L’approche des études de genre et de sexualité par la littérature, la langue et la philosophie révèle une richesse particulière. Elle permet d’appréhender les questions de genre non pas seulement comme des objets d’analyse, mais comme des processus dynamiques que la langue et la création littéraire travaillent, transforment et interrogent en permanence.
Ce volume rend hommage au travail d’Anne Emmanuelle Berger, dont la contribution intellectuelle au champ des études de genre et des études littéraires aura été d’une richesse et d’une originalité exceptionnelles. « Lectrice de son temps », ses analyses – qu’elles portent sur des textes littéraires ou sur des idées et événements culturels – révèlent les richesses inouïes de la langue et de ses effets sur nos conceptions du genre et de la sexualité.
Les essais ici réunis couvrent un large éventail de perspectives : théories féministes et queers, psychanalyse, déconstruction, question décoloniale, politiques de la traduction, pédagogies féministes. Ils montrent comment, selon les mots de Berger, « ce que la littérature fait au genre, c’est défaire son ordre, attenter à son unité et sa souveraineté ».
Marta Segarra est directrice de recherche au CNRS, au Centre de recherches sur les Arts et le langage-CRAL (EHESS/CNRS). Son dernier livre s’intitule Humanimaux : où placer les frontières de l’humain ? (Hermann, 2024). Elle est aussi l’éditrice du Séminaire d’Hélène Cixous, dont deux volumes ont paru : Lettres de fuite (2020) et Il faut bien aimer (2023).