghent. This text helps establish connections between common beliefs and scholastic thought, as well as gain insght into the originality of the intellectual treatment of the theme of the profanation of the host and the pretentions of universities to confine the Jews within the normative frame which was being elaborated for Christian society.
Eucharist – profanation – Jews – Quodlibet – Henry of Ghent


Benoît GREVIN
The Hebrew of the Franciscans : New Insights into the Hebrew Language in the Christian Environment in the 13th Century
In the course of the 13th century, in a particular Christian milieu, that of the Franciscans, attempts were made to acquire a more genuine knowledge of biblical Hebrew. An examination of mainly unpublished documents show that, beyond the great difficulties due to the structural linguistic differences between the Hebrew language and the languages of the Western scholarly tradition, the study of Hebrew by certain clericals was much more serious than is usually acknowledged, having led to exegetic and linguistic analyses which bring to light, in a very novel manner, elements of both the Western grammatical tradition and Jewish exegesis.
Hebrew – grammar – Franciscans – Bacon – Rashi


Dominique IOGNA-PRAT
Disputing the Holy Land
Between the 4th and the 13th centuries, a slow but unrelenting process of spatial exclusion of the Jews took place in the medieval West. Eternally, sent back to their henceforth lost fatherland, the Jews of exile were denied all possibility of anchorage, excluded not only from their former land, which was now the land of Christ and thus the land of a sanctity no longer theirs, but from all the regions of the Earth where the apostles had been sent to preach and where holy Christian landmarks had multiplied. These included chruches, cemeteries, and even communities of inhabitants of particular kingdoms qualified as “Christian”, or indeed “very Christian”, such as France and England, where the sovereigns were concerned with purifying the space of the common homeland bu fightinh heretics and infidels.
Cemetery – church – sacred space – Christian kingdoms – Holy Land


Franck COLLARD
The Emperor and the Poison : From Rumor to Myth. On the Alleged Poisoning of Henry VII in 1313
Attributed with near certainty to disease by modern historiography, the death of the Germanic emperor Henry Vii on August 24,  1313, which occurred in the vicinity of Siena while he was leading a military campaign designed to restore imperial power in Northern Italy, roused great emotion at the time and kindled a lively controversy which lasted for many years to come. This article proposes to evaluate the importance of the poisoning thesis and comprehend its implications by an exploration of the available narrative, literary, and administrative sources. It intends to demonstrate that the invocation of poisoning, more than just anecdotal or fanciful, was in fact motivated by political and ideological factors aiming at the same time to disqualify the antichivalous adversaries of imperial grandeur and to elevate the figure of Henry VII to the eminence of that of another conqueror destroyed by poison : Alexander the Great.
Poison – Henry VII – Guelphs – Ghibellines – historiography – Dominicans


Daisy DELOGU
Armes, amours, écriture. Figures of the Author in Jean Froissart’s
Méliador
Jean Froissart’s Arthurian
 verse romance, Méliador, generally seen as anomalous among the works of Froissart, has long been relegated to the sidelines of Froissart studies. the present article seeks to demonstrate that, despite its singular subjectmatter, Méliador, is in fact closely related to the larger body of Froissart’s works, including his Chroniques and his Dits, and that this integration is achieved precisely by means of the lyrics insertions of Wenceslas de Brabant. The article focuses on the circumstances and manner of the lyrics insertions, with particular emphasis on the function of the squires in the literary production of their masters, the role of the narrator, and the ways in which both squires and narrator function as doubles for Froissart himself. Like many of Froissart’s other works, Méliador exhibits a preoccupation with posterity, the role of memory and its relationship to writing, and the process of literary composition as a subject of the text itself.
Jean Froissart –
Méliador – lyric insertions – Wenceslas de Brabant

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/12/2001
EAN : 9782842921156
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921156

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