Les violences sexistes et sexuelles ne sont pas l’exception. Elles sont la règle cachée. De la « blague » humiliante aux féminicides, elles forment un continuum soutenu par nos institutions, nos imaginaires et nos silences. Elles touchent toutes les sphères de nos existences – famille, école, travail, culture, etc. Et détruisent des millions de vies. Tant que nous continuerons à les considérer comme des faits divers isolés et non comme une réalité structurelle et protéiforme, les choses ne changeront pas.
Chercheur·es, militant·es, professionnel·les de la justice et du soin, artistes et personnes concernées croisent ici leurs regards et leurs voix, pour comprendre les mécanismes de ces violences et ouvrir des pistes pour changer les représentations et repenser les prises en charge : trouver les mots, construire de nouveaux récits, changer les lois, repenser les dispositifs judiciaires et thérapeutiques, imaginer d’autres formes de justice, de prévention et de réparation.
Car apprendre à voir et à dire ces violences, briser la culture de l’aveuglement et de l’excuse, interroger le rôle clé des témoins et les enjeux de l’impunité massive des agresseurs, ne peut être qu’un effort collectif.
Bérénice Hamidi est professeure en études théâtrales à l’Université Lyon 2. Derniers ouvrages parus : Le Viol, notre culture, Éditions du Croquant, 2025 et avec Maxime Cervulle (dir.), Les Damné·es de la scène. Penser les controverses théâtrales sur le racisme, Presses universitaires de Vincennes, 2024.
Gaëlle Marti est professeure de droit public, titulaire d’une Chaire Jean Monnet en droit européen, à l’Université Lyon 3. Derniers ouvrages parus : European Citizenship through the Lens of EU values, Intersentia, 2025 et, avec Loïc Robert (dir.), La conflictualité dans l’Union européenne, Bruylant, 2024.