Presses Universitaires de Vincennes

Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Recherches Linguistiques de Vincennes
Nombre de pages : 172
Langue : français
Paru le : 10/06/2008
EAN : 9782842922146
Première édition
CLIL : 3147 Linguistique, Sciences du langage
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922146

Aspects et pluralités d’événements

N°37/2008

La notion de pluralité dans le domaine des évenances (pour rendre l’anglais eventualities, qui désigne à la fois les événements et les états) peut se décliner de plusieurs manières et s’exprimer par plusieurs moyens.

 Certains de ces moyens, par exemple la réduplication d’une partie du mot, sont aussi employés comme marqueurs aspectuels affectant la constitution temporelle des évenances. Dans ce numéro les auteurs souhaitent offrir une vue générale de la question en sélectionnant un certain nombre de facettes.
Langues traitées : Le français, l’anglais, l’italien, l’hébreu, l’arabe, le chinois, le squamish (dialecte de Colombie britannique).

Présentation


Lucia M.TOVENA et Alain KIHM
Event internal pluractional verbs in some Romance languages

 
Leora BAR-EL
Verbal number and aspect in Skwxwú7mesh

 
Abdelkader FASSI FEHRI et Marie-Thérèse VINET
Verbal and nominal classes in Arabic and Chinese

 
Lucia M.TOVENA et Marta DONAZZAN
On ways of repeating

 
Nora BONEH et Edit DORON
Deux concepts d’habitualité

 
Jenny DOETJES
Counting and degree modification

Tovena Lucia M. et Kihm Alain : “Event internal pluractional verbs in some Romance languages
Dans cet article, on analyse les verbes italiens du type de mordicchiare ‘mordiller’ et les verbes français du type de chantonner comme des verbes pluriactionnels. Du point de vue morphologique, ces formes résultent d’un processus pseudo-dérivationnel, car elles ne se laissent pas segmenter en deux morphes, p.ex. /mord/ et /ikkj/ en italien et de même en français, qui contribueraient indépendamment à la signification de l’ensemble. Le pseudo-suffixe se voit donc attribuer le statut d’infra-morphe (submorph). Cette solution permet de rendre compte du fait que la terminaison /ikkj/ de mordicchiare – et autres du même genre – signale deux opérations de décomposition sémantique. L’une se fait au niveau de l’événement et indique la présence d’une pluralité de phases. L’autre s’applique à un participant de l’événement, dont elle indique qu’il en est partiellement affecté. Le résultat de la décomposition varie selon l’entrée lexicale en cause.


Bar-el Leora : “Verbal number and aspect in Skwxwú7mesh”
Cet article examine deux structures de réduplication en Skwxwú7mesh (Squamish : langue salishienne), en explorant la relation entre l’aspect et le nombre verbal. Il montre que la réduplication CVC, qui s’attache aux noms aussi bien qu’aux verbes, est un marqueur de pluralité ; les valeurs aspectuelles observées (valeur d’habitude, itération non bornée) sont des interprétations saillantes associées aux événements pluriels. Il montre également que la réduplication CV, qui s’attache seulement aux verbes, est un marqueur aspectuel, c’est-à-dire, elle marque l’aspect progressif et pas une pluralité de sous événements. Cet article adopte l’analyse de la pluriactionnalité de Lasersohn (1995), mais suggère que la contrainte de distributivité n’est pas une condition nécessaire sur la pluralité en Squamish.


Fassi Fehri Abdelkader et Vinet Marie-Thérèse : “Verbal and nominal classes in Arabic and Chinese”
Cet article propose un système de classification verbale et nominale basé sur des traits atomiques identifiant le tout et les parties des dénotations d’événements et d’objets. Nous y présentons un traitement quadripartite parallèle des classes verbales et nominales en arabe et en chinois, en utilisant leurs propriétés méréologiques. Ces traits interagissant avec le Nombre et l’Aspect sont réalisés par des classifieurs. Les classifieurs sont conçus comme des mécanismes grammaticaux formant des Individus à partir d’Espèces, ou servant à compter des unités événementielles ou des temps d’événements.


Tovena Lucia M. et Donazzan Marta : “On ways of repeating”
Cet article fait l’hypothèse que la répétition d’événement en langue naturelle est une manifestation de l’additivité dans le domaine ordonné des événements. La discussion d’un éventail d’adverbes appartenant à des langues différentes (parmi lesquels le français ‘encore’, l’anglais ‘again’ ou ‘zai’ du chinois mandarin), permet de montrer que, suivant cette hypothèse, il est possible de définir une classe sémantique d’adverbes de répétition qui recoupe en partie les distinctions traditionnelles d’adverbes itératifs et aspectuels. Les adverbes de répétition sont ainsi définis comme des opérateurs qui déclenchent une présupposition dont la caractérisation dépend d’un côté des propriétés structurelles du prédicat et, de l’autre, de la position de l’adverbe à l’interface syntaxique. Le contenu de la présupposition est calculé au moyen d’une équation conditionnelle d’ordre supérieur, une solution qui permet de rendre compte de la variation dans la sélection du matériel presupposé, ainsi que des différences qui dérivent du choix d’adopter une stratégie d’accommodation ou de vérification dans le contexte.


Boneh Nora et Doron Edit : “Deux concepts d’habitualité”
Dans cet article, il sera proposé que les langues naturelles expriment deux concepts d’habitualité. L’un est le concept gnomique de récurrence régulière d’événement, et l’autre est le concept aspectuel de récurrence d’événement comme point de vue sur des épisodes singuliers. Les deux concepts sont modelés comme deux opérateurs d’habitulalité distincts, HabMOD and HabASP, ayant en commun la récurrence d’événement sur une période de temps spécifiée comme contextuellement longue. Ils se distinguent par la position syntaxique qu’ils occupent, ainsi que par leur sémantique. HabMOD est un adverbe modifiant le VP, tandis que HabASP est une tête aspectuelle. Il sera démontré que l’anglais et l’hébreu moderne sont deux langues qui grammaticalisent ces deux concepts par deux formes verbales, l’une périphrastique, l’autre simple. L’article montre comment l’analyse proposée de la syntaxe et de la sémantique de ces opérateurs rend compte des propriétés des deux formes habituelles dans ces langues.


Doetjes Jenny : “Counting and degree modification”
Dans cet article, nous défendons l’hypothèse selon laquelle le nombre et les classificateurs se comportent d’une manière fondamentalement différente dans les domaines nominal et verbal. L’emploi des numéraux dans une expression qui ‘compte’ une quantité d’individus ou d’événements est différent selon que la catégorie modifiée est nominale ou bien verbale (trois visites vs. visiter trois *(fois)). Par contre, les expressions de degré s’utilisent de manière similaire dans les domaines nominal et verbal (beaucoup de visites vs. beaucoup visiter). Cette différence semble trouver son origine dans l’interaction de ces deux types d’expressions de quantité avec le nombre et les classificateurs. Si, dans beaucoup de langues, les numéraux s’utilisent uniquement en combinaison avec la morphologie du nombre ou avec un classificateur, les expressions de degré se combinent plutôt avec des expressions à référence cumulative.

Tovena Lucia M. et Kihm Alain : “Event internal pluractional verbs in some Romance languages”
This paper analyses Italian verbs such as mordicchiare and French verbs such as chantonner as pluractional verbs. Morphologically, these forms are the result of a pseudo-derivational process and cannot be cut up into two morphs, /mord/ + /ikkj/ for Italian and similarly for French, each with its own, independent contribution. The pseudo suffix is attributed submorph status, a solution that captures the fact that /ikkj/ in mordicchiare, and akin submorphs, points to two operations of semantic decomposition. One decomposition step operates at the level of the event, and signals the presence of a plurality of phases, another on a participant to the event, and captures its partial affectedness. The output of the decomposition varies depending on the lexical entry.

 


Bar-el Leora : “Verbal number and aspect in Skwxwú7mesh”
This paper examines two productive patterns of reduplication in Skwxwú7mesh (Squamish; Salish), exploring the relation between aspect and verbal number. The paper proposes that the CVC reduplicant, which attaches to both nouns and verbs, is a plural marker; the observed aspectual meanings (e.g., habitual, unbounded iteration) are the salient readings associated with plural events. This paper further proposes that the CV reduplicant, which attaches to verbs only, is an aspectual marker; i.e., it marks the progressive and not a plurality of sub-events. This paper adopts Lasersohn’s (1995) account of pluractionality, but proposes that the distributivity requirement is not a necessary condition for plurality in Squamish.

 


Fassi Fehri Abdelkader et Vinet Marie-Thérèse : “Verbal and nominal classes in Arabic and Chinese”
The paper presents a system of verbal and nominal classification based on atomic features which qualify wholes and parts of events and objects denotations. It provides a quadripartite parallel treatment of verbal and nominal classes in Arabic and Chinese, based on their mereological properties. These classes which interact with Number and Aspect are marked by Classifiers. Classifiers are construed as grammatical devices for building Individuals out of Kinds, or counting event times or event units.

 


Tovena Lucia M. et Donazzan Marta : “On ways of repeating”
The paper presents an analysis of event repetition as a manifestation of additivity in the ordered domain of events. A collection of iterative and aspectual adverbs belonging to different languages, such as English ‘again’, French ‘encore’ of Mandarin ‘zai’, can so receive a unified semantic analysis and be characterised as additive particles whose presupposition displays properties which are sensitive to the structural properties of the predicate, and which, in many cases, are predictable from the different syntactic positions where the adverbs occur. The content of the presupposition is computed via a conditional higher order equation. This solution makes room for two types of variation, i) in the heuristics a language may use for selecting material from the asserted clause, and ii) in the consequences of satisfying vs. accommodating a presupposition.

 

 

Boneh Nora et Doron Edit : “Deux concepts d’habitualité”
In this paper, it is proposed that natural languages express two concepts of habituality: a gnomic and an aspectual concept of regular event recurrence. The two concepts are modelled as distinct habituality operators, HabMOD and HabASP, sharing a semantic core of event recurrence over a contextually long interval. The operators differ syntactically and semantically. HabMOD is an adverb which modifies VP, whereas HabASP is an aspectual head. The paper shows first that English and Modern Hebrew grammaticalize these two concepts by two verbal forms, a periphrastic form and a simple form. Secondly, the paper shows how the proposed syntactic and semantic analysis of the operators accounts for the properties of the two habitual forms in these languages.

 

Doetjes Jenny : “Counting and degree modification”
This paper defends the hypothesis that number and classifiers behave differently in nominal and in verbal structures. When numerals are used in order to ‘count’ a number of objects or events, they interact differently with nouns and verbs (compare three visits with to visit three *(times)). Degree modifiers, on the other hand, behave rather similarly in the nominal and in the verbal domains (compare a lot of visits with to visit a lot). The paper discusses the source of this difference. In many languages, numerals require in many languages the presence of classifiers and/or number, while degree modifiers are sensitive to cumulative reference, a property shared by nominal and verbal structures. Given the hypothesis that nouns and verbs interact differently with number and classifiers, the different behaviour of numerals with nouns and verbs can be understood.

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Revue Recherches Linguistiques de Vincennes
Nombre de pages : 172
Langue : français
Paru le : 10/06/2008
EAN : 9782842922146
Première édition
CLIL : 3147 Linguistique, Sciences du langage
Illustration(s) : Non
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Version papier
EAN : 9782842922146

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