Introduction
 
Expériences d’une immensité
Aborder Balzac, affronter son œuvre, c’est  faire face à une immensité scripturale tout à fait originale et  insolite. On connaît bien l’ambition sans pareille du romancier qui,  dans le passage célèbre de l’« Avant-propos » de La Comédie humaine, s’érige en « secrétaire » de la société française dont il entreprend une description exhaustive :
La Société française allait être l’historien,  je ne devais être que le secrétaire. En dressant l’inventaire des vices  et des vertus, en rassemblant les principaux faits des passions, en  peignant les caractères, en choisissant les événements principaux de la  Société, en composant des types par la réunion des traits de plusieurs  caractères homogènes, peut-être pouvais-je arriver à écrire l’histoire  oubliée par tant d’historiens, celle des mœurs.
Pour faire apparaître la perspective d’une  œuvre-somme à l’horizon, les affirmations qu’il multiplie dans ses  discours préfaciels réitérés tout comme dans ses très nombreuses lettres  personnelles sont toujours grandiloquentes : « Mais comment rendre  intéressant le drame à trois ou quatre mille personnages que présente  une Société ? » ; « moi, j’aurai porté une société tout entière dans ma tête ». En penseur de « l’homme social »,  l’auteur tente de « construire un monument, durable plus par la masse  et par l’amas des matériaux que par la beauté de l’édifice »,  et « d’arriver à la synthèse par l’analyse, de dépeindre et de  rassembler les éléments de notre vie, de poser des thèmes et de les  prouver tous ensemble, de tracer enfin l’immense physionomie d’un siècle  en en peignant les principaux personnages ». En effet, avec le procédé du retour des personnages, il s’évertue à « fabriquer le temps ». Tout ceci, d’ailleurs non sans humour, le romancier s’attribuant la figure du « grrrrand auteur de la grrrrrrrande Com[édie] hum[aine] ».
De la sorte, on rencontre chez lui une  propension fondamentale au dépassement de toute délimitation générique  et de toute convention éditoriale, préexistantes pour la mise en forme  du roman, et une volonté d’apporter, par accumulation et remembrement,  une série d’œuvres multiples, polymorphes, polycentriques et en même  temps pourvues d’une orientation fortement totalisante. De fait, La Comédie humaine,  selon son dernier plan de classement en « études » et en « scènes »,  rendu public dans le « Catalogue de 1845 », devrait contenir en  vingt-six volumes cent trente-sept titres d’œuvre dont cinquante restent  à faire. Si la plupart des récits notés comme en projet finissent par  être laissés à l’abandon sur le chantier, cinq textes,  sans être annoncés dans un tel catalogue apparemment complet, viendront  rejoindre l’architecture romanesque. Finalement, l’armature de  l’édifice, basée sur les consignes de reclassement données par l’auteur  dans son exemplaire personnel en prévision d’une nouvelle édition, le  Furne corrigé (« le manuscrit final de La Comédie humaine »  d’après son testament du 28 juin 1847, et effectivement la dernière  version revue par lui), nous offre aujourd’hui une centaine de textes  romanesques environ, si l’on compte pour une unité chaque partie ou  épisode d’une œuvre de grande dimension. Cette énorme masse d’écriture,  qui représente douze volumes en édition Pléiade, se complète, pour en  rester dans ce même cadre d’édition prestigieuse, de trois autres tomes  consacrés aux Œuvres diverses, dont le dernier est encore en attente à ce jour.  Nous nous trouvons, rappelons-le surtout, devant une collection  exorbitante d’œuvres étroitement liées les unes avec les autres, du  moins pour ce qui est de La Comédie humaine et d’une partie des Œuvres diverses, de façon à ce que la portée et les significations d’une pièce ne se comprennent pleinement que par rapport à la totalité qu’elles composent ensemble, comme l’a maintes fois souligné l’auteur.  Cette obsession d’inclusion d’un Tout se manifeste chez lui d’autant  plus fortement que, précisément, il sent toute unité humaine et sociale  menacée comme jamais auparavant sur un fond de turbulences  postrévolutionnaires conduisant à marquer le corps social par un défaut  de cohésion et des effets de discontinuité.  C’est là un véritable défi épistémologique et esthétique qui donne à  l’œuvre balzacienne la facture d’un corpus littéraire singulièrement  inédit.
Enjeux génétiques
Avec Balzac et la formule de l’œuvre-somme,  l’œuvre-monde, dont il est largement l’inventeur, nous avons à faire  l’expérience d’un immense complexe scriptural, d’un excès créateur,  avant même que nous n’entrions pour de bon dans le champ des opérations  de genèse chez cet auteur, que le présent livre se donne comme objet  privilégié. On pourrait objecter, face à la prise de position génétique  qui est la nôtre, que l’ensemble gigantesque des œuvres « finales » de  Balzac constitue d’ores et déjà un corpus qui se suffit à lui-même, ou  plus que cela : un objet herméneutique débordant de toutes parts, tel  que le montre le texte critique dûment et magistralement établi dans  l’édition de la Pléiade précédemment citée. Mais ainsi, la question  serait sans doute mal posée. Car l’écriture balzacienne est  fondamentalement de nature à rendre problématique toute délimitation, et  en l’occurrence, celle du texte et des avant-textes, l’enjeu étant, pour le projet qui devient La Comédie humaine,  de construire et intégrer de multiples portions textuelles les unes  après les autres de manière mobile, en les corrigeant, augmentant et  permutant sans cesse. Nous sommes en présence d’une nuée de textes  interconnectés, toujours en mouvement et en action, et dont la  configuration n’en finit pas de se transformer. Il serait alors  particulièrement épineux d’en déterminer le terminus a quo et surtout le terminus ad quem à proprement parler. En effet, même le Furne corrigé, base textuelle des éditions critiques modernes de La Comédie humaine,  ne livre pas un état textuel aussi stable que d’aucuns pourraient le  croire : c’est une version qui, sans accéder à la publication du vivant  de l’auteur, était encore au stade préparatoire pour une seconde édition  de l’édifice romanesque, où Balzac a apporté des corrections de texte  et de classement, certes apparemment modérées dans la plupart des cas,  mais qui sont souvent significatives dans le fond. Dans cette mesure,  nous avons affaire à un ensemble textuel hypertrophique et aux  frontières en partie indéterminées.  De ce fait, ce qu’on appelle l’œuvre balzacienne est à tout moment  inséparable de sa dimension génétique, dont les tentatives de lecture ne  peuvent difficilement se passer.
Le tropisme de réorganisation perpétuelle et la  nature pléthorique de l’écriture balzacienne exigent qu’on l’appréhende  sous différents états textuels et éditoriaux. Il faudrait l’explorer à  toutes les échelles et dans toutes les directions. Mais s’agissant,  encore une fois, d’un archipel scriptural démesuré, la tâche ne va pas  de soi pour une discipline considérée comme « l’une des seules  innovations notables » des dernières décennies du xxe siècle. S’entend pour nous, précisons-le, une génétique méthodologique,  descriptive et analytique qui se doit de s’appuyer sur les traces  repérables de création dans un ensemble de documents concrets.  Puisqu’il est maintenant question d’envisager l’avant-texte, qui n’est  pas une donnée, mais une construction à établir, quel corpus  avant-textuel délimiter et aborder concernant l’œuvre de Balzac ?  Pour tenter d’y répondre, il convient d’abord de rappeler que les  documents « auctoriaux » de genèse chez Balzac, fort nombreux en  proportion avec les publications effectuées par l’écrivain, sont  abondamment conservés à ce jour. Ils se trouvent essentiellement dans le  fonds Lovenjoul à la Bibliothèque de l’Institut de France. Pour se  limiter à la rubrique œuvres et aux documents en matière rédactionnelle  proprement dits, on ne compte pas moins de quelque deux cent cinquante  dossiers originaux constitués de manuscrits et/ou épreuves corrigées de  l’auteur concernant les romans qui forment La Comédie humaine,  ainsi que les œuvres diverses des différentes périodes de sa carrière.  Connues comme un outil de travail à part entière (« un second manuscrit »,  selon le romancier) et à ce titre une marque des inventions  balzaciennes par excellence dès son vivant, les épreuves corrigées,  parce qu’un texte en préparation nécessite une relecture à plusieurs  reprises avant le bon à tirer, sont très massivement présentes dans ses  papiers conservés, en portant d’innombrables traces de ses interventions  manuscrites. Certains dossiers d’œuvres sont abrités ailleurs, certes  en nombre relativement limité, sous l’égide de la Bibliothèque nationale  de France, de la Maison de Balzac, de la Bibliothèque Bodmer à Genève,  etc. Étant donné qu’il n’est pas rare qu’un recueil de documents donné  contienne des centaines de pages, tout cela est ramené à une somme plus  que gigantesque et intimidante. Bien entendu, s’y ajoutent encore les  imprimés réalisés sous le contrôle du romancier : les pages périodiques  et les volumes d’édition successivement publiés, dévoilant plus ou moins  de variantes à retenir, jusqu’au Furne corrigé inclus. La valeur génétique de ces pages et fascicules attire toujours l’intérêt de la critique.
Par conséquent, nous avons un arsenal de  documents foisonnants et hétérogènes qui sont peu ou prou dans une  relation d’interdépendance les uns avec les autres. Cette situation met à  mal le postulat de l’approche génétique mise en place au seuil du  dernier quart du xxe siècle comme on l’a noté, car celle-ci a été établie fondamentalement pour l’exploration d’une œuvre (à l’autre) et non pour la recension unifiée de plusieurs œuvres en chantier.  La confrontation avec l’écriture balzacienne dévoile l’absence d’un  modèle d’application génétique – ceci malgré de nombreuses études  traditionnelles portant sur les manuscrits et fragments particuliers de  cet auteur – qui serait apte à l’examen d’une matière cyclique  d’envergure.  Dans ces conditions, toute une problématisation méthodologique et  critique de la part des chercheurs en la matière parvient par la suite,  durant les années 1980-1990, à l’instauration d’une nouvelle génétique  balzacienne, avec une orientation précise et pointue : la  macrogénétique. Ciblant un ensemble de gestions globales chez Balzac  (planification de séries et de cycles, conclusions éditoriales,  publication, rééditions), cette méthode, représentée entre autres par  l’investigation magistrale de Stéphane Vachon, a su stimuler l’attention critique de plus en plus portée aux actes de création dynamiques et significatifs de l’auteur de La Comédie humaine.
Or, privilégier exclusivement cette approche  macrostructurelle, ce serait oublier que l’objet final de la génétique  balzacienne est d’appréhender dans son ensemble un mouvement de genèse des plus complexes. En effet, définie par essence comme une « génétique de l’imprimé »,  la macrogénétique implique pour corollaire un certain éloignement  vis-à-vis des documents rédactionnels en amont, pages manuscrites et  épreuves corrigées. Le mot d’ordre d’une nouvelle ère de l’application  de la génétique pour l’écriture balzacienne devrait être d’en  diversifier les points de vue et les procédés. Une telle démarche  d’approfondissement se met désormais en place progressivement, mais avec  une lenteur certaine, vu la totalité des matériaux à disséquer.  Pour essayer de compléter et d’intensifier le mouvement d’étude engagé,  il est nécessaire d’envisager d’explorer dans des directions multiples  cet ensemble à géométrie variable, même si la restriction documentaire  s’avère tout de suite impérative. Telle est la question devant laquelle  nous nous trouvons.
Programme d’un parcours
Oscillant entre les deux pôles d’exigence –  investigation des flots de récits, à quelque niveau que ce soit, pour en  saisir les réseaux de la dynamique génétique balzacienne, d’une part,  et implacable nécessité de délimitation documentaire à des fins  d’analyse rigoureuse, de l’autre –, nous sommes amené à un choix : celui  de lieux et sites qui semblent prégnants, stratégiques et sensibles, et  qui rendraient palpable la richesse d’un terreau de multiples genèses.  Il importe à cette fin d’assurer une diversité d’angles d’observation.  Alors que la génétique balzacienne, ces dernières décennies, laissait  voir quelque mise à l’écart des documents autographes pour favoriser la  lecture des états successifs publiés,  nous nous proposons d’intégrer en la revalorisant la partie manuscrite  des dossiers de genèse dans l’exercice d’investigation qui suit.  L’intérêt pour nous est de voir, à partir de différents espaces de  genèse (documents d’initialisation et de rédaction, matériaux éditoriaux  et post-éditoriaux, ensembles de récits et paratextes), comment  s’élabore chez cet écrivain un questionnement inlassable sur la mise en  forme romanesque, une articulation originale d’éléments de composition  et une gestion dynamique de l’édition de son œuvre plurielle. Ces points  d’exploration relèvent fondamentalement d’une poétique du style de  genèse telle que la fait valoir Anne Herschberg Pierrot, impliquant une  stylisation des pratiques de travail de l’écrivain ainsi qu’un examen  des rapports de continuité chez lui entre style de genèse et style de  l’œuvre.  Nous tenterons alors d’étudier en cinq temps l’univers de la création  balzacienne afin de nous pencher sur ses effets de déroulement et de  dynamisation.
La première partie, préalablement à l’analyse  proprement dite des matériaux génétiques ciblés, propose un passage en  revue des enjeux de l’approche génétique confrontée au corpus balzacien.  On examinera en premier lieu l’évolution historique des études de la  genèse de cette immense matière littéraire depuis la documentation  fondatrice du vicomte de Lovenjoul jusqu’aux travaux d’enquête avancés  pendant les dernières décennies, afin de réexaminer l’intérêt du corpus  et de cerner la problématique et la perspective d’une génétique  balzacienne à venir. C’est également pour celle-ci que les deux  chapitres suivants porteront sur la question de la mise à l’épreuve de  la vulgate de la génétique textuelle. Ils auront respectivement pour  objet de repenser sa portée herméneutique parfois contestée et de  s’interroger sur l’autodéfinition méthodologique de l’étude de genèse,  établie notamment par rapport aux disciplines concurrentes, la  philologie traditionnelle et la théorie du texte. Cette partie se  terminera en questionnant de quelle manière la génétique balzacienne en  état d’actualisation peut mettre à profit les ressources des études  dites classiques et en réévaluant à cet égard l’étude des Paysans par le vicomte de Lovenjoul.
Ensuite, nous essaierons de stipuler les  principaux éléments de mise en œuvre des processus de création et des  techniques rédactionnelles chez Balzac. Il s’agit d’une part de  modéliser ses actes de composition et le mécanisme de leur dynamisation à  deux niveaux, programmation globale et rédaction particulière,  c’est-à-dire, planification structurante d’une série de romans et  élaboration concrète de chaque texte. Ceci, en modulant les typologies  des avant-textes qui ont précédemment été développées en théorie  génétique et en proposant une nomenclature des documents balzaciens qui  se détaillent assez singulièrement pour que soit nécessaire une  redéfinition de la terminologie classificatoire dans un sens plus souple  et étendu. Et il s’agit d’autre part d’étudier de plus près le mode  d’emploi des supports habituels de Balzac, manuscrit et épreuves,  servant à canaliser un déploiement original de son écriture narrative.  Examinant l’organisation des étapes d’élaboration, sophistication des  procédés et d’autres variations techniques, on verra comment  s’articulent chez cet écrivain les gestes macrostructurels et  « microstructurels », et quels rapports de dynamisation il y a dans leur combinaison.
Notre troisième partie portera sur la question de l’ordonnance à  différents niveaux. Cela s’entend d’abord de la formule d’organisation  éditoriale. Il s’agit de reconsidérer l’historique des élaborations  sérielles et cycliques chez cet auteur, qui, en quête d’un livre-somme,  décline et étend ses tentatives dans un itinéraire éminemment novateur :  depuis le projet d’une Histoire de France pittoresque jusqu’aux derniers remaniements de La Comédie humaine en passant par différentes étapes expérimentales de regroupement des  œuvres constitutives. Nous nous intéresserons également aux rapports  entre les modes de publication et l’économie « chapitrale », en nous  rendant attentif, sur le plan poétique, aussi bien à la mobilisation de  stratégies éditoriales qu’à la disposition de la surface des récits  multiples. Ensuite, nous nous arrêterons sur les efforts d’agencement  génétique des personnages chez Balzac : d’un côté, la conception et la  mise en application de la technique du retour des personnages  romanesques dans ses œuvres en devenir, et de l’autre, l’organisation  des réseaux actantiels à l’échelle d’un roman au fil de ses rééditions, La Peau de chagrin en l’occurrence .
Le quatrième temps de notre essai consistera à  étudier la genèse de certains îlots textuels spécifiques : paratextes et  textes-objets. Car le mécanisme complexe des parties et du tout chez  Balzac, abordé dans les chapitres précédents, est à explorer également  au niveau de la constitution des entités paratextuelles.  La partie s’ouvrira sur un essai de problématisation théorique et  critique de ces dernières, en mettant au point la dimension génétique  des textes d’accompagnement balzaciens, et en proposant une perspective  d’étude de leurs aspects de transformation en interférence avec l’espace  matriciel (romans, cycles) qu’ils présentent. Nous analyserons de plus près les discours préfaciels autour d’Illusions perdues.  Il s’agit de comprendre comment l’auteur dans la préface de l’actuelle  première partie de la trilogie, à l’occasion de la clôture éditoriale  des Études de mœurs au xixe siècle,  conçoit et travaille tout au long de sa rédaction une logique de  totalisation. Notre deuxième étude du dossier paratextuel cible la  dédicace de la trilogie réunie, adressée à Victor Hugo, où Balzac  parvient à construire un discours valorisant de son œuvre  stratégiquement en rapport avec le dédicataire, mais non sans risques de  dysfonctionnement et de dérapage. S’y ajoute une analyse des  textes-objets au second degré dans les romans balzaciens, dont les modes  d’insertion et le travail textuel et typographique méritent une  attention particulière : on avancera un classement des procédés et une  lecture de leurs effets, en privilégiant ici encore le dossier d’Illusions perdues.
Enfin, notre parcours se terminera sur une lecture de la genèse d’un dossier de roman substantiel : César Birotteau.  Nous n’entendons pas, précisons-le, quitter le domaine de la  multiplicité des foyers génétiques pour nous limiter aux réactivations  d’un seul espace d’invention chez Balzac. Au contraire, l’objectif est  ici de réfléchir sur différents aspects d’entrecroisement et d’échange  entre un récit singulier en plein devenir et un horizon macrostructurel  qui s’élabore en vue de la future Comédie humaine.  Le roman de 1837 manifeste alors trois axes de dynamisation de première  importance : 1) les deux textes de prospectus commerciaux insérés dans  la matrice romanesque, qui, au niveau de la fiction, sont maniés  respectivement par Birotteau et Popinot, 2) la construction langagière  de Nucingen, personnage d’envergure au patois approximativement  tudesque, singulièrement développé dans et par la double genèse