À la fois ludique et savant, cet essai prend appui sur une théorie et une pratique de la réécriture pour renouveler la lecture des fables de La Fontaine. Avec comme point d'ancrage six fables très connues (tels Le Héron ou La Laitière).
Soutenu par une discrète érudition, cet essai voudrait offrir une approche résolument ludique des FABLES de La Fontaine : l'auteur n'y propose pas une nouvelle interprétation mais l'élaboration d'un mode de lecture, librement inspiré des jeux sérieux de l'Oulipo comme des théories sur la réécriture, qui suppose au sein d'une fable la production imaginaire de fables possibles. L'exercice est moins irrévérencieux qu'il n'y paraît : la loi même du genre veut qu'il y ait toujours dans une fable de quoi en faire une autre ; chaque fable étant elle-même le produit d'une réécriture, on voit mal qu'elle puisse interdire au lecteur de se livrer à son tour à un exercice de transformation. "Affabuler" les fables, c'est donc à la fois réfléchir sur les choix de La Fontaine entre plusieurs versions possibles de ses textes sources, et esquisser en retour quelques apologues nouveaux ; c'est aussi et surtout se rendre sensible à la "fabrique" même du dispositif fabulaire. En nous donnant à rêver, ou à écrire, les fables fantômes qui hantent les fables réelles, l'auteur découvre à nos yeux un La Fontaine finalement inédit - tout à la fois plus "gaillard" et plus politique que celui consacré par la tradition scolaire.
Auteur(s) :
Marc Escola
Mots-clés : Affabulation | Chair | Dix-septième siècle | Écriture | Fable | Gibier | Héron | La Fontaine | Loup | Poétique | Poisson | Récit (analyse) | Singe
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Qu'il s'agisse d'une oeuvre singulière ou d'un vaste ensemble de textes, qu'elle interroge un genre littéraire ou une question posée en esthétique, cette collection privilégie l'analyse de l'écriture pour comprendre ce qu'il en est de la littérature. Multiple, paradoxale, l'écriture s'entend ici selon la complexité d'opérations langagières, dans les trajets esquissés comme dans les images qu'elle propose ou qu'elle laisse s'effacer.
C'est donc bien à l'imaginaire qu'on intéresse ici, non pas celui du lecteur ou du scripteur, insaisissable en son principe, mais bien celui, à la fois attesté et dérobé, qu'une langue revêt lorsqu'elle s'expose à l'invention d'une forme.
« Tout le travail des textes, tous les trajets dans l'imaginaire »
Sous la direction de Nancy Murzilli