Presses Universitaires de Vincennes

Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Extrême-Orient - Extrême-Occident
Nombre de pages : 244
Paru le : 10/10/2010
EAN : 9782842922634
Première édition
CLIL : 4036 Asie
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922634

Version numérique
EAN : 9782842922801

Faux et falsification en Chine, au Japon et au Viêt Nam

N°32/2010

Qu’est-ce qui rend possible la falsification et la circulation de faux en Chine, au Japon et au Viêt Nam ?

La production de faux (faux textes d’abdication, apocryphes religieux, généalogies truquées, faux artefacts archéologiques, etc.) répond souvent à une demande de légitimation d’un groupe social donné. L’enjeu de ce volume n’est pas tant l’étude de la répression de la falsification que la mise en évidence des rapports de force entre les groupes sociaux impliqués.

Emmanuel Poisson
Faux, falsification, pouvoir et société

Fakes, Falsification, Power and Society

 

I. Faux et légitimation du pouvoir politique
Fakes and Legitimization of Political Power

 

François Martin
Des faux qui ne trompent personne  – Les textes d’abdication sous les Six Dynasties

Fakes That Do not Deceive – Abdication Writings of the Six Dynasties

 

François Thierry
Fausses dates et vraies monnaies – Rites, information, propagande et histoire dans la numismatique chinoise

False Dates, Authentic Coins – Rites, Information, Propaganda and History in Chinese Numismatics

 

II. Le faux entre demande sociale…
Between the Social Need for Fakes…


Guillaume Carré
Par delà le premier ancêtre – Les généalogies truquées dans le Japon prémoderne (XVIe-XIXe siècles)

Beyond the First Ancestor – Falsified Genealogies in Premodern Japan (16th – 19th Century)

 

Jean-Pierre Berthon
Production et utilisation d’apocryphes à caractère religieux dans le Japon du XXe siècle

Production and Use of Religious Apocrypha in 20th Century Japan

 

III. …et exigences éthiques
…and Ethical Exigencies


Christian Lamouroux et Guillaume Carré
Faux produits et marchandises contrefaites dans la Chine et le Japon prémodernes. Réglementations, corps de métiers et contraintes éthiques

Fake Products and Counterfeit Goods in Premodern China and Japan. Regulations, Guilds and Ethical Constraints 

 

Ðinh Trọng Hiếu
Vraies et fausses vierges au Viêt Nam. La falsification corporelle en question

Real and Fake Virgins in Vietnam – Questioning Body Falsification

Arnaud Nanta
Comprendre l’affaire de falsification d’outils paléolithiques de 2000. Histoire de l’archéologie paléolithique et de l’homme fossile au Japon

Understanding the Case of Paleolithic Tool Falsification in Japan at the Start of the New Century. A History of Paleolithic Archeology and Fossil Man in Japan

 

IV. Regard extérieur
Exterior View

 

Laurent Feller
Du bon usage du faux

About the Proper Use of Fakes




François MARTIN
Des faux qui ne trompent personne. Les textes d’abdication sous les Six Dynasties  
Une des caractéristiques les plus frappantes du haut Moyen Age chinois (IIIème-VIème s.) est un mode original de succesion d’une dynastie à une autre : celui d’une abdication (on en compte quatorze en tout) reposant sur la fiction d’une cession volontaire du pouvoir au profit d’un usurpateur qui le détient déjà dans les faits. Le processus, censé inspiré par le précédent des sages empereurs mythiques Yao et Shun, avait en fait pour prototype l’abdication extorquée par Wang Mang à la maison des Han, bien que cette figure maudite ne soit jamais évoquée à leur propos. Un certain nombre de textes caractéritiques – panégyrique du futur souverain, acte d’abdication, brevet de transmission du sceau de l’Etat, etc.- jouaient dans le mécanisme de l’abdication un rôle fondamental. Tous ces textes, qui sont parfois des chefs-d’oeuvre d’art littéraire, et font appel en tous cas à une science rhétorique consommée, n’étaient pas de la main du souverain abdicataire, censé cependant en être l’auteur, mais étaient dus au pinceau d’auteurs de renom. Si ces écrits, qui faisaient massivement appel aux précédents historiques et à l’idéologie impériale (le mandat céleste en particulier) ne trompaient certainement personne, ils étaient nécessaires à la légitimation de l’abdication. la notion de faux se détache ici de son support matériel pour rejoindre les catégories morales. Bien que ces “textes d’abdication” ne puissent être confondus avec les ordres impériaux forgés à l’occasion de tel ou tel coup de force – des faux purs et simples dans tous les sens du mot – , ils méritent bien eux aussi, par leur intention de tromper la postérité – sinon les contemporains – et de falsifier l’Histoire, d’être qualifiés de faux. On a pris comme support de cette étude un cas concret : l’abdication du dernier souverain des Song de Liu au profit du fondateur des Qi méridionaux, en 479, et on a tenté de montrer que l’opinion était loin d’accepter sans ciller cette falsification portée à la hauteur d’une institution.

 

François THIERRY
Fausses dates et vraies monnaies. Rites, information, propagande et histoire dans la numismatique chinoise
Dans l’histoire monétaire de la Chine, le binôme du vrai et du faux ne pose pas seulement le problème de ce qui est authentique et ce qui ne l’est pas, mais la question de la nature de l’authenticité : est-ce celle de l’émetteur, celle du métal ou celle de l’inscription ? ce qui a retenu ici notre intérêt, ce sont les rapports entre l’inscription qui date une monnaie et la date réelle à laquelle cette monnaie a été émise. On constate en effet qu’à plusieurs reprises, en Chine, on a émis, volontairement ou non, de la monnaie portant des dates ne correspondant pas à la période d’émission. Les causes de cette inexactitude peuvent être multiples, mauvaise information, volonté de tromper sur la quantité du numéraire, respect d’un rituel ou propagande politique. Dans tous ces cas, la monnaie reste un témoignage authentique du processus de fonte monétaire et des pratiques politiques et sociales de la Chine anciennes.

 

Guillaume CARRE
Par delà le premier ancêtre. Les généalogies truquées dans le Japon prémoderne (XVIème-XIXème siècles)
Le souci d’identifier ses ancêtres pour constituer un lignage dans lequel s’inscrit l’identité individuelle s’est progressivement répandu dans la population japonaise jusqu’à l’ère Meiji, au fur et à mesure que s’imposait à des catégories de plus en plus larges de la société le modèle familial de la famille-souche. A l’époque d’Edo, alors que les progrès de l’éducation homogénéisaient peu à peu la culture historique des élites sociales, l’établissement des généalogies familiales n’était pas un simple divertissement, ou un moyen de satisfaire des sentiments de vanité : il s’agissait toujours, d’une manière ou d’une autre, d’asseoir un statut et un rang dans une société d’ordres et de légitimer des positions. L’importance sociale, voire politique, accordée, aux origines familiales, poussait naturellement à l’élaboration de généalogies falsifiées ou truffées d’assertions douteuses. Dans cet article, qui porte principalement sur la période prémoderne (XVIème-XIXème siècles), nous montrons comment l’instauration d’un pouvoir guerrier fort sous les Tokygawa amena un renforcement du contrôle de l’autorité politique sur l’établissement des généalogies. Ces dispositifs visaient cependant moins la véracité historique que la stabilisation et pérennisation de la société d’ordres, ce qui explique qu’ils n’aient jamais découragé, bien au contraire, l’élaboration de généalogies truquées. 

 

Jean-Pierre BERTHON
Production et utilisation d’apocryphes à caractères religieux dans le Japon du XXème siècle
L’article présente, à travers l’exemple de plusieurs mouvements religieux qui sont apparus depuis l’époque Meiji (1868-1912), le rôle qu’ont joué les récits apocryphes dans les revendications identitaires et les visions du monde que ces nouvelles religions ont proposées à leurs disciples, à un moment où l’Etat japonais combattait les croyances et pratiques religieuses traditionnelles considérées comme autant de barrières à l'”ouverture à la civilisation” (bunmei kaika). Face à ces religions d’essence millénaristes, l’Etat oppose une spiritualité nouvelle centrée autour de la figure de l’Empereur, représentant sur terre de la divinité ancestrale Amaterasu Omikami. Les récits apocryphes alimentent de fait une tension permanente entre la création de récits d’origine incompatibles avec les mythes nationaux, et un ultra nationalisme qui invente une histoire falsifiée et donne au Japon impérial un droit à gouverner le monde. Ils posent, plus largement, le problème d’un nationalisme culturel qui perdure parmi les nouvelles religions japonaises d’aujourd’hui, dont certaines jouent de ces “traditions inventées” pour revendiquer un universalisme conquérant.

 

Christian LAMOUROUX et Guillaume CARRE
Faux produits et marchandises contrefaites dans la Chine et le Japon prémodernes. Réglementations, corps de métiers et contraintes éthiques.
L’article est consacré au problème des faux produits et des copies, abordé à partir de deux exemples, les soies et soieries dans la Chine des Song et les faux remèdes pharmaceutiques dans le Japon d’Edo, deux sociétés marquées par la croissance du secteur commercial entraînant de rapides changements sociaux. Notre approche s’est concentrée sur trois points : 1) le rôle des marchands et des intermédiaires dans la stabilité et le légalité des échanges ; 2) les négociations permanentes entre les organisations de marchands ou d’artisans et les autorités ; 3) les classifications des produits de différentes qualités faites par les usagers et les consommateurs, parmi lesquels on retrouve l’administration. Les premières conclusions indiquent que la qualité des produits dépendait principalement de deux facteurs : 1) la moralité des marchands et leur recherche de profits ; 2) les compromis issus des négociations, ce que nous avons appelé “l’échange honnête”. Enfin, la découverte de la nécessité de lutter contre la contrefaçon apparaît aussi comme le corollaire du développement des sociétés d’échanges et donc de la concurrence dans les secteurs de la production et de la distribution. 

 

Dinh Trong Hieu
Vraies et fausses vierges au Viêt Nam. La falsification corporelle en question
L’étude de la virginité au Viêt Nam, parce qu’elle touche simultanément à l’intimité d’une femme et à sa réputation, a trop longtemps été envisagée sous l’angle de la morale. Rares, les travaux étaient, en outre, très restrictifs dans l’évocation du corps au sein d’une société empreinte du sceau du confucianisme. Sans doute l’irruption du sida dans les années 1990 a-t-elle conduit à la réalisation de multiples enquêtes sociologiques sur la virginité, dans le cadre général des recherches sur la sexualité. Toutefois, nombre d’études restent marquées par un biais moralisateur. L’article se propose de cerner plutôt pourquoi et comment on devient une fausse vierge. Sa problématique est centrée sur la falsification corporelle, dans le cadre socio-culturel d’un pays où la fluctuation entre le vrai et le faux est permanente. Une démarche globale a semblé la plus appropriée. Elle examine successivement l’éducation sexuelles dans la société vietnamienne, l’expérience de la défloration en dehors du mariage, la falsification de la virginité, volontaire ou contrainte, les motivations des acteurs sociaux, le cadre judiciaire quand il existe et, finalement, la répartition géographique d’un phénomène qui est loin d’être circonscrit au Viêt Nam.

 

Arnaud NANTA
Comprendre l’affaire de falsification d’outils paléolithiques de 2000. Histoire de l’archéologie paléolithique et de l’homme fossile au Japon
Fin 2000, une affaire de faux archéologiques sans précédents éclata au Japon à propos du Paléolithique inférieur de l’archipel. Cette affaire de falsification remit en cause près de vingt-cinq années de travaux, ainsi que l’idée d’une présence humaine “japonaise” remontant à 600 000 ans dans le passé. L’enquête menée par l’Association japonaise d’archéologie montra que Fujimura Shin. ichi, vice-directeur du Centre de recherche sur la culture paléolithique du Tôhoku au moment des faits, avait réalisé des truffages systématiques depuis 1976, voire intégralement falsifié certains sites.
Pour autant, une analyse visant à comprendre les causes profondes, les motivations et la dynamique de cette affaire de faux ne pourrait se limiter à un seul homme. le présent article réfléchit tout d’abord sur la place et le rôle de “l’archéologie nationale” au sein des Etats-nations modernes, puis retrace l’histoire de la recherche paléolithique et de l’homme fossile dans le Japon du XXème siècle. La “naissance” du Paléolithique japonais après 1949 et le développement d’une recherche autonome dans le nord-est de l’archipel à partir des années 1960 sont ensuite présentés. Cette recherche du Nord-Est se développa de façon antagoniste avec le reste de l’archéologie japonaise, davantage portée sur la Protohistoire. Nous réfléchissons enfin au poids d’autres facteurs, tels que les financements de la recherche, la relation ambiguë que ce Centre entretenait avec la recherche paléolithique chinoise, ou encore le rôle des médias. 

 

Laurent FELLER
Du bon usage du faux
Le faux et la falsification atteignent, en Orient comme dans le reste du monde, l’ensemble des compartiments de la vie sociale. Ils posent des problèmes d’ordre éthique, ou de morale pratique, s’insèrent dans le débat idéologique ainsi que dans les pratiques familiales ou la vie économique. Les textes proposés dans ce volume et que ce papier commente, présentent, à travers des exemples et des situations assez divers dans le temps et concernant un espace très vaste, une gamme assez large des problèmes que pose la question du faux dans la vie sociale. La falsification est dans certains cas – hyménoplastie, reconstruction de généalogies – une manipulation effectuée avec des objectifs restreints pour des propos privés, relevant de la réussite sociale, individuelle et collective. Il s’agit de tricheries limitées visant à assurer la conformité d’une personne aux règles du jeu social. Dans d’autres cas -archéologie paléolithique, abdications impériales -, ces manipulations sont opérées non pour obtenir ce résultat, mais pour modifier le jeu lui-même. Enfin, au coeur de la vie économique, falsifications et faux posent la question du contrôle des institutions de l’Etat sur la production et les échanges, à la fois pour des raisons ayant trait à l’ordre social et à sa stabilité et, de façon très prosaïque aussi, pour des motifs fiscaux. La qualité des produits fabriqués, et donc la possibilité de les identifier de façon sûre, est également un point vital pour toute économie ayant cessé d’être une pure économie de subsistance et reposant autant sur l’échange que sur la production.

François MARTIN
Fakes That Do not Deceive – Abdication Writings of the Six Dynasties
One of the most striking features of the early medieval period in China (3rd to 6th century) is an original mode of succession from one dynasty to the other : an abdication process (repeated 14 times altogether) based on the fiction of voluntary renunciation of power and benefiting a de facto, already empowered usurper. The process, supposedly inspired by the example of mythical sage-Kings Yao and Shunn, was modeled on the case of the abdication forced by Wang Mang on the House of Han, even though this accursed figure was never mentioned. A number of typical writings – panegyrics on the new sovereign, abdication acts, state seal transmission acts, etc. – played a fundamental role in the abdication process. All these texts, some of them literary masterpieces, reflected a subtle rhetorical art. They were not authored by the abdicating sovereign – although this was supposed to be the case – but were the work of famous writers. Whereas these writings, which extensively refer to historical precedents and to imperial ideology (in particular to the Heavenly Mandate), hardly deceived anyone, they were nevertheless necessary for legitimizing the abdication. Here, the conception of fake is disengaged form its material context and pressed into a moral category. Although it is true that these “abdication writings” cannot be confounded with imperial instructions fabricated during episodic coups – i. e, blatant fakes – it is legitimate to term them “fakes” as well, due to their underlying intention to deceive posterity (if not fellow contemporaries) and to manipulate history. The present contribution is based on a concrete case, the 479 A.D abdication of the last sovereign of the Liu Son dynasty in favor of the founder of the Southern Qi dynasty, and is an attempt to demonstrate that people were fat form accepting without a blink a falsification of such magnitude that affected such an august institution. 

 

 

François THIERRY
False Dates, Authentic Coins – Rites, Information, Propaganda and History in Chinese Numismatics
In the monetary history of ancient China, to put the question of the “true” and the “fake” is not only to question authenticity but questions the nature of the authenticity of the issuer, the metal, the inscription. This will engage our interest here : the relationship between an inscription that date coins and the actual date on which they were issued. Several times indeed, in China, authorities casted coins with inscriptions that, deliberately or not, did not correspond to the real date of issuance. Possible reasons for this inexactitude are multiple : bad information, will ti deceive about the weight of the metal, respect for ritual, or political propaganda. But what is true and genuine is that coin remains authentic testimony of the casting process and of political and social practices in ancient China.
 


Guillaume CARRE
Beyond the First Ancestor – Falsified Genealogies in Premodern Japan (16th -19th Century)
The practice of identifying one’s ancestors in order to construct a linage expanded progressively in the Japanese population until the Meiji era, as increasingly larger segments of society adopted the stem family model. During the Edo era, while the progressive homogenization of education little by little brought about a historical culture of social elites, the construction of genealogies became more than simple entertainment or a means of satisfying sentiments of vanity  : it was, in one way or another, a means of reinforcing one’s status and rank in a hierarchically stratified society and legitimizing one’s position. The social and even political importance ascribed to family origins provided the impetus for the elaboration of genealogies that were falsified or full of dubious assertions. In the present article, which mainly focuses on the pre-modern period (16th -19th Century), we demonstrate how the implementation of a strong warrior culture under Tokugawa rule reinforced the control of the political authority over the establishment of genealogies. However, this control was orientated less toward historical truth than toward the stabilization and perpetuation of an ordered society, which is why it never discouraged,, and on the contrary encouraged, the elaboration of faked genealogies.

 

 

Jean-Pierre BERTHON
Production and Use of Religious Apocrypha in 20th Century Japan
By exploring the case of several religious movements that appeared during the Meiji era (1868-1912), the article introduces the role played by apocryphal writings in shaping the claims about identity and world view that these new religions fostered among their disciples at a time when the Japanese state opposed traditional religious creeds and practices, considering them obstacles to “an opening to civilization” (bunmei kaika). Facing these intrinsically millenarian religions, the State propounded a new spirituality focused on the figure of the Emperor, who embodied the ancestral divinity Amaterasu Omikami on earth. Apocryphal writings in fact generated a permanent tension between the creation of origin narratives incompatible with national myths and a radical nationalism which produced a distorted version of history that gave Imperial Japan the right to rule the world. More generally, this poses the problem of a cultural nationalim among today’s Japanese religions, some of which call on these “invented traditions” in order to promote universal conquest.

 

 

Christian LAMOUROUX et Guillaume CARRE
Fake Products and Counterfeit Goods in Premodern China and Japan – Regulations, Guilds and Ethical Constraints
This paper is devoted to the problem of false product and copying, exemplified by substandard silk in Song China and false medicine in Edo Japan. These two societies are viewed as hallmarks of growing trade and social change. Our approach focuses on three points : 1) the impact of merchants and brokers on the stability and legality of commercial transactions ; 2) the everlasting negotiations between organizations of merchants or craftsmen and the authorities, whose main goal was to maintain public order ; 3) the classifications by the users and customers, including the administration, of the products meeting various quality standards. As a first conclusion, it appears that the quality of goods mainly depended on two factors : 1) merchant’s ethics and their profit orientation ; 2) the compromises which emerged form the negotiations, or what we have called “l’échange honnête”. Last but not least, it seems that a new concern regarding the ban on false products emerged from the development of merchant society and so was the result of economic competition in the two processes of production and circulation.

 

 

Dinh Trong Hieu
Real and Fake Virgins in Vietnam – Questioning Body Falsifications
The study of virginity in Vietnam, since it simultaneously affects the intimate being of a woman and her reputation, has long been addressed in terms of morality. The few studies on the topic focus on the body in the context of Confucian doctrine. While it is true that the emergence of AIDS in the 1990s led o multiple sociological surveys on virginity that were often addressed within the general context of sexuality, many of those studies were still formulated in terms of morality. The purpose of this article is to identify why and how a woman becomes a false virgin. Its central problem is the falsification of the body in a specific socio-cultural context, where the fluctuation between true and false is permanent. It is a successive examination of sex education in Vietnamese society, the experience of defloration outside of marriage, the falsification of virginity both voluntary and forced, the motivations of the social actors, the legal framework when it exists, and finally the geographical distribution oh this phenomenon which is far from confined to Vietnam.

 

 

Arnaud NANTA
Understanding the Case of Paleolithic Tool Falsification at the Start of the New Century – A History of Paleolithic Archaeology and Fossil Man In Japan
At the end of 2000, an unprecedented story of archaeological fakes related to the archipelago’s Lower Paleolithic era came out in Japan. It called into the question nearly 25 years of academic research as well as the idea that a “Japanese presence” could be nearly 600,000 years. The survey, carried out by the Japanese Archaeology Association, provided some evidence that Fujimura Shin. ichi, the deputy director of the Tôhoku Paleolithic Culture Research Center, had systematically – if not integrally – falsified some archaeological sites since 1976.
This being said, an analysis aiming at understanding the deep causes, the motivations, and the very dynamics of such a forgery cannot be limited to a single man. After an initial exploration of the status and the role of “national archaeology” within modern nation-states, the article provides an account of the history of paleolithic and fossil man research in Japan during the first part of the 20th century. The “birth” of a Japanese Paleolithic period after 1949 and the development, from the 1960s onwards, of independent research in the northeastern part of the archipelago are also introduced. Such research developed antagonistically to mainstream Japanese archaeology, which was also concerned with protohistory. Finally, the article considers the impact of other parameters, such as the funding of research, the ambiguous relationship between the afore-mentioned center, Chinese paleolithic research, and the role of the media.

 

Laurent FELLER
About the Proper Use of Fakes 
Fakery and falsification, in the East as well as in the rest of the world, appear in all realms of social life, raising issues of ethics and practical morals that arise in ideological debates as well as a family practices and economic life. The articles published in this volume and discussed in the present paper various examples, diverse in time and covering a vast space, of a fairly wide range of problems posed by the issue of fakes in social life. In some cases the falsification concerns a private matter – hymenoplasty, the reconstitution of a genealogy – and is a manipulation associated with a private objectives of social success, individual or collective. Such deceits are limited and aimed at ensuring that a person conforms to the rules of social life. In other cases – Paleolithic archaeology, imperial abdication – the aim of the manipulation is to modify the rules themselves. Finally, at the very heart of economic life, falsification and fakes raise the question of State institutional control aver manufacture and business transactions, for reasons related social order and social stability and, more prosaically, for fiscal reasons. The quality of manufactured goods, and therefore the possibility of evaluating them, is vital in any economy that has left the purely subsistence stage to rely on production and exchange.

 

 

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Revue Extrême-Orient - Extrême-Occident
Nombre de pages : 244
Paru le : 10/10/2010
EAN : 9782842922634
Première édition
CLIL : 4036 Asie
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922634

Version numérique
EAN : 9782842922801

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