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Comment le roman réaliste constitue-t-il l’un des moments critiques de l’histoire intérieure du genre ? Confronté aux limites de la fiction, le réalisme vient à poser la question de la nature même du roman et annonce les mutations du genre au XXe siècle.
Son histoire l’a prouvé, le roman tient à deux mondes divergents, qu’il met en lutte autant qu’il les rapproche : celui de la réalité et celui des fictions imaginées par ses personnages. Mais lorsque les rêves des personnages tendent à se confondre avec la réalité, le roman n’atteint-il pas les limites de son action ? De cette frontière témoignent tout particulièrement les œuvres romanesques du XIXe siècle. De Balzac à Zola, de Flaubert à Proust, le personnage réaliste rêve des fictions toujours plus ténues qui lui font perdre ses contours et vont jusqu’à le rapprocher des figures de plus en plus abstraites exposées par la peinture de la même époque. Parvenu à ce point critique, le roman doit trouver les moyens de se poursuivre : passage fascinant, analysé ici par Isabelle Daunais à la lumière de ce qu’elle appelle une histoire interne du roman. À travers le roman réaliste, c’est ainsi l’ « œuvre » générale du roman qu’elle éclaire sous un angle nouveau.
Introduction
Chapitre I : La naissance du héros : de l’action à la pensée
– La volonté d’être un héros
– Les seules ressources de contempler
Chapitre II : Le spectacle du roman
– Le roman réaliste ou le passage de l’oralité à la visualité
– La suspension des commencements
– Comment se désignent les illusions
Chapitre III : La fiction intérieure
– La « minute goethéenne »
– De faibles rêves pour de faibles personnages
– Le point zéro de la fiction
– Le personnage pictural
– La tentation de l’abstraction
Chapitre IV : Le roman, fin et suite
– La condition moderne du roman
– La perte de l’avenir
– La perte de l’héroïsme
– Le personnage à la conquête du temps
– Le roman devant soi
Conclusion
Bibliographie
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