Presses Universitaires de Vincennes

Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Collection Libre cours
Nombre de pages : 154
Langue : français
Paru le : 10/06/2019
EAN : 9782842928575
Première édition
CLIL : 4027 Etudes littéraires générales et thématiques
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 180×120 mm
Version papier
EAN : 9782842928575

Version numérique
EAN : 9782842928605

La création littéraire à l’université

La création littéraire ? Mais ça ne s’apprend pas ! Réponse souvent entendue quand il est question de ce qu’en France on ne considère pas comme une discipline universitaire. Peut-on enseigner l’art d’écrire ?
Peut-on enseigner l’art d’écrire ? Cet ouvrage éclaire un phénomène nouveau : l’entrée des pratiques d’écriture créative dans les universités françaises, très en retard par rapport à bien d’autres pays et aux écoles d’art qui considèrent depuis longtemps qu’il peut y avoir un enseignement de l’art. Cette mutation importante transforme la conception des études de lettres en France et accompagne une transformation de la place de la littérature et de l’écrivain dans la société.
Auteur.ice.s : Houdart-Merot Violaine

IntroductionTradition française et culture du documentaire


Le procès de la rhétorique à l’université Écrire ne s’enseigne pas Le clivage entre la littérature et les autres arts La tradition française et le modèle vocationnel

Entrer dans la littérature par la pratique


Une entrée marginale en licence dans les années 1970 L’expansion à partir de l’an 2000 L’héritage des ateliers d’écriture Une approche de la littérature par la pratique Les étayages littéraires et théoriques La critique génétique et l’écriture comme processus La littérature dans son usage esthétique

Profession écrivain ?

Les formations diplômantes en France Un creative writing à la française Les métiers de l’écriture Projet littéraire et volet critiqu Des communautés d’écriture et de lecture L’art d’écrire avec les autres arts

La recherche en création


De la recherche-création québécoise au doctorat par le projet La création artistique comme recherche Des écrivains-poéticiens Théoriser les gestes de création ? Un nouveau souffle pour les recherches en littérature

Déplacements du littéraire à l’université et dans la société

L’écrivain en chair et en os L’écrivain hors du livre et l’étudiant hors de l’université Ce que le numérique fait à la littérature Une littérature en prise avec le monde Conclusion Bibliographie

L’art d’écrire peut-il s’enseigner. L’université française connaît aujourd’hui une mutation importante avec l’introduction de l’écriture créative dans ses programmes. Il existe désormais des masters de création littéraire et des doctorats de recherche en création littéraire. Cet ouvrage retrace l’histoire de cette irrésistible ascension de la création littéraire. Il tente d’expliquer les raisons de l’étrange retard de la France par rapport aux écoles d’art et aux universités étrangères. De quoi ces nouvelles pratiques sont-elles le signe ? En quoi transforment-elles les études littéraires universitaires, la conception de la recherche et la place même de l’écrivain et de la littérature dans la société ? Violaine Houdart-Merot est professeure émérite de littérature à l’Université de Cergy-Pontoise

Introduction L’irrésistible ascension de la création littéraire Violaine Houdart-Merot

Récurrents sont les discours de déploration sur la crise des études littéraires, voire la mort de la littérature. Et pourtant, depuis quelques années, un phénomène nouveau attire de nombreux étudiants dans les départements de lettres en France et manifeste un réel engouement pour les pratiques littéraires : il s’agit de l’écriture créative, expression qui s’est développée en France en partie sous l’influence de l’expression américaine creative writing, et qui est en train de se substituer à écriture littéraire, pour des raisons que nous analyserons plus loin.

L’écriture créative pénètre désormais dans les universités, à tous les niveaux : en licence, tout d’abord, sous forme d’ateliers d’écriture depuis 1968 puis de façon plus massive depuis l’an 2000. En master ensuite, depuis 2014, ont commencé à émerger des masters de création littéraire. Outre ces masters, existent désormais des diplômes universitaires (DU) et des licences professionnelles formant à divers métiers de l’écriture. Enfin, plus récemment, sont apparus des doctorats de « Pratiques et théories de la création littéraire », signes d’une mutation importante, même s’ils sont encore rares. Un autre indice de cette évolution est la création de plusieurs postes d’enseignants-chercheurs en écritures créatives : en juin 2011, à l’Université de Provence (devenue depuis AMU) est ouvert un poste de maître de conférences en 9e section, officiellement profilé « ateliers d’écriture ». Puis l’Université de Cergy-Pontoise crée en 2017 un poste de maître de conférences en écritures créatives. En 2018, deux postes de professeurs sont ouverts : à Aix-Marseille, en « Littérature française du xixe siècle – Roman – Création littéraire » et à Cergy-Pontoise un poste de professeur en écritures contemporaines et création littéraire. De cette entrée progressive de l’écriture créative à l’université, il importe de comprendre les enjeux et les effets. Ces nouvelles formations universitaires ont suscité des réactions parfois mitigées, voire hostiles, dans la presse, de Pierre Gaxotte dénonçant dès 1974 dans Le Figaro les « professeurs de canulars » à Olivier Guez, évoquant en 2013 dans Le Monde les « écrivains américains, cultivés en pépinières ». En revanche elles génèrent un enthousiasme indéniable auprès des étudiants, comme le manifestent le grand nombre de candidatures que reçoivent chaque année les quatre premiers masters de création littéraire et la demande croissante d’inscription en thèse de recherche en création littéraire.

De telles pratiques rompent avec une tradition universitaire vieille d’un peu plus d’un siècle. Les études de lettres en France, depuis le début du xxe siècle, ont pour vocation de transmettre un savoir littéraire étayé sur l’histoire littéraire, les théories littéraires et l’aptitude à lire et interpréter les œuvres. Dans les universités françaises, depuis qu’a été condamnée la rhétorique, à la fin du xixe siècle, on ne s’intéresse guère à l’art d’écrire, ou du moins l’écriture se cantonne à une écriture critique.

La littérature n’a donc pas le même traitement que les autres arts – arts plastiques, musique, théâtre, danse – qui sont enseignés dans les conservatoires, les écoles d’art ou dans les départements d’art à l’université : dans ces domaines, la pratique artistique va de soi, elle est consubstantielle à la recherche ou à l’approche théorique.

Sur ce point, les études littéraires en France se distinguent de bien d’autres pays et notamment des États-Unis qui depuis la fin du xixe siècle enseignent à l’université les creative writing, du Québec qui depuis la seconde moitié du xxe siècle propose des doctorats de « recherche-création » ou de la Grande-Bretagne qui comporte des programmes de creative writing depuis 1970. En mars 2005, le premier congrès européen consacré à l’écriture de création attestait d’une présence de programmes d’écriture créative à l’université dans de nombreux pays européens, de la Grande-Bretagne à l’Ouzbékistan, en passant par la Finlande, la Suède, la Russie ou la République tchèque.

Comment comprendre à la fois cette spécificité des études de lettres en France et cette ouverture relativement récente à l’écriture créative ? De quoi ces nouvelles pratiques sont-elles le signe ? En quoi transforment-elles les études littéraires universitaires, la conception de la recherche et la place même de la littérature dans la société ?

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Collection Libre cours
Nombre de pages : 154
Langue : français
Paru le : 10/06/2019
EAN : 9782842928575
Première édition
CLIL : 4027 Etudes littéraires générales et thématiques
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 180×120 mm
Version papier
EAN : 9782842928575

Version numérique
EAN : 9782842928605

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