L’art contemporain est entré dans une ère de globalisation, à la suite de quelques expositions qui ont fait date : Quand les attitudes deviennent forme, Magiciens de la Terre, la Documenta 11…. Désormais, les pratiques artistiques issues du Sud global sont de plus en plus présentes et valorisées en Occident, au moment même où les événements et institutions qui suivent un modèle euro-américain se répandent dans le monde entier. Peut-on pour autant parler d’une scène de l’art globalisée ? Que deviennent les traditions et aires géographiques ?
Si l’art contemporain ne peut plus être réduit à une continuité historique ou à des institutions occidentales, c’est qu’il est d’abord défini par ses acteurs, lesquels sont de plus en plus éparpillés et hétérogènes. Des définitions communes parviennent pourtant à être établies, grâce à un partage de valeurs entre les participants aux mondes de l’art. Ce partage, même temporaire et fait de malentendus multiples, s’étend désormais à l’échelle de la planète.
Jérôme Glicenstein est professeur à l’Université Paris 8. Il dirige la revue Marges (Presses universitaires de Vincennes) et est l’auteur de L’art : une histoire d’expositions (PUF, 2009), L’art contemporain entre les lignes (PUF, 2013), L’invention du curateur (PUF, 2015), Insaisissables valeurs (Hermann, 2023).